samedi 27 février 2010

Excellent week-end !

Govaert Flinck 1615-1660, Cupidon
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Je vous souhaite un excellent week-end !

Des Manuscrits de Casanova entrent à la BNF

 Anton Raphael Mengs 1728-1779, Portrait of Giacomo Casanova
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«J'écris pour ne pas m'ennuyer.»
Giacomo Casanova
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Le 18 février 2010, Frédéric Mitterrand a signé l’acte d’acquisition d’un ensemble exceptionnel de manuscrits de Casanova pour la Bibliothèque nationale de France.
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Grâce au mécénat. Un ensemble exceptionnel de manuscrits de Giacomo Casanova (1725-1798) entre dans les collections de la BNF grâce à un généreux mécène qui a souhaité garder l’anonymat. Le manuscrit des mémoires de Casanova, Histoire de ma vie, constitue la pièce maîtresse de cet ensemble qui représente la plus importante acquisition de la BNF.

Un manuscrit exceptionnel. On peut vraisemblablement dater de 1789, le début de la rédaction d’Histoire de ma vie. La première version a été rédigée en quatre ans. Elle évoque la vie de l’auteur de sa naissance jusqu’à l’année 1774. Casanova n’a pas voulu aller au-delà « car depuis l’âge de cinquante ans, je ne peux débiter que du triste et cela me rend triste ».
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A découvrir en 2011. Il n’existe certainement pas d’autres manuscrits des mémoires de Casanova. Au fil de ses 3 700 pages, on découvre un Casanova tour à tour financier, diplomate, joueur, s’évadant des prisons de Venise, fréquentant les cours européennes et les plus beaux esprits de son temps.
Le manuscrit porte des ratures, des surcharges, des mots biffés, parfois des pages entières. Son étude permettra de reconstituer la genèse d’une œuvre qui attend encore son édition critique. Il sera présenté au public dans le cadre d’une exposition prévue en 2011 à la BNF.
Source:  culture.gouv.fr

vendredi 26 février 2010

Fabergé, Au commencement était "L'Oeuf & la poule"...

Peter the great egg 1903
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L'histoire commença lorsque le tsar Alexandre III décida d'offrir à sa femme l'Impératrice Maria Fedorovna un œuf de Pâques en 1885, peut-être pour célébrer le 20e anniversaire de leurs fiançailles. On pense que l'inspiration du Tsar pour la pièce fut un œuf possédé par la tante de l'Impératrice, la princesse Wilhelmine Marie de Danemark, qui avait captivé l'imagination de Maria dans son enfance. Connu sous le nom d'œuf à la poule, il est en or. Sa coquille blanche opaque émaillée s'ouvre pour révéler sa première surprise, un jaune d'or jaune mat. Cela s'ouvre pour révéler une poule, de couleur or, qui s'ouvre également. Il contient une réplique de diamants minute de la Couronne Impériale à partir duquel un petit pendentif rubis a été suspendu. Malheureusement, ces deux dernières surprises ont été perdues.

Peter-Karl Fabergé est né en 1846 à Saint-Pétersbourg dans une famille protestante française vivant en Picardie contrainte à l’exil après la signature de l’édit de Nantes par Louis XIV.
Les Fabergé émigrent en Allemagne, c’est en 1800 que son grand-père Pierre, s’installe en Livonie dans la ville de Pernau et prend la nationalité Russe.
Les parents de Karl Fabergé, installés à Saint-Petersbourg, sont des bijoutiers au talent déjà assuré dont la renommée n’est plus à faire à la Cour de Russie. Ils lui apportent un enseignement rigoureux et soigné dans ce métier de tradition familiale.

Karl fait son apprentissage auprès des plus grands joailliers d’Europe et entreprend un voyage d’études qui le mènera d’Angleterre en Allemagne et de France en Italie.
En 1882, il reçoit la plus haute récompense, la médaille d’or de l’exposition Pan-Russe et se fait ainsi remarquer par la Cour.
La Maison Fabergé va fabriquer des fleurs, des boîtes à musique, des animaux des objets décoratifs de vitrine, des pendulettes et des bijoux d’une prodigieuse diversité utilisant toujours les métaux les plus précieux et les pierres les plus rares. Les ateliers transforment les objets les plus courants en véritables œuvres d’art.

En plus de sa prédestination artistique, Karl présente un grand talent de gestionnaire et porte la renommée de la Maison Fabergé à son firmament lorsqu’en 1884 le Tsar Alexandre III lui accorde le « Privilège de Fournisseur de la Cour » ainsi lui sont ouvertes les portes de l’aristocratie Russe d’Alexandre III à son fils Nicolas II (couronné en 1896) et des Grands de ce monde.
Ce statut lui est accordé après avoir créé un bijou destiné à la Tsarine Maria Fédorovna pour les fêtes de Pâques.
Le précieux objet, premier d’une longue série, symbole de la résurrection intimement lié à la fête de Pâques, représente un œuf d’or massif dont la coquille est émaillée de blanc aux reflets irisés et renferme en son cœur une minuscule poulette d’or.

L’Empereur est conquit par l’originalité de l’ouvrage, Fabergé aura la faveur des commandes annuelles du Palais pour chaque fête de Pâques.
Ainsi on estime que plus de 55 œufs-surprise sortiront des ateliers du joaillier.
1885 couronne encore le travail de Fabergé d’une médaille d’or pour la reproduction des trésors Scythes à l’exposition des Beaux-Arts de Nuremberg.
L’année 1900 il est médaillé de la Légion d’Honneur en France lors de l’Exposition Universelle où il reçoit le Grand Prix, il est élu à l’unanimité Maître de la Corporation des Bijoutiers de Paris.
Lors de l’exposition de Stockholm il est nommé Fournisseur du Roi de Suède et de Norvège.

La renommée de la Maison Fabergé traverse la frontière de Saint-Pétersbourg et des filiales sont ouvertes à Moscou, Odessa, Kiev et l’unique succursale hors de la Russie à Londres qui fournit déjà la famille royale et surtout la Reine Alexandra.En 1908 le Roi du Siam nomme Fabergé joaillier et émailleur de la Cour
Fabergé est couvert de titres et de distinctions reconnaissant mondialement la maîtrise de son art.
Les conflits politiques et sociaux de la révolution de 1917 mettent fin à ces « frivolités » et le trésor des œufs de Fabergé est dispersé. Un grand nombre sera vendu plus tard en Occident, le milliardaire Forbes constituera la plus grande et légendaire collection d’œufs-joyaux.

La Russie blanche s’empourpre et se tâche de sang. En 1917, lors de la Révolution d’Octobre, la Russie soviétique nationalise les ateliers et réquisitionne tous ses biens. Karl Fabergé est obligé d’émigrer, il part pour la Suisse et tout espoir de retour sur sa terre natale s’effondre en juillet 1918 après le massacre de la famille impériale.
Il décède le 24 septembre 1920 à Lausanne. Ses enfants l’enterreront auprès de son épouse dans le cimetière français de Cannes.

Illustrations dans l'ordre de leur apparition dans le texte:
n°1- Hen Egg/First Hen Egg, 1885
n°2- The Cross of St. George Egg, 1916
n°3- The Fifteenth Anniversary Egg, 1911
n°4- Trans-Siberian Railway Egg, 1900
n°5- The Moscow Kremlin Egg, 1904
n°6- The Alexander III Commemorative Egg, 1910
n°7- The Orange Tree Egg, 1911
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Sources:
Coronation Egg 1897

jeudi 25 février 2010

Les éclairs, Marceline Desbordes-Valmore

Without Ceres and Bacchus, Venus would Freeze
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Orages de l'amour, nobles et hauts orages,
Pleins de nids gémissants blessés sous les ombrages,
Pleins de fleurs, pleins d'oiseaux perdus, mais dans les cieux,
Qui vous perd ne voit plus, éclairs délicieux !
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Marceline Desbordes-Valmore

mercredi 24 février 2010

Donne-moi mille baisers...

Frederic Leighton 1830–1896, Wedded
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Donne-moi mille baisers,
et puis cent,
et puis mille autres,
puis cent autres encore.
Ensuite, lorsque nous nous
serons embrassés
des milliers de fois,
nous brouillerons les comptes
pour ne plus les reconnaître,
de peur qu'un esprit malin
ne puisse nous jeter le mauvais oeil.
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Catulle

Exposition - Animal au Musée des Arts Décoratifs

Affiche Coco parfum Chanel, 1991
Jean-Paul Goude
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du 18 février 2010 au 30 novembre 2011
.Sauvage ou domestiqué, l’animal constitue, depuis les origines, une source d’inspiration pour l’homme. Des parois des grottes préhistoriques aux créations contemporaines les plus déconcertantes, sa représentation est omniprésente. Craint, respecté, exploité, anéanti, chéri, divinisé, l’animal hante l’homme, incarnant toutes les nuances du bien et du mal.
Les animaux sont bien sûr avant tout un motif iconographique, dont le plus connu dans l’art décoratif est celui des singeries. Mais les matières animales, laine soie, fourrures et peaux, plumes, nacre, os, galuchat... sont également utilisées, transformées, pour concourir à l’embellissement des objets. Parfois c’est la forme de l’animal qui s’adapte à celle de l’objet, ou même l’engendre : les poignées ou les becs verseurs ; la terrine destinée à recevoir un pâté de volaille se pare des atouts de la perdrix ou du dindon ; sans oublier le boa, qui donne son nom à un accessoire de mode.
L’animal est par ailleurs chargé d’une force symbolique à laquelle ont bien sûr recours les affichistes et les publicitaires, comme la marque Peugeot qui associe ses voitures à la puissance du lion. Mais aussi la fidélité du chien, l’érotisme et la duplicité du serpent, la souveraineté de l’aigle...
Du sphinx aux sirènes, en passant par les griffons, chimères, dragons, hydres et licornes, les animaux imaginaires, eux aussi, n’ont cessé d’inspirer les créateurs, donnant naissance aux objets les plus étonnants.
.L’animal matière Laine, soie, fourrures et peaux, plumes, nacre, os, cire ou galuchat… L’homme a toujours cherché à assujettir l’animal allant jusqu’à utiliser sa substance même. De cette exploitation, sont nés des métiers et savoir-faire en voie de disparition tels le tabletier, le plumassier ou le sellier. Chaque matériau apporte à des degrés divers, embellissement, préciosité, voire originalité, quand l’artiste l’emploie là où on ne l’attend pas.
.L’animal parure Si la fourrure constitua pour les premiers hommes une matière qui les protégea du froid, elle symbolisa très vite richesse et pouvoir. Lorsqu’une femme porte un manteau de panthère ou une fourrure d’ours blanc, elle se glisse littéralement dans la peau de la bête affichant inconsciemment ou non une forme d’animalité.
.L’animal forme Le corps de l’animal se révèle une source inépuisable d’adaptations aux objets de notre quotidien. Le mobilier, les arts de la table en exploitent les nombreuses possibilités. Certains artistes empruntent à l’animal son corps entier, comme le serpent dont la sinuosité s’adapte parfaitement aux anses, poignées ou becs verseurs. D’autres utilisent leurs pattes comme pieds de meubles ou pour des chaussures.
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L’animal décor ou des corps ? Du réalisme le plus poussé à la stylisation la plus épurée, l’animal se décline au gré des courants artistiques et sur les supports les plus variés. On discerne ainsi le goût pour les statuettes animalières en porcelaine au XVIIIe siècle ou le naturalisme du XIXe siècle incarnés par les bronzes du sculpteur Barye. Ces corps devenus décors réaffirment la suprématie de l’homme sur le vivant.
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L’animal, miroir de l’homme L’homme a cherché à humaniser l’animal lui prêtant ses propres traits de caractère : bêtise, fierté, arrogance, ruse, fidélité... Parmi tous les symboles et allégories, l’animal est une image forte à laquelle l’homme fait référence. La publicité offre dans ce domaine de beaux exemples où l’animal « singe » l’homme. Quelques spots publicitaires révèlent également l’animalité qui réside au cœur de l’homme renvoyant aux forces du désir, aux passions et aux intérêts.
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L’animal chimère et mutant L’animal peuple aussi nos rêves. Fantastiques, nés des relations complexes entre l’homme et l’animal, ces êtres imaginaires, fruits de sentiments aussi divers que la haine, la crainte, l’admiration ou la passion associent le plus souvent certaines caractéristiques comportementales dans le but de susciter peur ou respect. Du légendaire sphinx à l’animal protéiforme en passant par les griffons, dragons, licornes, il alimente la créativité des artistes.
.L’animal mon héros Tour à tour héros du monde de l’enfance et des adultes, qu’ils soient familiers ou exotiques, inoffensifs ou féroces, les animaux sont devenus les personnages principaux des dessins animés, bandes dessinées ou spots publicitaires, élevés au rang de stars. Félix le chat, Babar, Donald ou la vache qui rit sont ainsi révélateurs de la place de choix faite à l’animal dans notre société de l’image allant jusqu’au monde virtuel des jeux vidéos et autres Tamagotchis où la relation homme-animal reste la question essentielle. Source: Les Arts Décoratifs
Illustrations dans l'ordre de leur apparition dans le texte:
n°1- Théière en porcelaine, 1833 Manufacture royale de Sèvre
n°2- Boîte en forme de souris, XVIIIe siècle Manufacture de Mennecy
n°3- Théière en forme de guenon, 1735 Manufacture de Meissen (Allemagne)© Les Arts Décoratifs. Photo : Jean Tholance.
Statuette, fin XIXe-début XXe siècle
Manufacture Royale de porcelaine de Copenhague,
© Les Arts Décoratifs. Photo : Jean Tholance

lundi 22 février 2010

Dante Gabriel Rossetti, Romantisme et Poésie

Venus Verticordia
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The Beloved
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Lady Lilith
. Monna Vanna
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A Sea Spell
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Jane Morris, The Blue Silk Dress
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Veronica Veronese
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A Vision of Fiammetta
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Monna Rosa
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La Pia de Tolomei

La Reine de Saba, Marek Halter

Paul Vredeman de Vries 1567-1630, Salomon et la reine de Saba
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« Te voilà si belle
Mon amie
Te voilà si belle
Tes yeux
Oh des colombes »
Le Cantique des cantiques

Elle était noire. Elle était belle. L'Ancien et le Nouveau Testament ainsi que le Coran l'attestent. Grâce à elle, l'homme africain se marie à la mythologie de l'homme blanc. Contrairement aux reines grecques qui mettaient au défi leurs soupirants sur les champs de batailles, la reine de Saba met au défi le roi Salomon sur le champ de l'intelligence.
Elle était noire. Elle était belle. Elle subjuguait par son esprit. Guerrière, elle imposa la paix, neuf siècles avant notre ère, sur le fabuleux royaume de Saba, pays d'or et d'encens. Mais sa plus belle bataille fut celle de l'amour et de l'intelligence mêlés. Elle défia le roi Salomon par le jeu des énigmes. Vaincue, elle se donna à lui pour trois éblouissantes nuits. Trois nuits que le chant du Cantique des cantiques inscrira pour l'éternité dans la mémoire amoureuse de l'Occident.L'histoire nous dit que Makéda, reine de Saba, et Salomon, roi de Juda et d'Israël, eurent un fils, Ménélik, le premier d'une longue lignée de rois africains. A la suite de la Bible, des Evangiles et du Coran, la reine de Saba a fait rêver des générations de peintres, de poètes et d'écrivains. Aujourd'hui, s'appuyant sur les dernières fouilles archéologiques, Marek Halter part à son tour à sa rencontre. Il nous révèle une reine de Saba d'une modernité inattendue.
Editions: Robert Laffont
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Extrait
Akebo plissa les paupières. Alentour de la ville des hommes déjà poussaient des mules bâtées sur les chemins de terre qui sinuaient entre les champs et les bosquets de balsamiers et de lubân. Ici et là, on voyait les enclos des troupeaux de chameaux à laine noire, les toitures de palmes des granges aux murs de torchis. La richesse de Saba s’éveillait. Dans quelques heures le soleil lèverait les parfums et dans moins d’une lune le peuple de Saba commencerait les première récoltes des feuilles d’aloès au suc plein de vertige. Puis viendrait le temps de la myrrhe et de l’encens. L’or de Saba était dessus le sol aussi bien que dessous. Il pouvait être vert aussi bien que scintillant.
Akebo tressaillit. Une main menue venait de se fermer sur son index et son pouce.
— La trompe m’a réveillée.
Makeda ! Son enfant chérie et unique. Tout à la beauté qui s’offrait devant lui, Akebo ne l’avait pas entendue venir.
— Bonjour, ma fille.
— Bonjour, mon père. Je savais que tu étais là. J’ai couru avant que Abi-Alwa veuille me mettre ma robe de jour.
De fait, elle était pieds nus, son petit corps élancé recouvert d’une simple tunique de nuit. Sa chevelure épaisse, en désordre, aux boucles drues teintées de reflets de cuivre lui couvrait les épaules. Assurément, ce n’était pas ainsi qu’une jeune princesse devait se présenter devant son père.Akebo sourit au lieu de gronder.
Avait-il jamais fait autre chose lorsqu’il s’agissait de Makeda ?
La beauté de sa fille équivalait à la beauté de la plaine de Maryab et, à six ans, son caractère était déjà le miroir de celui de son père. Il n’avait aucune raison de se plaindre du cadeau que lui avait fait Almaqah. Même si cela avait été au prix de la plus terrible perte. Même si, en secret, une nuit, il avait versé des larmes.
Comme si Makeda devinait les pensées de son père, elle serra un peu plus fort sa puissante main amputée de ses doigts fragiles.
— Cette nuit, annonça-t-elle, maman est revenue me voir dans mon sommeil. Elle te fait dire qu’elle est heureuse et qu’elle compte le temps qui la sépare de nous.
L’émotion durcit les traits d’Akebo. Il ne répondit pas. Makeda ajouta avec un soupir :
— Plus que trois jours et deux nuits !
Akebo approuva d’un grognement.
Il partageait l’impatience de sa fille. Plus que trois jours et ils franchiraient, main dans la main, l’enceinte de Mahram Bilqîs, le plus grand des temples qu’un homme de Saba eut élevé à son dieu et le plus beau des sanctuaires qu’on eût bâti pour accueillir l’âme d’une défunte : Bilqîs, mère de Makeda, fille de Yathî’amar Bayan, épouse d’Akebo le Grand, mille fois aimée et mille fois pleurée.

Tintoret 1518-1594, Salomon et la reine de Saba

dimanche 21 février 2010

LE PRINTEMPS DES POETES 2010

Denis Maurice 1870-1943, Les Muses
(C) RMN Musée d'Orsay/Hervé Lewandowski
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du 8 au 21 mars 2010
sur le thème Couleur femme
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"Disons-le sereinement, en poésie comme dans les autres domaines artistiques, la femme a le plus souvent été cantonnée à un rôle subalterne : muse, confidente, consolatrice… La valeur péjorative de l’appellation « poétesse » en dit plus que de longs discours. La question n’est pas de débattre s’il y a ou non une poésie féminine. La question est de mettre en lumière l’apport, à travers l’histoire, des femmes poètes et leur présence remarquable dans la création contemporaine. Ce pourra être aussi l’occasion de considérer les représentations du féminin dans l’imaginaire poétique, au-delà des stéréotypes de la célébration amoureuse."
Jean-Pierre Siméon,
Guénane Cade
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Le 9 février, Frédéric Mitterrand a lancé la 12e édition du Printemps des Poètes, en présence de Jean-Pierre Siméon, directeur artistique de la manifestation ; de Dominique Blanc, marraine de la manifestation ; et de Matthieu Chedid, président du Jury du concours Andrée Chedid du poème chanté.
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Le paradoxe de la poésie. En présentant cette 12e édition du Printemps des poètes du 8 au 21 mars 2010, Frédéric Mitterrand a cité Baudelaire «Tout homme bien portant peut se passer de manger pendant deux jours, de poésie, jamais» pour évoquer «le paradoxe de la poésie dans le monde moderne et contemporain». La poésie est partout, elle «nous fait vivre sous toutes les formes qu’elle emprunte pour se glisser jusqu’à nous et nous soutenir, à notre insu même» et pourtant, «on ne la voit, on ne l’entend pas ou presque pas, sa voix se perd dans le brouhaha du monde». C’est pourquoi le ministère de la Culture et de la Communication soutient depuis 12 ans le Printemps des poètes. Il y a en effet, a souligné Frédéric Mitterrand, «une responsabilité de l’Etat à soutenir cet art et à l’encourager afin qu’il continue de porter le Verbe à incandescence, comme un cœur ardent qui signale la vitalité de tout l’organisme».
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«Couleur femme». La 12e édition du Printemps des Poètes, qui propose lectures, rencontres, spectacles et conférences dans toute la France mais aussi à l’étranger du 8 au 21 mars, a choisi cette année pour thème «couleur femme». Le 8 mars correspond à la Journée de la Femme et le 21 mars à la Journée mondiale de la Poésie organisée par l’Unesco. Comme le souligne Jean-Pierre Siméon, le directeur artistique de la manifestation, «La question n’est pas de débattre s’il y a ou non une poésie féminine. La question est de mettre en lumière l’apport, à travers l’histoire, des femmes poètes et leur présence remarquable dans la création contemporaine». Cette quinzaine consacrée à la femme poète «pourra être aussi l’occasion de considérer les représentations du féminin dans l’imaginaire poétique, au-delà des stéréotypes de la célébration amoureuse.» A la faveur de
l’Année France-Russie, que Frédéric Mitterrand a lancé le 25 janvier dernier en compagnie de Bernard Kouchner, le Printemps des Poètes proposera également de redécouvrir les grandes poétesses russes, de Marina Tsvetaeva et Anna Akhmatova à Olga Sedakova.
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Une édition dédiée à Andrée Chedid. A travers lectures, spectacles, expositions, publications et témoignages d’archives, le Printemps des Poètes 2010 mettra à l’honneur Andrée Chedid, poétesse française d’origine libanaise, née au Caire et vivant à Paris depuis 1946. Son œuvre traduite dans le monde entier est un vibrant plaidoyer en faveur du dialogue des hommes et des cultures.
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Pour l’inauguration du Printemps des Poètes, à l’Opéra comique à Paris le 8 mars, Dominique Blanc qui est la marraine de cette 12e édition, lira des texte de Andrée Chedid, tandis que Carolyn Carlson dansera sur ses poèmes. Brigitte Fontaine dira également des extraits de ses textes et chantera accompagnée de ses musiciens. Le concours Andrée Chedid du poème chanté, dont c’est la deuxième édition, est présidé par Matthieu Chedid, auteur, compositeur, interprète et petits fils de la poétesse. Le concours propose de composer une musique sur un poème d’Andrée Chedid.
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«Le Grand Jour du Poème à l’Autre». Le deuxième grand événement du Printemps des Poètes, avec le concours du poème chanté, se déroulera le vendredi 12 mars, rebaptisé pour l’occasion « Le Grand Jour du Poème à l’Autre ». Chacun est invité à diffuser la poésie autour de lui, par tous les moyens à sa disposition : lettres, tracts, cartes, affiches… Pour l’occasion, on pourra télécharger des textes libres de droits de nombreux poètes sur P
rintemps des poètes
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Illustrations dans l'ordre de leur apparition dans le texte:
n°1- Gustave COURBET 1819-1877, Portrait de Baudelaire
n°2- Jean-Auguste Dominique INGRES 1780-1867, Le compositeur Cherubini et la Muse de la poésie lyrique

samedi 20 février 2010

La femme et l'Amour, D'après William Adolphe Bouguereau

D'après William Adolphe Bouguereau 1825-1905
Copie de "La femme et l'Amour" de Bouguereau
Musée Bonnat, Bayonne, (C) RMN/René-Gabriel Ojéda
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«Qu'il faut donc aimer quelqu'un pour le préférer à son absence!»
Jean Rostand, Pensées d’un biologiste

Corinne Bailey Rae, Paris Nights/New York Mornings

Sortie le 15 février 2010 du dernier album de
The Sea
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Mon coup de coeur pour
Paris Nights/New York Mornings

jeudi 18 février 2010

Le Serment d'amour...

Le Serment d'amour
***
Et si tu viens encore vers moi,
je t'étreindrai encore,
nous serons encore heureux,
comme dans ces rares moments furtifs
où je te volais un regard, une caresse
ou une pensée.
Ecris-moi tes pensée à toi, en ces journées,
ce sera comme de t'embrasser.
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Cesare Pavese

Alice Sara Ott, Valses de Chopin

MUSEE DU LOUVRE - AUDITORIUM
Concerts jeudi 18 février 2010
Ce concert est enregistré par France Musique
Il sera diffusé en direct et en différé pendant 60 jours sur
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En plus d'être belle, Alice Sara Ott est douée, et pianiste ! Mais non, on ne la déteste pas... Dans son dernier album enregistré chez Deutsche Grammophon, 'Complete Waltzes', elle interprète avec une douceur et une mélancolie renouvelées l'intégralité des valses de Chopin. Dépoussiérées, revisitées, ces pièces que le compositeur a écrit tout au long de sa carrière retrouvent avec cette jeune musicienne une nouvelle jeunesse. Parce qu'elles le valent bien.
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L'élégance de la douleur... Il y a trois ans qu'Alice Sara Ott a décidé de jouer le cycle complet des valses de Chopin dont on célèbre en 2010 le bicentenaire de la naissance.
A l'époque, elle travaillait ses mazurkas quand elle a senti le lien spécial qui l'unissait à ces valses. Leur atmosphère très particulière l'a incitée à en approfondir les partitions, jusqu'à tenter de comprendre ce que leur compositeur avait ressenti en les écrivant. Qui il était. Excessivement charmant, aimé de son entourage et doté d'un solide sens de l'humour, Chopin renvoyait l'image d'un homme plaisant. Pourtant, la solitude l'harassait. Chez lui, il s'asseyait au piano et laissait s'élever une profonde mélancolie. La distance qui le séparait de sa native Pologne, quittée à 18 ans, avait inscrit la trace d'une blessure invisible et indélébile qui ne pouvait s'exprimer que par la musique.
Aujourd'hui, la pianiste née de père allemand et de mère japonaise ressent cette étrangeté face à une terre, une ville qui ne sont jamais siennes. Constamment venue d'ailleurs, intrinsèquement bâtie de deux horizons éloignés, Alice Sara Ott porte cette faille constitutive, subie et précieuse, cette béance que les mots articulés ne peuvent pas dire. Seule la musique, langage qui transcende les nations, les époques, les cultures, semble pouvoir, un temps, bercer l'homme seul et caresser de miel son âme. ''Il paraît que là où l'on se sent chez soi n'est pas un lieu mais un sentiment'', avance Alice Sarah Ott. Comme pour Chopin, ''la musique est le seul endroit où je me sens chez moi'', ajoute-t-elle. Source: Evene

mercredi 17 février 2010

Jacques Majorelle, Le modèle nu allongé, une femme noire assise à ses côtés

Le modèle nu allongé, une femme noire assise à ses côtés
vers 1940-1942. Pastel sur papier noir, technique mixte à
rehauts de poussière d’or fixés en détrempe à la pipette
86 x 101 cm. Signé et situé à Marrakech
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Ce magnifique Majorelle,
Le Modèle nu allongé, une femme noire assise à ses côtés
a été adjugé 240 000 € à l'Hôtel des Ventes de Toulon
SVV. M. Marcilhac, samedi 7 juin 2008.
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Félix Marcilhac,
expert pour cette vente et auteur du livre
Jacques Majorelle, un peintre du Maroc
(ACR Editions) nous présente ce tableau.
Cliquez sur la photo pour visionner la vidéo

Exposition Musée Rodin, Rodin et les Arts Décoratifs

Rodin, Projet de vase décoratif, bronzeVers 1890
Musée Rodin© musée Rodin – photo : Christian Baraja
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16 AVRIL 2010 - 22 AOÛT 2010
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RODIN ET LES ARTS DÉCORATIFS
Variante parisienne de l’exposition présentée à Evian l’été dernier, Corps et décors dévoile une dimension méconnue de l’œuvre de Rodin consacrée aux arts décoratifs et à la décoration monumentale. Sur les cent cinquante œuvres qui composent le parcours de l’exposition – vases, objets d’art, dessins, sculptures décoratives - une grande partie sera présentée au public pour la première fois. L’exposition invite également à redécouvrir, sous l’angle du décoratif, certaines œuvres célèbres de Rodin, comme La Porte de l’Enfer.
Corps et décors est l’occasion d’aborder de manière très actuelle la question de la valeur et du statut des arts décoratifs qui était au centre des débats esthétiques à la fin du XIX° siècle.
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RODIN, SCULPTEUR ORNEMANTISTE
On oublie trop souvent que Rodin a débuté sa carrière comme sculpteur ornemaniste. Formé à la Petite École de dessin et d’architecture, Rodin travailla dans l’atelier de Carrier-Belleuse au début des années 1870. Il participa à plusieurs chantiers de décoration, du théâtre des Gobelins aux fontaines du Trocadéro, en passant par la Bourse de Bruxelles.
Divers feuilles d’études, bustes décoratifs et éléments de décors monumentaux présentés dans l’exposition sont issus de cette période. En 1879, Rodin entra à la manufacture de Sèvres. Il produisit de nombreux vases, décorés de bacchantes, de faunes et d’enfants : Corps et décors en présente la plus grande série rassemblée depuis 1907, dont deux vases Shangaï récemment acquis par le musée.
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COMMANDES PUBLIQUES & RÉDUCTIONS
La Porte de l’Enfer, chef-d’œuvre inachevé et inépuisable réservoir de figures, était une commande publique : l’État la destinait au départ à la façade d’un musée des Arts décoratifs. D’autres commandes suivirent. Elles émanaient de mécènes comme le baron Vitta ou l’industriel Maurice Fenaille, désireux d’intégrer l’art de Rodin à leur cadre de vie. Simultanément, des sujets comme Le Baiser ou de L’Eternel printemps firent l’objet de réductions éditées à grande échelle, afin de satisfaire des acquéreurs aux revenus plus modestes. Pour Rodin, la décennie 1880 correspondit à une convergence féconde entre les différents domaines de son activité. Plus tard, l’artiste conduisit des expérimentations sur les matériaux et les changements d’échelle, revisitant sans cesse ses propres créations.
Photos dans l'ordre de leur apparition dans le texte, Musée Rodin© musée Rodin – photo : Christian Baraja
n°1-Rodin, Projet de vase décoratif, bronzeVers 1890
n°2- Rodin, Amour chevauchant une lionne, terre cuiteVers 1877
n°3- Rodin, Jeune femme et enfant, bronzevers 1870-1875

mardi 16 février 2010

Caravage, L'œuvre complet, Sebastian Schütze

Caravage, L'œuvre complet
Sebastian Schütze
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Art sublime et mise en scène théâtrale
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L’oeuvre complet du sombre génie qui a révolutionné la peinture européenne et qui fait toujours l’objet de controverses quatre siècles après sa mort.
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Caravage, de son vrai nom Michelangelo Merisi da Caravaggio (1571–1610), était déjà un mythe de son vivant. Encensé par les uns pour son naturalisme et ses créations picturales révolutionnaires, il fut considéré par d’autres comme fossoyeur de la peinture. Même dans la recherche moderne, aucun autre artiste n’a été à ce point l’objet de controverses et d’interprétations contradictoires.
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Une vue d’ensemble nouvelle et exhaustive de l’œuvre de Caravage, accompagnée d’un catalogue critique de ses travaux, paraît à point nommé pour le 400e anniversaire de la mort du peintre. Cinq chapitres d’introduction présentent sa carrière artistique, depuis son apprentissage à Milan et son ascension triomphale dans la Rome des papes jusqu’à ses dernières années dramatiques à Naples, Malte et en Sicile. Le radicalisme et le potentiel novateur de son art ainsi que son rayonnement dans toute l’Europe sont au centre de cet ouvrage.
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Au cours des dernières décennies, la conception que nous avons de l’œuvre de Caravage s’est considérablement élargie grâce à d’importantes expositions, à des travaux de restauration à grande échelle, ainsi qu’à de nouvelles études et autres trouvailles archivistiques. Le somptueux catalogue raisonné, entièrement mis à jour, offre un aperçu détaillé de l’œuvre tout entier. Chaque tableau est présenté en grand format et est accompagné d’illustrations spectaculaires de détails qui établissent de nouveaux critères de dimension et de qualité. De nouvelles campagnes de photographies ont été réalisées et proposent pour la première fois une vue grand format des plus petits détails. La virtuosité de Caravage, son aptitude incroyable à accrocher le regard du spectateur et à créer un pont entre la réalité du tableau et celle de celui qui le regarde sont ainsi mises en évidence et deviennent compréhensibles. Des séquences de détails saisissants classés de manière thématique permettent d’appréhender la rhétorique sophistiquée des regards et des gestes élaborée par Caravage et leur mise en scène théâtrale.
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L'Auteur: Sebastian Schütze a été, pendant de nombreuses années, collaborateur scientifique à la Bibliotheca Hertziana (Institut Max-Planck de l’histoire de l’art) à Rome. Il est membre du conseil scientifique de l’Istituto Italiano per gli Studi Filosofici à Naples et de l’Institut Européen d’Histoire de la République des Lettres à Paris. De 2003 à 2009, il a été professeur d’histoire de l’art, occupant la Bader Chair in Southern Baroque Art à la Queen’s University de Kingston. Depuis 2009, il occupe la chaire d’histoire de l’art moderne à l’Université de Vienne.
Editions: TASCHEN
«Trois opérations : Voir, opération de l’œil. Observer, opération de l’esprit. Contempler, opération de l’âme. Quiconque arrive à cette troisième opération entre dans le domaine de l’art.» Emile Bernard