vendredi 30 mai 2008

Le Temps qui passe... selon Prévert

Le Temps nous égare
le Temps nous étreint
le Temps nous gare
le Temps nous train

Texte: Jacques Prévert.
Illustration: Vestiges de l'Horloge hydraulique, XIV ème siècle, Fès

jeudi 29 mai 2008

Anges de la nuit

Ces deux Amours, portent des roses de lumière! Rien ne leur échappe, installés dans la chambre de ma fille, en même temps qu'ils l'éclairent, ils veillent sur elle et la protègent. J'en suis sûre, ils me l'ont dit...

Sydney Pollack

_________________________________ Lundi 26 mai, Sydney Pollack a éteint tous les projecteurs et s'en est allé faire son cinéma ailleurs. Disons sous d'autres cieux! Out of Africa, c'était lui aussi. Quelle curieuse coïncidence, au moment où j'écrivais mon petit message sur Karen Blixen, il nous quittait.

lundi 26 mai 2008

Karen Blixen


Au mois d'août 2002, j'ai découvert le Danemark où j'ai passé deux semaines de vacances en famille. Un séjour mémorable! De tous les pays d'Europe que j'ai visité, c'est celui qui m'a le plus touché par son environnement reposant et par la nonchalance et la gentillesse de ses habitants.
C'est à Sjaelland, entre Copenhage et le château d'Helsingor situé à l'extrême nord de la grande île que se trouve la maison de Karen Blixen.
Dans un cadre idyllique en bordure de mer, face à la Suède, le lieu d'une beauté féerique est à l'image de la grande Dame. La maison, ancienne auberge du 16ème siècle demeure dans son décor de l'époque, et la quantité impressionnante d'objets personnels restés intactes dénote d'une grande finesse et d'un goût certain. Il se dégage des lieux un sentiment rassurant de sérénité et de pérennité. Tout au long de la visite, on ressent l'étrange mais agréable sensation que la maîtresse de maison n'est pas bien loin, qu'elle vient juste de s'absenter pour cueillir quelques fleurs et qu'on va la croiser d'un instant à l'autre les bras chargés et le sourire aux lèvres.

Paul Valéry

LES GRENADES
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Dures grenades entr'ouvertes
Cédant à l'excès de vos grains,
Je crois voir des fronts souverains
Éclatés de leurs découvertes !
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Si les soleils par vous subis,
Ô grenades entre-bâillées,
Vous ont fait d'orgueil travaillées
Craquer les cloisons de rubis,
_
Et que l'or sec de l'écorce
À la demande d'une force
Crève en gemmes rouges de jus,
_
Cette lumineuse rupture
Fait rêver une âme que j'eus
De sa secrète architecture.
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Extrait: Paul VALÉRY, Charmes
Illustration: José Ferrer, Bodegon aux fruits, raisins et grenades

L'Ange à la Colombe

Ce chérubin trônait dans la vitrine d'un bouquiniste à Rennes, son visage joufflu et ses rondeurs exagérées, m'ont émues. Depuis, c'est chez moi qu'il a élu domicile, je passe plusieurs fois par jours devant lui et innévitablement, sa présence attire mon regard. C'est ce qu'on doit appeler, le pouvoir de l'enchantement ...


dimanche 25 mai 2008

Maroc carnets nomades

Ma fille m'a véritablement comblée pour la fête des mères. J'ai reçu quantité de cadeaux qu'elle a dénichés et achetés toute seule, autant de petits clins d'oeil preuve d'attention, de délicatesse et surtout d'amour, j'en suis toute émue encore. Parmi ces merveilles, elle m'a offert ce fabuleux petit livre plein de poésie et de couleurs sur ce Maroc que j'aime.
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Le royaume des femmes, Fès 1935

"Beauté et émotions dans ce Maroc des couleurs... des sombres montagnes du Rif aux sables ocre du Sahara, des plages paresseusement étendues sous le bleu du ciel et de la mer au blanc étincelant des solitudes glacées des cimes dressées de l'Atlas, des grands monuments et palais aux tuiles vertes à l'argile rouge des petits villages du sud, du blanc et bleu du nord aux ocres et rouges du sud, de la lumière à l'ombre...
Beauté et émotions dans ce Maroc des senteurs... odeur de pain chaud s'échappant de chaque maison, parfum des orangers en fleurs, de la menthe et de la coriandre, d'épices entêtantes, douceur de miel, fragances de roses, effluves de cèdres et d'eucalyptus, jasmins des jardins, amandiers des djebels... et partout l'encens qui s'insinue et enveloppe.
Beauté et émotions dans ce Maroc des sons... aigrelets des kamenjas, profonds du rebab, romantiques du luth... sons envoûtants des percussions, tar, derbouka, tarija, bendir"..._
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Extrait: Maroc carnets nomades,Etudes &Communication Edition
Illustration: Eliane Jalabert-Edon et Texte: Annie Guillermont

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Toutes les Mamans du monde

Que du bonheur et de la joie pour toutes les Mamans !


samedi 24 mai 2008

Ange de lumière

Celui-ci, acheté à Londres dans le prestigieux magasin Harrods il y a une dizaine d'années, est voisin de deux autres putti. Tous les trois éclairent mes lectures le soir et veillent sur toute la maisonnée dès la nuit tombée.

Le Gardien du Jardin

Le Gardien du Jardin est un cadeau de Noël arrivé cet hiver.
Il se plaît visiblement et dort depuis d'un sommeil profond mais bienveillant!

Khalil Gibran



« Alors, un homme riche dit, Parlez-nous du Don.
Et il répondit :
Vous donnez que peu lorsque vous donnez de vos biens.
C'est lorsque vous donnez de vous-même que vous donnez réellement.
Car, que sont vos biens, sinon des choses que vous conservez et gardez jalousement par crainte d'en avoir besoin demain ?
Et demain, qu'apportera demain au chien trop prudent cachant des os dans le sable mouvant alors qu'il suit les pèlerins vers la ville sainte ?
Et qu'est la peur de la misère, sinon la misère elle-même ?
La crainte de la soif devant votre puits plein, n'est-elle pas déjà une soif inextinguible ?
Il en est qui donnent peu de l'abondance qu'ils ont - et ils donnent pour susciter la reconnaissance, et leur désir secret corrompt leur don.
Et il en est qui ont peu et qui le donnent entièrement.
Ceux-là croient en la vie et en la bonté de la vie, et leur coffre n’est jamais vide.
Il en est qui donnent avec joie, et cette joie est leur récompense.
Il en est qui donnent avec douleur, et cette douleur est leur baptême.
Il en est qui donnent et ne ressentent ni douleur ni joie et ne sont pas conscients de leur vertu ;
Ils donnent comme dans la vallée là-bas le myrte exhale son parfum dans l'espace.
Par les mains de tels êtres, Dieu parle, et à travers leur regard Il sourit à la terre.
Il est bien de donner lorsqu'on est sollicité, mais il est mieux de donner sans être sollicité, par compréhension ;
Et pour les généreux, chercher ceux qui recevront est une joie plus grande que le don.
Et est-il une chose que vous voudriez refuser ?
Tout ce que vous avez sera donné un jour ;
Donnez donc maintenant, afin que la saison de donner soit vôtre et non celle de vos héritiers.
Vous dites souvent : "Je donnerai, mais seulement à ceux qui le méritent".
Les arbres de vos vergers ne parlent pas ainsi, ni les troupeaux dans vos pâturages.
Ils donnent afin de vivre, car retenir est périr.
Sûrement celui qui est digne de recevoir ses jours et ses nuits est digne de tout recevoir de vous.
Et celui qui mérite de boire de l'océan de la vie mérite de remplir sa coupe à votre ruisselet.
Et y a-t-il mérite plus grand que celui qui réside dans le courage et la confiance, oui, dans la charité de recevoir ?
Et qui êtes-vous pour que les hommes se déchirent poitrine et se dépouillent de leur fierté, de sorte que vous puissiez voir leur dignité mise et leur fierté exposée ?
Voyez d'abord à mériter vous-même d’être donneur et instrument du don.
Car en vérité, c'est la vie qui donne à la vie – alors que vous, qui vous imaginer être donneurs, n’êtes en réalité que témoin.
Et vous qui recevez - et vous recevez tous – n’assumez aucune charge de gratitude, de crainte d’imposer un joug à vous-même et à celui qui donne.
Elevez-vous plutôt avec celui qui donne, prenant ses dons comme si c’étaient des ailes.
Car être trop se soucieux de votre dette, c’est douter de sa générosité qui a la terre magnanime pour mère et Dieu pour père. »
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Extrait: Khalil Gibran Le prophète, traduction Camille Aboussouan, Casterman, page 21

vendredi 23 mai 2008

Des Anges à croquer


Cet ange, acheté en Alsace, est un moule ou plus exactement un sceau en bois qui sert à marquer des petits gâteaux de Noël : les "Springerle". Je partage la recette originale livrée avec le moule.

4 à 5 œufs d’environ 200g, 500g de sucre en poudre, 500g de farine tamisée, 1 cuillerée à soupe d’anis nettoyé et légèrement grillé.
Battez les œufs et le sucre jusqu'à ce que le mélange blanchisse. Incorporez peu à peu la farine. Pétrissez la pâte et laisser reposer pendant 1 heure. Etendez au rouleau sur une épaisseur de 5 à 7 mm. Farinez légèrement la surface de la pâte avec la paume de la main puis pressez fortement sur les moules en bois pour marquer les empreintes. Séparez les gâteaux à l'aide d'une roulette ou d'un couteau. Déposez chaque biscuit sur du papier cuisson parsemé de grains d'anis. Couvrez d'un linge propre et humide et laisser reposer au frais pendant 24 heures. Le lendemain, faites cuire vos Springerle pendant 15 à 20 minutes dans un four moyen à160°.

Les derniers arrivés


Ma collection d'angelots commence à prendre une certaine importance. Depuis mon premier achat il y a une vingtaine d'années, je dois bien en avoir amassé une cinquantaine, disséminés un peu partout dans la maison.
C'est une véritable passion! Il y en a de différentes tailles, couleurs et matières, passant de la porcelaine au bronze, de l'aquarelle à la pâte de verre. Je les aime tous sans distinction aussi bien ceux qui sont signés que les touts petits sans grande valeur. La plupart ont été chinés chez des antiquaires ou bien sur des brocantes, les autres m'ont gentiment été offerts.
Pour les regrouper tous ensemble, je vais les présenter au jour le jour selon un ordre aléatoire et créer ainsi un album photos: La ronde des Anges!
Aujourd'hui, il s'agit d'un petit vase en porcelaine estampillé que j'ai chiné dans une brocante le mois dernier.

Le temps qui passe selon...Omar Khayam


Puisque tu ignores ce que te réserve demain,
efforce-toi d’être heureux aujourd’hui.
Prends une urne de vin, va t’asseoir au clair de lune,
et bois, en te disant que la lune te cherchera
peut-être vainement, demain.
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Robaiyat Omar Khayam, Traduction du persan Franz Toussaint
Illustration: Edmund Dulac, The Robaiyat

jeudi 22 mai 2008

Caramel

Je me suis enfin décidée la semaine dernière à acheter le DVD Caramel. Ce film de Nadine Labaki est un enchantement, un pur bonheur doux et sucré comme du caramel! Je n'avais pas vu de film en langue arabe depuis de nombreuses années et celui-ci m'a définitivement réconcilier avec le cinéma arabe.
A Beyrouth, dans un institut de beauté, cinq femmes partagent au quotidien leurs petits secrets dans une atmosphère orientale et chaleureuse.
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Caramel le site

De nouveaux voisins

Ils sont arrivés discrètement il y a quelques jours. Ont bâti leur nid sous la toiture juste au dessus de l'entrée de la cuisine donnant sur la cour. Se sont installés et viennent d'avoir des petits!
Ça piaille et jacasse à longueur de journée et nous n'avons plus le droit de pointer le nez à la porte de la cuisine sans que l'un des parents ne vienne nous toiser d'un regard menaçant.

L'art et la manière

Quelques détails de broderies au fil d'or et d'argent et savoir faire des brodeurs marocains du siècle dernier. J'ai souvenir d'avoir vu une de mes grande tantes dans un caftan brodé aux motifs du paon. J'en suis toute émue!
Merci monsieur Saint Laurent pour le plaisir que vous nous offrez de redécouvrir des chefs-d'oeuvre de notre passé...
Références:http://www.evene.fr/culture/agenda/une-passion-marocaine-22839.php

mercredi 21 mai 2008

Caftans du Maroc


La Fondation Pierre Bergé Yves Saint Laurent, expose du 14 mars au 31 août 2008 une cinquantaine de caftans marocains datant du XIXème et début XXème.
Une exposition d'une beauté exceptionnelle lorsque l'on sait la rareté de telles pièces. Le marocain n'ayant jamais vraiment eu le goût pour les objets anciens, il n'a que très peu conserver du patrimoine légué par ses pères.

lundi 19 mai 2008

Un week-end à Vannes

Les jolies maisons à colombages de Vannes.

Jardin en mai

Entre deux averses, un petit rayon de soleil! Les rosiers plient sous les roses, les parterres explosent de toutes les couleurs et les arbustes exhalent leurs parfums enivrants...

mardi 13 mai 2008

La Diva aux pieds nus !

4ème édition Terres du son, Château de Candé 11, 12 et 13 juillet

http://www.terresduson.com/2008/

Le festival accueille cette année Madame Césaria Evora!
J'avais assisté au concert donné par la Diva aux pieds nus
il y a deux ans au Grand Rex et c'est avec grand plaisir
que je retournerai la voir cet été.

Fraîcheur de Mai



Beurrez 2 feuilles de brick, disposez-les dans un ramequin, puis passez-les au four thermostat 200° pendant 5 à 10 mn.
Laissez les refroidir, garnissez de fraises, puis saupoudrez de sucre glace.
C’est enfantin, facile et rapide à faire. Mais tellement bon et frais !

Amélie Nothomb

"La vraie générosité est celle que personne ne peut comprendre.Dès que la bonté rentre dans le domaine de l'admirable, elle n'est plus de la bonté."
Amélie Nothomb, Le Catilinaires

mercredi 7 mai 2008

L'Immeuble Yacoubian

J'ai découvert Alaa El Aswany l'année dernière à travers son premier roman L'Immeuble Yacoubian, je suis littéralement tombée sous le charme de son univers. Je ne peux pas évoquer ce roman sans parler de l'émotion très forte que j'avais ressenti à l'époque: mélange de tendresse et de compassion pour cet immeuble qui symbolise la lente mais non moins certaine décadence de la société égyptienne.
Dans un immeuble situé rue Soliman-Pacha, se croisent les habitants des lieux sous le regard vif et mordant de l'auteur. Trois moteurs: amour, pouvoir et religion en toile de fond pour décrire tous les étages de la société.
Le Caire des années 50, c'est déjà tout une poésie! Le Caire! C'était la référence culturelle, intellectuelle et spirituelle dans le monde arabe. Mon enfance a été bercée de musique, de cinéma et plus tard de littérature égyptienne. A l'époque, les films de langue arabe venaient tous du Caire. Oum Kaltoum, Abdel Wahab, Farid El Atrach inondaient la radio marocaine.
C'est vrai que les livres que j'aime sont pour la plupart des livres qui me parlent... Il faut avoir grandi dans une petite ville du Maroc dans les années 60 à 70 pour voir combien le parallèle peut facilement se faire: ces deux mondes se ressemblent à s'y méprendre. Il se dégage de ce roman, comme un sentiment de nostalgie pour les belles années passées de l'Egypte et les belles années de ma petite ville au Maroc aussi. Il m'en reste une sensation de déjà vu ou plutôt de déjà vécu.

"Au Maxim, tout porte l'empreinte d'un passé élégant, à l'image des Rolls-Royce, des longs gants blancs des femmes, des gramophones à l'aiguille d'or munis de pavillons, des vieilles photographies en noir et blanc avec des cadres sombres que l'on accroche au salon, que l'on oublie et que l'on contemple de temps en temps avec nostalgie et tristesse."

Alaa El Aswany, L'Immeuble Yacoubian , Page 145

mardi 6 mai 2008

Bernard Werber


"Le monde se divise en deux catégories de gens: ceux qui lisent des livres et ceux qui écoutent ceux qui ont lu des livres."

Bernard Werber, Les Thanatonautes

Illustration: "Sur La plage", Edouard Manet , Musée d'Orsay Paris

Philippe Claudel



"J'aime les gens qui fréquentent les livres et qui ne peuvent vivre sans eux. Je crois que cela leur donne une humanité que les autres n'ont pas."


Philippe Claudel, Petite fabrique des rêves et des réalités

lundi 5 mai 2008

Pierre Loti


"Vers midi, revenus de nouveau dans les régions solitaires et sauvages, nous plantons la tente du déjeuner dans un lieu exquis, absolument embaumé. C'est au bas d'une fraîche vallée sans nom, où des sources jaillissent partout entre pierre moussues, où des petits ruisseaux clairs courent parmi les myosotis, les cressons et les anémones d'eau. Le ciel, maintenant tout bleu, est d'une limpididé infinie, on a l'impression des midis splendides du mois de juin à l'époque des hauts foins. Toujours pas d'arbres, rien que des tapis de fleurs; si loin que la vue s'etende, d'incroyables bigarrures sur la plaine; mais on a tellement abusé de cette expression "tapis de fleurs" pour des prairies ordinaires, qu'elle a perdu la force qu'il faudrait pour exprimer ceci: des zones absolument roses de grandes mauves larges; des marbrures blanches comme neige, qui sont des amas de marguerites; des raies magnifiquement jaunes, qui sont des trainées de boutons d'or. Jamais, dans aucun parterre, dans aucune corbeille artificielle de jardin anglais, je n'ai vu tel luxure de fleurs, tel groupement serré des mêmes espèces, donnant ensemble des couleurs si vives. Les Arabes ont dû s'inspirer de leurs prairies désertes pour composer ces tapis de haute laine, diaprés de nuances fraîches et heurtées, qui se fabriquent à Rabat et à Mogador. Et sur les collines, où la terre est plus sèche, c'est un autre genre de parure; là, c'est la région des lavandes; des lavandes si pressées, si uniformément fleuries à l'exclusion de toute autre plante que le sol est absolument violet, d'un violet cendré, d'un violet gris; on dirait ces collines recouvertes de ces peluches nouvelles aux teintes doucement atténuées, et c'est un contraste singulier avec l'éclat si franc des prairies. Quand on foule aux pieds ces lavandes, une odeur saine et si forte se dégage des tiges froissées, imprègne les vêtements, imprègne l'air. Et des milliers de papillons, de scarabées, de mouches de petits êtres ailés quelconques, sont là qui circulent, bourdonnent, se grisent de bonne odeur et de lumière... Dans nos pays plus pâles ou dans les pays tropicaux constamment énervés de chaleur, rien n'égale le resplendissement d'un tel printemps."

Pierre Loti, Au Maroc, Edition Christian Pirot, extrait page 72

Le joueur d'échecs




Hier soir, j'ai lu Le joueur d'échecs de Stefan Zweig. En deux heures à peine, ce petit livre se lit d'une traite. Le thème principal gravite autour du monde étrange, mystérieux et je dirai même mystique qu'est l'univers des joueurs d'échecs. Tout se passe de l'intérieur. Les deux personnages qui s'affrontent comme dans une arène romaine sous le regard des plaisanciers,ne pouvaient qu'être deux cas freudiens. D'autres avant moi et bien mieux que moi ont étudié le texte de long en large, ont disséqué la psychologie des deux principaux protagonistes... Je n'ai pas cette prétention.

Pour ma part, je fais un petit clin d'oeil à mon grand-père Abdeslem amateur et passionné d'échecs, qui m'a accompagné par la pensée tout au long de ma lecture. Le jeu d'échecs ou Santrej en arabe me fait systématiquement penser à ce grand-père fabuleux qu'il a été pour nous.





Musée de l'Orangerie

Long week-end du 1er mai, le soleil enfin de retour annonce les prémisses d'un bel l'été, et Paris! Quoi de plus agréable que de s'attabler à une terrasse de café dans les jardins des Tuileries, de fermer les yeux et de se laisser bercer par le bruit de la foule...
C'est une très belle journée. Paris! Le musée de l'Orangerie n'est pas bien loin. Il faut s'armer de patience et mériter la visite car à midi et demie, heure de l'ouverture, il y a déjà une longue file d'attente. Je me fonds dans la foule métissée et polyglotte. Peu importe, j'attendrai. J'attends depuis trop longtemps de voir "les Nymphéas". Le mot à lui seul évoque tout Monet.
Le lieu est magique et l'émotion vous prend à la gorge dès l'entrée: le spectacle est grandiose! Les tableaux vous envahissent. Monet vous capte, vous ensorcelle, vous plonge dans son univers. Vous vous retrouvez sous les saules pleureurs, au milieu de l' étang à Giverny, entourés de Nymphéas. Vous baignez dans ces teintes bleutées, vous ressentez la fraîcheur de l'eau sous un soleil d'été : il vous emporte avec lui et vous vous laissez emporter, c'est tellement agréable. Paris au mois de mai...

Illustration: "Matin", Claude Monet, Musée de l'Orangerie Paris

jeudi 1 mai 2008

«Trois opérations : Voir, opération de l’œil. Observer, opération de l’esprit. Contempler, opération de l’âme. Quiconque arrive à cette troisième opération entre dans le domaine de l’art.» Emile Bernard