Alexandre Séon (1855-1917), La Sirène, 1896.
Musée d’Art Moderne de Saint-Etienne Métropole © photo Yves Bresson
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Alexandre
Séon (1855-1917), La Beauté idéale
du 19 juin au 28 septembre 2015
Alexandre Séon (1855-1917) compte parmi les
artistes les plus passionnants du mouvement symboliste français. Entre la fin
des années 1880 et la Première Guerre mondiale, poètes, peintres et musiciens
revendiquaient le droit au rêve et à la subjectivité dans un monde matérialiste
qu’ils rejetaient. Las du naturalisme et de l’impressionnisme, et fidèles à
l’héritage de Charles Baudelaire, ils invoquaient l’Idéal et le culte de la
Beauté. Séon fut l’un des acteurs marquants de ce moment que l’on a appelé la «
lutte idéale » ; pour autant, si certaines de ses œuvres figurent régulièrement
dans des expositions consacrées au symbolisme, et sont conservées dans
d’importantes collections publiques (Paris, musée d’Orsay, musée du Petit
Palais et musée Carnavalet, musées de Saint-Etienne, Lyon, Brest, Carcassonne),
aucun ouvrage monographique ne lui a jamais été dévolu et l’exposition du musée
de Quimper sera la première consacrée à l’artiste depuis l’importante
présentation de son œuvre à la Galerie Georges Petit en 1901.
Une vie dédiée à la Beauté
Natif de Chazelles-sur-Lyon, Séon, qui est bercé
par les légendes foréziennes et le souvenir de L’Astrée d’Honoré d’Urfé, étudie
aux Beaux-Arts de Lyon, puis à Paris dans l’atelier d’Henri Lehmann, élève
d’Ingres, chez qui il côtoie d’autres futurs symbolistes et se lie d’amitié
avec Georges Seurat. D’emblée, l’artiste manifeste sa singularité. Son
admiration pour Poussin, sa proximité avec Puvis de Chavannes qu’il assiste
dans les travaux de décor du Panthéon et son sens inné du symbole donnent à son
œuvre un « style » inimitable. Pureté d’un dessin qui dématérialise le réel,
symbolisme des lignes et des teintes, largesse de la conception sont mises au
service d’un art qui doit élever le spectateur. Dès le milieu des années 1880,
son décor pour la Salle des mariages de la Mairie de Courbevoie, dont il a
remporté le concours, est une éclatante réussite ; on y décèle ce que sera
l’art de Séon pendant trente ans : noblesse de la conception, quête jamais
démentie d’un Idéal, perfection de la forme, ambition décorative et
préoccupations sociales. Homme solitaire et d’une intégrité artistique sans
concession, le peintre ne se complaît pas pour autant dans une tour d’ivoire.
Toute sa vie, il sera un militant. Avec le « Sâr » Joséphin Péladan, il fonde
en 1891 le Salon de la Rose+Croix, manifestation esthétique d’avant-garde
destinée à resacraliser l’art et à lutter contre le « réalisme ». Ces Salons,
de 1892 à 1897, restent un moment fort de la vie artistique de l’époque ; de
nombreux artistes majeurs, de Bourdelle à Khnopff, Hodler et Rouault, y firent
leurs premières armes et le Tout-Paris les visita, de Gustave Moreau à Verlaine
et de Huysmans à Zola.
C’est ensuite au sein des Universités
populaires, fondées par Georges Deherme, que l’artiste met en pratique ses
convictions : communiquer la beauté au plus grand nombre. Ses œuvres sont
accrochées dans les locaux de l’université populaire du Faubourg Saint-Antoine,
il édite des estampes à bas prix pour les foyers modestes et organise des
visites du Louvre pour les ouvriers. Professeur de dessin des écoles de la
Ville de Paris durant toute sa vie, la pédagogie et l’action sociale seront au
cœur de sa pensée. Il sera ainsi partisan du projet de Palais du peuple, et ce
« doux socialiste » ainsi qu’il est qualifié par un critique, aura toujours à
l’esprit de rendre accessibles les œuvres d’art aux plus modestes.
Dans la
tradition de Ruskin et de William Morris, Séon plaidera aussi sans relâche pour
la formation artistique des ouvriers, afin d’influer sur le goût des
consommateurs, tout comme il se battra pour l’embellissement des villes et la
défense de la nature...
Alexandre Séon, Le Récit, 1898, huile sur toile, collection musée des beaux-arts de Brest |
Alexandre Séon, le desespoir de la chimère |
Voir aussi
Alexandre Séon: Un artiste symboliste français passionnant !
Alexandre Séon: Les Salons de la Rose+Croix
Alexandre Séon: Bréhat
bonjour,ciao...ah la Sirene!...Vive la Beaute...Vive l'Art!
RépondreSupprimerbonne debut de semaine
Un grand merci pour cette découverte. je te souhaite une belle journée.
RépondreSupprimerC'est vrai, le dessin sur la vidéo m'a fait tout de suite penser à Leonard de Vinci !!! Et aussi à Ingres...
RépondreSupprimerA voir assurément !!!
Merci de me faire découvrir cet artiste .
RépondreSupprimerTes articles sont toujours passionnants
Bel été
DD
bel été ma très chére . queluqes ennuis de santé ma apporter dans un ailleurs et je reviens et decouvre toujours ta fidélité à la beauté , je t'embrasse très fort
RépondreSupprimerJe ne connaissais pas du tout ce peintre. J'aime beaucoup. Merci.
RépondreSupprimerJe n'étais pas tellement sensible à cet artiste à la base, mais cet article m'a donné envie de passer à Quimper pour aller voir l'exposition! Merci!
RépondreSupprimerTrès beau tableaux. Je découvre et suis charmé à la fois, par ce grand peintre idéaliste, quand j'ai visionné la vidéo sur "la beauté idéale". Tout peut disparaître sauf la pensée et la beauté, selon Aléxandre Séon.
RépondreSupprimerMerci Kenza