De retour dans deux semaines...
A très bientôoooooo !
Depuis qu'elle était haute comme trois pommes, elle rêvait de bateaux à voiles, de voyages, de grand large et de tour du monde... C'était sa passion depuis toujours et elle n'en démordait pas, elle allait même jusqu'à piquer de grandes colères lorsque ses frères la taquinaient, lui assurant que c'était un sport exclusivement masculin. " J'y arriverai leur disait-elle, vous verrez, je serai la première navigatrice à faire le tour du monde et j'y arriverai en moins de quatre-vingt jours, vous verrez..."
Elle avait pourtant bien dit qu'il fallait faire attention, qu'il fallait prendre soin de ne pas tâcher de si jolies robes achetées pour l'occasion. Elle avait même lourdement insisté, leur faisant promettre de rester sages et présentables pour la cérémonie du vin d'honneur. Le problème c'est qu'après la messe, et sans prévenir, le joyeux cortège des invités a fait un léger détour par le bord de mer. Ce qui a fait la grande joie des enfants, petits et grands d'ailleurs, qui dès la première flaque et sans hésitation, ont pris le plus grand des plaisirs à sauter dans l'eau...
Sans prévenir, le temps s'était brutalement gâté faisant fuir les plaisanciers venus faire leur promenade quotidienne sur la corniche. Le ciel s'était très vite assombrit, le vent s'était levé soufflant par petites bourrasques. A plusieurs reprises, le tonnerre gronda au loin faisant fuir des nuées oiseaux marins. Un énorme orage d'été venant du large et poussé par les vents du sud était arrivé sur la ville; un spectacle inattendu et grandiose se passait sous leurs yeux émerveillés...
Elle leur avait promis de repartir avec la plus belle collection de coquillages jamais rassemblée dans la région. Tous les après-midi, après la sieste et dans un rituel immuable, ils se préparaient dans une excitation et des cris de joie que plus rien ne pouvait arrêter jusqu'à ce qu'elle donne le signal de départ pour la fabuleuse chasse aux trésors. Il leur fallait bien une bonne heure pour faire le tour de la baie, au grand bonheur de Sherlock, le fox terrier devenu en quelques jours, l'expert numéro un pour dénicher les plus beaux spécimens...
Ils s'étaient donnés rendez-vous sur la plage après les cours et ils savaient d'avance qu'ils n'auraient que peu de temps pour la baignade. Ils le savaient d'autant plus que le ciel grondait depuis une heure et annonçait l'arrivée proche d'un gros orage. Alors, pour gagner quelques minutes, ils avaient pris le risque de descendre par le petit chemin escarpé à flanc de coteau, avaient déboulé essoufflés sur le la plage, jeté leurs vêtements sur le sable et foncé en courant dans l'eau...
Elles étaient les meilleures amies du monde et pourtant, elles devaient attendre les vacances pour se revoir et partager enfin leurs petites confidences. Elles avaient tant de choses à se raconter! Cet été, le soleil était au rendez-vous et la mer promettait d'être agréable. Alors, elles prendraient tout leur temps; le temps de savourer leurs retrouvailles, de faire de longues promenades le long du rivage, de rire aux éclats en s'éclaboussant dans l'eau, de passer des nuits blanches allongées sur la plage à compter les étoiles...
Ils s'étaient promis de garder le silence, personne ne devait savoir le secret, même pas Lilou. La pauvre, elle aurait trop de peine. Alors pour oublier leur propre chagrin , ils avaient sorti les cerfs-volants et décidé de les faire voler le plus loin et le plus longtemps possible. Ils étaient descendu en courant jusqu'à la plage, main dans la main pour se donner du courage. Ils avaient marché, marché dans l'eau sans se parler, attendant l'heure du déjeuner avant de remonter ...
Il avait fallu le mettre en confiance et beaucoup parlementer, lui expliquer calmement qu'il n'y avait aucune raison d'avoir peur de l'eau. Lui promettre que maman serait tout le temps à ses côtés et qu'elle ne lui lâcherait jamais la main, qu'elle s'arrêterait autant de fois qu'il le lui demanderait et que de toute façon, pour le premier bain, maman passerait la première et qu'on ne mouillerait pas plus que les genoux ...
Puisque la mer est houleuse, que les vagues sont violentes et dangereuses, et que c'est le centième message, nous allons faire une ronde, chanter et danser! La baignade ce sera pour demain si la mer se calme. Mais surtout, ne jamais et sous aucun prétexte lâcher la main de Rosy comme l'a demandé maman. Alors:"Dansons la capucine, y a pas de pain chez nous, y en a chez la voisine"...
Il y a un âge où l'on préfère se mettre à l'écart, où l'on apprécie ces petits moments de solitude si rares et si précieux dans la journée pour se livrer pleinement à son passe temps favori; la rêverie! S'éloigner des jeux bruyants des petits frères qui crient dans l'eau et des bavardages des grandes soeurs pour penser à Lui! Elle sait qu'elle ne le reverra pas avant deux longs mois...
Il y a des jours où l'eau est tellement froide qu'on hésite à enfiler son maillot de bain pour être sûr de rester au sec. Mais, malgré toutes les recommandations et les bonnes résolutions prises le matin, la tentation est trop grande! Alors on s'approche mine de rien jusqu'au bord, non loin de la première petite vague! On soulève jupe et pantalon jusqu'aux genoux et on avance encore un tout petit peu... J'y vais, ou j'y vais pas?
Pour devenir expert en construction de châteaux de sable, il faut commencer tout petit! Faire des patouilles et des ratatouilles, c'est vraiment trop drôle au début d'un chantier! Remplir et puis vider les petits seaux à n'en plus finir, voilà un jeu qui invite à beaucoup de concentration et de patience...
La première baignade de l'année, on y court tête baissée! Le premier contact, avec l'eau fraîche après avoir couru ivre de joie sur le sable chaud, c'est le bonheur assuré! Respirer à plein poumon l'odeur de l'iode et les poussières d'embruns! Arriver sur les premières vagues et continuer à courir pour enfin plonger dans cette immensité infinie...
Rien ne vaut une petite sieste au soleil avant la baignade en mer. Fermer les yeux et se laisser bercer par le bruit des flots jusqu'à ce que le sommeil l'emporte... Puis se réveiller un quart d'heure après en pleine forme, prêt à affronter les vagues , les algues et tous les monstres marins des contes des milles et une nuits...
Je ne sais pas si l'eau atteint plus de 25°au Danemark, et pourtant ces enfants semblent prendre un plaisir fou dans cette eau limpide. J'avais à peu près leur âge sur les plages de Tanger et de ses environs, et l'eau de la méditerranée était garantie pour tout l'été à une température avoisinant les 27°... Le bonheur !
J'ai vu le film dès sa sortie, mais ce n'est qu'aujourd'hui que je peux en parler d'une manière un peu plus détachée. Ce film m'a bouleversée, littéralement mise à terre, anéantie : j'ai mis un certain temps avant de pouvoir me lever de mon fauteuil. Et j'ai encore dans la tête la voix affaiblie de Serge Réggiani chantant pendant le générique; Le temps qui reste...
Notre point de départ fut Fès, qui est sans conteste le joyau le plus magnifique du Maroc. C'est la seule ville médiévale arabe qui soit restée parfaitement intacte. Arpenter le lacis de ruelles qui sillonnent la médina, c'est pénétrer dans l'univers des Mille et une Nuits. Les odeurs, le spectacle et les bruits assaillent les sens. Quelques pas suffisent pour laisser un souvenir inoubliable. Pendant des siècles, Fès a été un endroit d'une richesse considérable, un centre d'érudition et de commerce. Les maisons témoignent d'une architecture arabe sûre d'elle, comme on n'en voit quasiment nulle part ailleurs, et leur décor atteste une tradition artisanale ininterrompue depuis mille ans. Nous avons trouvé les ruelles de la vieille ville grouillant d'échoppes où les arts traditionnels de la ferronnerie, du tannage, de la mosaïque, du tissage, de la céramique et de la marqueterie continuent à se transmette de père en fils.
Je ne peux passer à Nantes sans vouloir m'arrêter à La Cigale! J'aime m'attabler et m'attarder à l'intérieur de ce restaurant mythique aux couleurs d'une époque fascinante, symbole pour moi du raffinement artistique. L'endroit semble braver la mode, se moquer de l'usure et des aléas du temps, il n'a pas pris une ride. Un défi à dame Nature et aux caprices des hommes...
Dans le très beau livre du mois: Les mille est une villes de Casablanca, c'est un visage étonnamment frais et lumineux de la capitale économique qui apparaît. Des immeubles ultramodernes côtoient de très belles villas Art Déco début du siècle et des palais marocains construits dans la plus pure tradition locale.
Le 25 janvier 1832, peu après son débarquement, Eugène Delacroix écrit à son ami Pierret: "Nous avons débarqué au milieu du peuple le plus étrange. [...] Il faudrait avoir vingt bras et quarante-huit heures par journée pour faire passablement et donner une idée de tout cela. [...] Je suis dans ce moment comme un homme qui rêve et qui voit des choses qu'il craint de voir lui échapper."