Franz von Stuck (1863-1928), Die Sünde The Sin
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Que j'aime voir, chère indolente,
De ton corps si beau,
Comme une étoffe vacillante,Miroiter la peau !
Sur ta chevelure profonde
Aux âcres parfums,
Mer odorante et vagabonde
Aux flots bleus et bruns,
Comme un navire qui s'éveille
Au vent du matin,
Mon âme rêveuse appareille
Pour un ciel lointain.
Tes yeux, où rien ne se révèle
De doux ni d'amer,
Sont deux bijoux froids où se mêle
L'or avec le fer.
A te voir marcher en cadence,
Belle d'abandon,
On dirait un serpent qui danse
Au bout d'un bâton.
Sous le fardeau de ta paresse
Ta tête d'enfant
Se balance avec la mollesse
D'un jeune éléphant,
Et ton corps se penche et s'allonge
Comme un fin vaisseau
Qui roule bord sur bord et plonge
Ses vergues dans l'eau.
Comme un flot grossi par la fonte
Des glaciers grondants,
Quand l'eau de ta bouche remonte
Au bord de tes dents,
Je crois boire un vin de Bohême,
Amer et vainqueur,
Un ciel liquide qui parsème
D'étoiles mon coeur !
Charles Baudelaire
Tellement beau que j'essaierai de le dire avec mes mots en espagnol. Tellement deep within my heart, ce magnifique poème de Baudelaire. Un grand merci, Kenza, et bonne semaine, à toi et à Myriam.
RépondreSupprimerJe ne me lasse pas de lire et relire Baudelaire. Et j'avoue que, comme toujours, tu sais donner, grâce à une image, un autre sens encore à ces mots.
RépondreSupprimerBref, il est des relectures nécessaires.
Baudelaire, toujours Baudelaire.
RépondreSupprimerLe relire, le relire...
Merci
Patriarca de poetas malditos, siempre sabio y bello hasta el delirio.
RépondreSupprimerGracias, querida amiga.
Une visite chez toi pour un doux moment et j'y découvre un passage de livre qui me donne envie de courir l'acheter demain matin, celui de Sofi Oksanen, merci pour cette découverte, bonne soirée et amitié, Martine
RépondreSupprimerRenversant ce poème ; incroyable une telle virtuosité,
RépondreSupprimerbelle soirée , et oui , cette toile si forte , bon moment.
EB
Le poème de Beaudelaire est d'une grande sensualité au même titre que les toiles de von Stuck étranges et très représentatives du symbolisme. Très belle association !
RépondreSupprimerMerci de ton commentaire pour mes billets. Bonne journée Kenza
Encore, Encore, encore Baudelaire !
RépondreSupprimerSurtout quand il est aussi joliment illustré.
Un délice !
Il est magnifique, ce poème de Baudelaire... Troublant, émouvant, envoûtant... Je suis tellement sous le charme qu'il illustre l'une de mes toiles !
RépondreSupprimerJe me laisse porter par ces mots d'une poésie dansante, un thé à la bergamote à la main... ;-)
Bonne après-midi, Kenza !
Je crains d'avoir fait une fausse manoeuvre, mon message est parti sans moi !
RépondreSupprimer;-)
Il est vrai que l'association des ces vers et du tableau est fort à propos !
RépondreSupprimerC'est beau en mots et en image !
Somptueux poème, somptueux Baudelaire, somptueux tableau, somptueux encadrement, merci somptueuse Kenza, douce journée.
RépondreSupprimerbrigitte
que c'est Beau ! Je ne connaissais pas ce poème Merci
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