mercredi 2 avril 2014

Eugène Delacroix, le plus légitime des fils de Shakespeare

Eugène Delacroix, Roméo et Juliette au tombeau des Capulet ©RMN-Grand Palais (Louvre) / Gérard Blot
 Eugène Delacroix, le plus légitime des fils de Shakespeare
du 26 mars au 31 juillet 2014 
 Musée Delacroix 


« Sauvage contemplateur de la nature humaine », selon les mots de Delacroix, Shakespeare a tenu une place particulière dans la création de l’artiste. L’accrochage du musée Delacroix « Eugène Delacroix, le plus légitime des fils de Shakespeare » présente pour la première fois l’ensemble des lithographies de la suite Hamlet ainsi que les pierres lithographiques, œuvres originales de Delacroix.

En lien avec cette présentation exceptionnelle, des dessins et des tableaux de la collection du musée dédiés aux créations du dramaturge anglais seront montrés.

L’intérêt de Delacroix pour le théâtre
Artiste cultivé, grand lecteur, Eugène Delacroix fut aussi un spectateur de théâtre averti. Curieux des enjeux du renouveau de la scène théâtrale, au cours des années 1820 – 1830, il s’intéressa aux théories nouvelles autour du jeu de l’acteur, venues d’Angleterre, et soutenues par la parution, bien que posthume, du Paradoxe sur le comédien de Denis Diderot. Dans son Journal, il ne manqua pas de comparer l’habileté et les artifices de l’acteur avec ceux du peintre. « L’exécution dans la peinture doit toujours tenir de l’improvisation, et c’est en ceci qu’est la différence capitale avec celle du comédien  » (janvier 1847).

Une représentation exceptionnelle à l’Odéon
En septembre 1827, le jeune Delacroix assista à l’une des représentations d’Hamlet au théâtre de l’Odéon avec, dans le rôle d’Ophélie, la célèbre actrice anglaise Harriet Smithson, dont l’interprétation impressionna tant le public parisien. Il revenait alors d’un séjour outre-Manche auprès de ses amis peintres Thales et Newton Fielding.

La série d’Hamlet
La fascination de Delacroix pour la figure d’Hamlet, prince tourmenté et sensible, fut profonde. Dès le début des années 1830, le peintre eut l’idée de consacrer au héros shakespearien une suite de lithographies, à l’image de celle qu’il avait réalisée pour illustrer la traduction française de Faust de Goethe en 1827 (dix-sept lithographies conservées au musée Delacroix).

Le musée Delacroix a la grande chance de conserver l’ensemble des pierres lithographiques dessinées par l’artiste, ainsi que les planches qui en ont été tirées. À l’occasion du 450e anniversaire de la naissance de William Shakespeare, célébré à Paris, il présente cet ensemble saisissant, rarement exposé. Cet accrochage constitue aussi l’occasion de découvrir d’autres œuvres d’inspiration shakespearienne, notamment le très émouvant Roméo et Juliette au tombeau des Capulet.

Eugène Delacroix, Portrait d’Eugène Delacroix, dit en Hamlet ou en Ravenswood
©RMN-Grand Palais (Louvre) / René-Gabriel Ojéda

Eugène Delacroix, Hamlet et Horatio devant les fossoyeurs
©RMN-Grand Palais (Louvre) / René-Gabriel Ojéda

Eugène Delacroix, Hamlet et Horatio au cimetière
© Musée du Louvre, dist. RMN / photo : Angèle Dequier

Eugène Delacroix, La mort d'Ophélie
© Musée du Louvre, dist. RMN / photo : Angèle Dequier
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«Trois opérations : Voir, opération de l’œil. Observer, opération de l’esprit. Contempler, opération de l’âme. Quiconque arrive à cette troisième opération entre dans le domaine de l’art.» Emile Bernard