vendredi 26 février 2010

Fabergé, Au commencement était "L'Oeuf & la poule"...

Peter the great egg 1903
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L'histoire commença lorsque le tsar Alexandre III décida d'offrir à sa femme l'Impératrice Maria Fedorovna un œuf de Pâques en 1885, peut-être pour célébrer le 20e anniversaire de leurs fiançailles. On pense que l'inspiration du Tsar pour la pièce fut un œuf possédé par la tante de l'Impératrice, la princesse Wilhelmine Marie de Danemark, qui avait captivé l'imagination de Maria dans son enfance. Connu sous le nom d'œuf à la poule, il est en or. Sa coquille blanche opaque émaillée s'ouvre pour révéler sa première surprise, un jaune d'or jaune mat. Cela s'ouvre pour révéler une poule, de couleur or, qui s'ouvre également. Il contient une réplique de diamants minute de la Couronne Impériale à partir duquel un petit pendentif rubis a été suspendu. Malheureusement, ces deux dernières surprises ont été perdues.

Peter-Karl Fabergé est né en 1846 à Saint-Pétersbourg dans une famille protestante française vivant en Picardie contrainte à l’exil après la signature de l’édit de Nantes par Louis XIV.
Les Fabergé émigrent en Allemagne, c’est en 1800 que son grand-père Pierre, s’installe en Livonie dans la ville de Pernau et prend la nationalité Russe.
Les parents de Karl Fabergé, installés à Saint-Petersbourg, sont des bijoutiers au talent déjà assuré dont la renommée n’est plus à faire à la Cour de Russie. Ils lui apportent un enseignement rigoureux et soigné dans ce métier de tradition familiale.

Karl fait son apprentissage auprès des plus grands joailliers d’Europe et entreprend un voyage d’études qui le mènera d’Angleterre en Allemagne et de France en Italie.
En 1882, il reçoit la plus haute récompense, la médaille d’or de l’exposition Pan-Russe et se fait ainsi remarquer par la Cour.
La Maison Fabergé va fabriquer des fleurs, des boîtes à musique, des animaux des objets décoratifs de vitrine, des pendulettes et des bijoux d’une prodigieuse diversité utilisant toujours les métaux les plus précieux et les pierres les plus rares. Les ateliers transforment les objets les plus courants en véritables œuvres d’art.

En plus de sa prédestination artistique, Karl présente un grand talent de gestionnaire et porte la renommée de la Maison Fabergé à son firmament lorsqu’en 1884 le Tsar Alexandre III lui accorde le « Privilège de Fournisseur de la Cour » ainsi lui sont ouvertes les portes de l’aristocratie Russe d’Alexandre III à son fils Nicolas II (couronné en 1896) et des Grands de ce monde.
Ce statut lui est accordé après avoir créé un bijou destiné à la Tsarine Maria Fédorovna pour les fêtes de Pâques.
Le précieux objet, premier d’une longue série, symbole de la résurrection intimement lié à la fête de Pâques, représente un œuf d’or massif dont la coquille est émaillée de blanc aux reflets irisés et renferme en son cœur une minuscule poulette d’or.

L’Empereur est conquit par l’originalité de l’ouvrage, Fabergé aura la faveur des commandes annuelles du Palais pour chaque fête de Pâques.
Ainsi on estime que plus de 55 œufs-surprise sortiront des ateliers du joaillier.
1885 couronne encore le travail de Fabergé d’une médaille d’or pour la reproduction des trésors Scythes à l’exposition des Beaux-Arts de Nuremberg.
L’année 1900 il est médaillé de la Légion d’Honneur en France lors de l’Exposition Universelle où il reçoit le Grand Prix, il est élu à l’unanimité Maître de la Corporation des Bijoutiers de Paris.
Lors de l’exposition de Stockholm il est nommé Fournisseur du Roi de Suède et de Norvège.

La renommée de la Maison Fabergé traverse la frontière de Saint-Pétersbourg et des filiales sont ouvertes à Moscou, Odessa, Kiev et l’unique succursale hors de la Russie à Londres qui fournit déjà la famille royale et surtout la Reine Alexandra.En 1908 le Roi du Siam nomme Fabergé joaillier et émailleur de la Cour
Fabergé est couvert de titres et de distinctions reconnaissant mondialement la maîtrise de son art.
Les conflits politiques et sociaux de la révolution de 1917 mettent fin à ces « frivolités » et le trésor des œufs de Fabergé est dispersé. Un grand nombre sera vendu plus tard en Occident, le milliardaire Forbes constituera la plus grande et légendaire collection d’œufs-joyaux.

La Russie blanche s’empourpre et se tâche de sang. En 1917, lors de la Révolution d’Octobre, la Russie soviétique nationalise les ateliers et réquisitionne tous ses biens. Karl Fabergé est obligé d’émigrer, il part pour la Suisse et tout espoir de retour sur sa terre natale s’effondre en juillet 1918 après le massacre de la famille impériale.
Il décède le 24 septembre 1920 à Lausanne. Ses enfants l’enterreront auprès de son épouse dans le cimetière français de Cannes.

Illustrations dans l'ordre de leur apparition dans le texte:
n°1- Hen Egg/First Hen Egg, 1885
n°2- The Cross of St. George Egg, 1916
n°3- The Fifteenth Anniversary Egg, 1911
n°4- Trans-Siberian Railway Egg, 1900
n°5- The Moscow Kremlin Egg, 1904
n°6- The Alexander III Commemorative Egg, 1910
n°7- The Orange Tree Egg, 1911
.
Sources:
Coronation Egg 1897

6 commentaires:

  1. Un post qui ravit l'oeil et l'esprit: Travail d'une grande délicatesse pour des Pâques raffinées, reliques d'une époque fastueuse...
    Bisous, bisous

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  2. Ils sont tous magnifiques et nous font réver.

    Bisous de Málaga.

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  3. Ouh! je connaisais l histoire des oeufs de Fabergé mais pas sa propre biographie. Très interessant alors et les oeufs sont tellement beaux!
    besos

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  4. Quel sujet magnifique, et tout le long de sa lecture, les photos sont là pour nous faire admirer encore une fois toutes ces petites merveilles ! Un véritable trésor de beauté, de raffinement, quel artiste!
    bonne soirée
    Danielle

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  5. Je connaissais l'histoire de Fabergé et de ses œufs, mais racontée à ta manière, elle est beaucoup plus intéressante!
    De plus, tu as fait là une bien belle sélection...

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  6. Encore une fois je pars enchanté, presque à regret. Le sujet maintes fois traité a trouvé une nouvelle originalité et subtilité que nous retient tout au long de sa lecture.
    Faudra que je songe a conseiller ce blog dans ma toile du dimanche.

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«Trois opérations : Voir, opération de l’œil. Observer, opération de l’esprit. Contempler, opération de l’âme. Quiconque arrive à cette troisième opération entre dans le domaine de l’art.» Emile Bernard