vendredi 19 avril 2013

Profanes, Jeanne Benameur

Guillaume Seignac (1870-1924), Jeune fille au papillon
Le papillon posé sur le doigt,
ma fille.
Éphémères

Quatrième de couverture
Ancien chirurgien du cœur, il y a longtemps qu’Octave Lassalle ne sauve plus de vies. À quatre-vingt-dix ans, bien qu’il n’ait encore besoin de personne, Octave anticipe : il se compose une “équipe”. Comme autour d’une table d’opération – mais cette fois-ci, c’est sa propre peau qu’il sauve. Il organise le découpage de ses jours et de ses nuits en quatre temps, confiés à quatre “accompagnateurs” choisis avec soin. Chacun est porteur d’un élan de vie aussi fort que le sien, aussi fort retenu par des ombres et des blessures anciennes. Et chaque blessure est un écho.
  Dans le geste ambitieux d’ouvrir le temps, cette improbable communauté tissée d’invisibles liens autour d’indicibles pertes acquiert, dans l’être ensemble, l’élan qu’il faut pour continuer. Et dans le frottement de sa vie à d’autres vies, l’ex-docteur Lassalle va trouver un chemin.
  Jeanne Benameur bâtit un édifice à la vie à la mort, un roman qui affirme un engagement farouche.   Dans un monde où la complexité perd du terrain au bénéfice du manichéisme, elle investit l’inépuisable et passionnant territoire du doute. Contre une galopante toute-puissance du dogme, Profanes fait le choix déterminé de la seule foi qui vaille : celle de l’homme en l’homme.

Jeanne Benameur vit au bord de l’Atlantique et consacre l’essentiel de son temps à l’écriture. Elle est l’auteur de huit romans parmi lesquels : Les Demeurées (Denoël, 2000 et Folio).
   En 2008, elle rejoint Actes Sud avec Laver les ombres. En 2011, son roman Les Insurrections singulières rencontre un succès remarquable.

Portrait romano-égyptien du Fayoum: portrait 
de femme. (C) RMN Grand Palais / Gérard Blot
Extrait
Sur la photographie, c’est l’été. La lumière est là, dans l’escarpement des feuilles de l’arbre derrière les personnages. Elle ne voit d’abord que ça : la lumière. Chaque chose en est enveloppée. Et les deux visages. Si proches. Une chevelure légère qui prend tout le soleil. Le visage d’une jeune fille, derrière celui d’un homme. Elle, debout, est penchée en avant, les coudes posés sur ses épaules à lui. Lui est assis sur un banc de pierre. Hélène Avèle reconnait Octave Lassalle, il devait avoir la cinquantaine.
  Plus elle regarde les visages, plus ils se dérobent. Des taches, juste des taches dans la lumière si prégnante. Elle perd les traits, ne garde que le contour. Et cette lumière qui souligne et annihile tout. Comme si la réalité se perdait. Elle est devant une image. Une image. Pourquoi cette photographie déclenche-t-elle en elle cette sorte de vertige ?
  Elle entend la voix du vieil homme qui dit Le modèle, c’est elle. Et, dans une fraction de seconde, comme si elle avait elle-même appuyé sur le déclencheur de l’appareil, elle mesure l’immensité du contrat. Elle sent la photographie glisser sous ses doigts. Octave Lassalle l’a ramenée vers lui. Hélène se rend compte qu’elle a fermé les yeux.
  Il est reparti vers son bureau. Elle entend son pas difficile. Elle imagine le dos qui cherche à rester droit et ça la bouleverse.

  Quand il revient, il ne lui laisse pas le temps de dire quoi que ce soit. C'est lui qui prend la parole.
  Il lui parle longuement des portraits du Fayoum. Elle a déjà entendu parler de ces portraits retrouvés dans la région d'Égypte dont ils portent le nom? Octave Lassalle lui demande si elle en connaît l'existence, c'est tout.
  Il dit alors sa découverte de ses visages postés au bord de la mort, nus de tout désir d'être regardés par les vivants. Peints pour la tombe. Hélène l'écoute. Il dit qu'il avait vu ses premiers portraits du Fayoum au musée de Toronto. Qu'il y en a un peu partout dans les grands musées du monde mais que les premiers, c'était là, dans le pays de sa femme, qu'il les avait vus. Qu'ensuite il avait cherché les autres, dans d'autres pays, à chaque vacances et que sa femme trouvait ça morbide. Il parle comme pour lui-même, lentement. Il dit que c'était tout sauf morbide.
  "Vous comprenez, il se dégage de chacun de ces visages, peints pour personne, une solitude et une humanité sans fard. Profonde. Seule la mort peut «dévisager» un être de cette façon. Avec cette simplicité."

Une passion française. La collection Marlene et Spencer Hays, Musée d'Orsay

Louis Anquetin (1861-1932) Promenade, 1892 Huile sur toile, 91, 7 x 73,4 cm. © Droits réservés
 Une passion française. La collection Marlene et Spencer Hays
du 16 avril au 18 août 2013
Musée d'Orsay

Un couple d'amateurs d'art américains, amoureux de la culture française, a réuni pendant plusieurs décennies un ensemble exceptionnel d'œuvres du XIXe siècle et du début du XXe siècle.

Les liens d'amitié tissés entre les propriétaires et le président des musées d'Orsay et de l'Orangerie permettent aujourd'hui la présentation de cette collection.
Parmi celle-ci se trouve le septième panneau des Jardins publics d'Edouard Vuillard, dont le musée d'Orsay conserve déjà cinq des neufs panneaux, mais aussi des œuvres de Bonnard, de Ranson, de Roussel, ainsi que plusieurs peintures envoûtantes de Vuillard ou encore des panneaux décoratifs de Maurice Denis ainsi que deux chefs-d’œuvre symbolistes de Redon.

Les années 1860 et la période impressionniste sont bien représentées avec des œuvres signées Fantin-Latour, Tissot, Caillebotte, Berthe Morisot, Eva Gonzalès. Couvrant un large spectre de la création, la collection se clôt chronologiquement avec Derain, Matisse et Modigliani.
La plupart de ces œuvres retournent pour la première fois en France, dans leur pays de création. La venue de la collection au musée d'Orsay permettra non seulement de découvrir des œuvres majeures d'artistes universellement connus mais aussi des trésors plus secrets, témoins du goût sûr et indépendant de leurs propriétaires.

Odilon Redon La Fleur rouge ou Le Buisson rouge, vers 1903- 1905 Huile sur toile. © Droits réservés

Corot Camille L’Atelier de Corot (Jeune femme en robe rose, assise devant un chevalet 
et tenant une mandoline) 1860 Huile sur toile. © Droits réservés

Bonnard Pierre (1867-1947) Café dans le Bois, dit aussi Jardin de Paris 
1896 Huile sur toile, 49 x 33 cm © Droits réservés © ADAGP, Paris 2013

Bonnard Pierre L’Heure des bêtes : les chats ou Le Déjeuner des bêtes (La famille Terrasse)
1906 Huile sur toile © Droits réservés © ADAGP, Paris 2013

Pierre Bonnard  Paravent à trois feuilles avec grue, faisans et oiseaux, canards et papillons,1889 
© ADAGP, Paris - 2013

vendredi 5 avril 2013

Une belle est dans la forêt, Jean Lorrain

Ferdinand Leeke (1859 – 1923), Bacchante

Ecoutez tous, c’est un secret,
Une belle est dans la forêt.

Les uns l’ont vue à sa croisée
Au milieu du grand lierre obscur,
Qui grimpe le long de son mur,
C’est l’Aurore dans la rosée.

Ecoutez tous, c’est un secret,
Une belle est dans la forêt.
[…]

Jean Lorrain (1855-1906), L’ombre ardente

Fragile - Murano, chefs-d'œuvre de verre de la Renaissance au XXIe siècle, Musée Maillol

Petite amphore à deux anses en verre rouge - verre médicéen Fin XVIe - début XVIIe siècle, H22,0 cm
Collection particulière Giuseppe Maranghi.  Photo ©Delmagno
Murano, chefs-d'œuvre de verre de la Renaissance au XXIe siècle 
du 27 mars au 28 juillet 2013


Après Canaletto, le musée Maillol prolonge le séjour à Venise. C’est en 1453, que les verriers vénitiens développent une technique du verre qui permet un rendu de la matière fine et claire (cristallo) telle qu’on la connaît aujourd’hui. De chefs-d’œuvre en brevets, ils sont les acteurs et les témoins de six siècles d’histoire.

Deux cents œuvres sont présentées : de la coupe nuptiale en lattimo décorée d’émaux raffinés et miroirs audacieux du XVIe siècle, aux coupes gravées à la pointe de diamant du XVIIe, aux curieux meubles de verre et aux lustres fous des XVIIIe et XIXe siècles, à l’Art nouveau et aux objets du design, véritables signes sociaux de leur époque, jusqu’aux installations des grands artistes contemporains tels que Jean Arp, César, Jean-Michel Othoniel, Jan Fabre, Maria Grazia Rozin, Mona Hatoum  et d’autres.

Sous le haut patronage de la Ville de Venise, avec la participation des Surintendances des musées de Venise, Rome, Naples, Florence et Milan, du Victoria and Albert Museum de Londres, du National Museum et du Museum of Decorative Arts de Prague, du Stiftung Museum Kunstpalast de Düsseldorf, du Kunstsammlungen der Veste Coburg de Cobourg, du Musée des Arts Décoratifs Paris, du Musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris, du Petit Palais, des plus importantes collections particulières internationales et des artistes contemporains.

Calice au «Triomphe de la Justice » XVe siècle H22,0 cm ; L 13,5 cm Florence, Museo del Bargello/Istituti museali 
della Soprintendenza Speciale per il Polo Museale Fiorentino ©Su concessione del  Ministero per i Beni e le Attività Culturali

Fred Wilson «Iago’s mirror» 2009 H200,0 cm ; L 130,0 cm ; P 20,0 cm Produced by Berengo 
Studio and Venice Projects  ©Francesco Allegretto

Vittorio Zecchin Vase Libellule n°2, 1921 H14 cm Collection particulière ©DR

Javier Pérez «Carrona» 2011 Verre et corbeaux naturalisés H120,0 cm ; L 235,0 cm ; P 300,0 cm 
Produced by Berengo Studio and Venice Projects ©Francesco Allegretto

jeudi 4 avril 2013

Hôtel de Crillon, Vente aux enchères

Lot 30 - Trois reproductions encadrées : La parade du cheval, Le crépuscule, La ville fortifiée.
On y joint une aquarelle encadrée représentant un paysage antique (125/127)
Estimation: €150 - €200
Vente aux enchères du 18 au 22 avril 2013
Catalogue de la vente: ARTCURIAL

Mythique palace parisien, distingué par les guides internationaux, Le Crillon est l’un des plus beaux hôtels au monde. Hôtel de renommée internationale depuis 1909, cette demeure historique, bâtie en 1775 et acquise en 1788 par le Comte de Crillon, n’a cessé d’accueillir chefs d’état et stars du spectacle, du cinéma et de la mode.
Emblème de l’art de vivre à la française, Le Crillon a confié la vente du mobilier, des éléments de décoration intérieure et d’une sélection de ses grands vins et spiritueux à Artcurial | Briest - Poulain - F. Tajan, première maison française de ventes aux enchères.
Cinq jours d’exposition (du 12 au 16 avril 2013) et cinq jours de vente (18, 19, 20, 21 et 22 avril 2013), conduite sous les marteaux de François Tajan et Stéphane Aubert, auront lieu au sein même du prestigieux hôtel.
L’exposition publique se tiendra dans l’ensemble des salons et pièces de réceptions ainsi que dans certaines suites et chambres.
Mobilier, luminaires, orfèvrerie, porcelaine, tapisseries, passementeries…
Tous les arts décoratifs seront représentés. Les pièces vendues porteront l’estampille « Hôtel de Crillon ».
Certaines pièces customisées par des couturiers et des artistes français 
seront vendues au profit d'associations caritatives.

Hôtel de Crillon, 10 Place de la Concorde Paris 8ème
«Trois opérations : Voir, opération de l’œil. Observer, opération de l’esprit. Contempler, opération de l’âme. Quiconque arrive à cette troisième opération entre dans le domaine de l’art.» Emile Bernard