Eugène Delacroix, Roméo et Juliette au tombeau des
Capulet ©RMN-Grand Palais (Louvre) / Gérard Blot
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Eugène Delacroix, le plus légitime des fils de
Shakespeare
« Sauvage contemplateur de la nature humaine », selon les
mots de Delacroix, Shakespeare a tenu une place particulière dans la création
de l’artiste. L’accrochage du musée Delacroix « Eugène Delacroix, le plus
légitime des fils de Shakespeare » présente pour la première fois l’ensemble
des lithographies de la suite Hamlet ainsi que les pierres lithographiques,
œuvres originales de Delacroix.
En lien avec cette présentation exceptionnelle, des
dessins et des tableaux de la collection du musée dédiés aux créations du
dramaturge anglais seront montrés.
L’intérêt de Delacroix pour le théâtre
Artiste cultivé, grand lecteur, Eugène Delacroix fut
aussi un spectateur de théâtre averti. Curieux des enjeux du renouveau de la
scène théâtrale, au cours des années 1820 – 1830, il s’intéressa aux théories
nouvelles autour du jeu de l’acteur, venues d’Angleterre, et soutenues par la
parution, bien que posthume, du Paradoxe sur le comédien de Denis Diderot. Dans
son Journal, il ne manqua pas de comparer l’habileté et les artifices de
l’acteur avec ceux du peintre. « L’exécution dans la peinture doit toujours
tenir de l’improvisation, et c’est en ceci qu’est la différence capitale avec
celle du comédien » (janvier 1847).
Une représentation exceptionnelle à l’Odéon
En septembre 1827, le jeune Delacroix assista à l’une des
représentations d’Hamlet au théâtre de l’Odéon avec, dans le rôle d’Ophélie, la
célèbre actrice anglaise Harriet Smithson, dont l’interprétation impressionna
tant le public parisien. Il revenait alors d’un séjour outre-Manche auprès de
ses amis peintres Thales et Newton Fielding.
La série d’Hamlet
La fascination de Delacroix pour la figure d’Hamlet,
prince tourmenté et sensible, fut profonde. Dès le début des années 1830, le
peintre eut l’idée de consacrer au héros shakespearien une suite de
lithographies, à l’image de celle qu’il avait réalisée pour illustrer la
traduction française de Faust de Goethe en 1827 (dix-sept lithographies
conservées au musée Delacroix).
Le musée Delacroix a la grande chance de conserver
l’ensemble des pierres lithographiques dessinées par l’artiste, ainsi que les
planches qui en ont été tirées. À l’occasion du 450e anniversaire de la
naissance de William Shakespeare, célébré à Paris, il présente cet ensemble
saisissant, rarement exposé. Cet accrochage constitue aussi l’occasion de
découvrir d’autres œuvres d’inspiration shakespearienne, notamment le très
émouvant Roméo et Juliette au tombeau des Capulet.
Eugène Delacroix, Portrait d’Eugène Delacroix, dit en
Hamlet ou en Ravenswood
©RMN-Grand Palais (Louvre) / René-Gabriel Ojéda
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Eugène Delacroix, Hamlet et Horatio devant les fossoyeurs
©RMN-Grand Palais (Louvre) / René-Gabriel Ojéda
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Eugène Delacroix, Hamlet et Horatio au cimetière
© Musée du Louvre, dist. RMN / photo : Angèle
Dequier |
Eugène Delacroix, La mort d'Ophélie
© Musée du Louvre, dist. RMN / photo : Angèle Dequier
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