Gustavo Simoni (1846-1926), Arab Musicians |
Musiques
Sacrées du Monde
20ème
Edition du Festival de Fès
Sous le thème: Conférences des oiseaux
du
13 au 21 juin 2014
Dans
un conte mystique du 13ème siècle Farid Ud-Din Attar nous rapporte comment la
huppe a un jour décidé de réunir tous les oiseaux pour les inviter à un long
voyage à l’issue duquel ils doivent rencontrer le Simurgh, le roi des oiseaux.
Cette
aventure les amène à traverser sept vallées, sept lieux spirituels, dans
lesquels s’engagent chaque fois divers plaidoyers ; celui du perroquet, du
paon, de la perdrix, du rossignol, de l’épervier… faut-il poursuivre ce
difficile et périlleux voyage ou se contenter de ce qui est acquis et qui
nourrit déjà désirs et aspirations? Faut-il brider ses peurs et se lancer vers
l’inconnu? Renoncer à ce que l’on possède déjà, si modeste soit-il, pour
briguer un sens spirituel majeur qui suscite doutes et incertitude?
Nous
avons voulu cette année nous inspirer de ce conte d’Attar pour évoquer
l’aventure humaine de la rencontre, des échanges, des conflits, des influences…
du voyage des cultures.
Une
aventure qui est celle de l’histoire de l’humanité, une quête de sens dans des
langages multiples qui s’éclaire parfois de quelques percées universelles pour
s’abîmer le plus souvent dans une profusion babylonienne de langues, d’interprétations
ou de visions du monde.
Ces
dernières peuvent-elles être invitées à cheminer ensemble? Peuvent-elles
converger chacune dans sa singularité vers un même horizon?
Cet
appel est toute l’aventure du Festival de Fès des Musiques Sacrées du Monde,
depuis maintenant une vingtaine d’années, et de son Forum: « Une âme pour la
mondialisation ».
Il
faut, disait Faulkner, que notre rêve soit assez grand pour que nous ne le
perdions pas de vue en cours de route.
Le
dialogue des cultures ne peut être une fin en soi. Comme pour les conférences
des oiseaux en chacune de leurs étapes, c’est un cheminement vers un point
focal, un Simurgh.
Celui-ci
peut il être atteint un jour ? Le chemin ici est aussi important que le but. La
conscience de faire partie du même voyage favorise la curiosité, le désir de
mieux comprendre, de mieux connaître.
Il
s’agit d’une connaissance dynamique où chaque culture est appelée à se
transformer, se dépouiller, évoluer, se confronter à elle-même, à son propre
miroir, à la recherche de ce qu’elle porte en elle de plus précieux, à
cheminer, pour évoquer Senghor, dans sa nuit pour atteindre l’aube de
l’universel.
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