lundi 31 mai 2010

Après trois ans, Paul Verlaine

Voillemot André Charles (1823-1893), Velléda
(C) MBA, Rennes, Dist. RMN / Adélaïde Beaudoin
Musée des Beaux-Arts, Rennes
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Ayant poussé la porte étroite qui chancelle,
Je me suis promené dans le petit jardin
Qu'éclairait doucement le soleil du matin,
Pailletant chaque fleur d'une humide étincelle.

Rien n'a changé. J'ai tout revu : l'humble tonnelle
De vigne folle avec les chaises de rotin...
Le jet d'eau fait toujours son murmure argentin
Et le vieux tremble sa plainte sempiternelle.

Les roses comme avant palpitent ; comme avant,
Les grands lys orgueilleux se balancent au vent,
Chaque alouette qui va et vient m'est connue.

Même j'ai retrouvé debout la Velléda,
Dont le plâtre s'écaille au bout de l'avenue,
- Grêle, parmi l'odeur fade du réséda.

Paul Verlaine
Poèmes Saturniens

dimanche 30 mai 2010

samedi 29 mai 2010

Amour et tendresse, Mary Cassatt

Mary Cassatt Mother and Child (The Oval Mirror)
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Mary Cassatt Mother and Child with a Rose Scarf
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Mary Cassatt Mother and Child
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Mary Cassatt Mother and Child
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Mary Cassatt  The Child's Caress
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Cassatt Mary The Young Mother
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Mary Cassatt Maternite
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Cassatt Mary,  At the Window
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Woman in a Red Bodice and Her Child
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Mary Cassatt (1844-1926)
Mère et enfant sur fond vert, ou Maternité
© Photo RMN - Jean Schormans

Ange ou démon? ...

William Etty (1787-1849), Cupidon
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"L'ange ne diffère du démon que par une réflexion qui
ne s'est pas encore présentée à lui."
Paul Valéry

Une ville pour l'impressionnisme : Monet, Pissarro et Gauguin à Rouen

Camille Pissarro (1839 - 1903), Le pont Boieldieu à Rouen, soleil couchant,
temps brumeux. © Musée des Beaux Arts de Rouen, C.Lancien et C.Loisel
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Une ville pour l'impressionnisme : Monet, Pissarro et Gauguin à Rouen
du 4 juin au 26 septembre 2010

 Le rôle joué par Rouen dans l'histoire de l'art à la fin du XIXe siècle est considérable. Si la ville n'a cessé d'attirer les artistes depuis la Renaissance, la fascination qu'elle exerce atteint son apogée à l'époque impressionniste, alors que se mêlent les prestiges de son essor industriel, de son site spectaculaire et de son patrimoine architectural intact.

Cette ville que Pissarro trouve « aussi belle que Venise » devient dès lors un lieu emblématique de la peinture moderne. Une centaine de chefs-d'oeuvre de Monet, Gauguin, Pissarro et d'autres grands peintres de la fin du XIXe siècle, seront réunis pour explorer l'un des derniers grands thèmes de l'histoire de l'impressionnisme qui n'ait pas fait l'objet d'une exposition : la cité normande comme laboratoire de la nouvelle peinture, entre agitation urbaine et ruralité, vieilles pierres et industrie galopante, le tout vibrant des reflets de la Seine.
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Claude Monet (1840-1926), Vue générale de Rouen
© Musée des Beaux Arts de Rouen, C.Lancien et C.Loisel
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vendredi 28 mai 2010

Blue Bird

Joseph DeCamp (1858-1923), Blue Bird
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Et par le pouvoir d'un mot
Je recommence ma vie
Je suis né pour te connaître
Pour te nommer

Liberté

Paul Eluard
Extrait du poème Liberté 

Le paradoxe amoureux, Pascal Bruckner

Pompeo Girolamo Batoni (1708–1787), Diana and Cupid
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"Celui qui proposera à l'humanité de la délivrer de
l'exubérante sujétion sexuelle, quelque sottise qu'il
choisisse de dire, sera considéré comme un héros."
Sigumund Freud, Lettre à Fliess

Inventer l’amour, l’émanciper des tutelles religieuses et des politiques familiales, instaurer le mariage d’inclination, en finir avec le servage des femmes, tel fut le grand projet des réformateurs depuis le 18ème siècle. Il aura fallu presque trois siècles pour le mener à bien et offrir à chacun la possibilité d’aimer qui il souhaite, de frayer avec la personne de son choix. Cette immense conquête est problématique : comment l’amour, dont la vocation est de rattacher, peut-il se concilier avec la liberté dont l’effet est de séparer ? Cette contradiction explique le caractère à la fois ardent et fragile des romances contemporaines. Croyance inentamée dans les beautés de la passion, de la fidélité, constat des difficultés de cet idéal dès lors qu’il met face à face deux individus qui ne veulent rien sacrifier de leur bonheur personnel et préfèrent saborder leur union plutôt que la prolonger dans la routine ou la médiocrité. Pour résoudre ce déchirement, deux idéologies se coalisent : l’une progressiste veut en finir avec la fidélité, le couple, la famille ; l’autre conservatrice veut restaurer le mariage à l’ancienne, la monogamie indissoluble. Mais l’amour, têtu, oppose sa permanence, sa richesse, son ambivalence aux discours qui prétendent le corriger.
Le nouvel essai de Pascal Bruckner raconte, à travers les métamorphoses du mariage et de l’érotisme, la résistance du sentiment à tous les embrigadements. Nous n’avons pas trouvé la solution aux souffrances de l’amour, nous n’avons fait que multiplier les paradoxes. Il y a progrès dans la condition des hommes et des femmes mais il n’y a pas de progrès en amour : c’est la bonne nouvelle de ce troisième millénaire commençant.

Pascal Bruckner est l'auteur de plusieurs essais chez Grasset : La tentation de l'innocence (prix Médicis 1995), L'euphorie perpétuelle ou le devoir de bonheur (2000), Misère de la prospérité (prix du meilleur livre d'économie, prix Aujourd'hui 2002), La tyrannie de la pénitence (2006). Il a signé Le nouveau désordre amoureux (1977) avec Alain Finkielkraut. Grasset
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jeudi 27 mai 2010

L'Apparition

Gustave Moreau (1826-1898), L'Apparition
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Dans l'odeur perverse des parfums, dans l'atmosphère surchauffée de cette église, Salomé, le bras gauche étendu, en un geste de commandement, le bras droit replié, tenant, à la hauteur du visage, un grand lotus, s'avance lentement sur les pointes, aux accords d'une guitare dont une femme accroupie pince les cordes.

La face recueillie, solennelle, presque auguste, elle commence la lubrique danse qui doit réveiller les sens assoupis du vieil Hérode ; ses seins ondulent et, au frottement de ses colliers qui tourbillonnent, leurs bouts se dressent ; sur la moiteur de sa peau les diamants, attachés, scintillent ; ses bracelets, ses ceintures, ses bagues, crachent des étincelles ; sur sa robe triomphale, couturée de perles, ramagée d'argent, lamée d'or, la cuirasse des orfèvreries dont chaque maille est une pierre, entre en combustion, croise des serpenteaux de feu, grouille sur la chair mate, sur la peau rose thé, ainsi que des insectes splendides aux élytres éblouissants, marbrés de carmin, ponctués de jaune aurore, diaprés de bleu d'acier, tigrés de vert paon.

Concentrée, les yeux fixes, semblable à une somnambule, elle ne voit ni le Tétrarque qui frémit, ni sa mère, la féroce Hérodias, qui la surveille, ni l'hermaphrodite ou l'eunuque qui se tient, le sabre au poing, en bas du trône, une terrible figure, voilée jusqu'aux joues, et dont la mamelle de châtré pend, de même qu'une gourde, sous sa tunique bariolée d'orange. [...]

D'un geste d'épouvante, Salomé repousse la terrifiante vision qui la cloue, immobile, sur les pointes ; ses yeux se dilatent, sa main étreint convulsivement sa gorge.

Elle est presque nue ; dans l'ardeur de la danse, les voiles se sont défaits, les brocarts ont croulé ; elle n'est plus vêtue que de matières orfévries et de minéraux lucides ; un gorgerin lui serre de même qu'un corselet la taille, et, ainsi qu'une agrafe superbe, un merveilleux joyau darde des éclairs dans la rainure de ses deux seins ; plus bas, aux hanches, une ceinture l'entoure, cache le haut de ses cuisses que bat une gigantesque pendeloque où coule une rivière d'escarboucle et d'émeraudes ; enfin, sur le corps resté nu, entre le gorgerin et la ceinture, le ventre bombe, creusé d'un nombril dont le trou semble un cachet gravé d'onyx, aux tons laiteux, aux teintes de rosé d'ongle.

Sous les traits ardents échappés de la tête du Précurseur, toutes les facettes des joailleries s'embrasent ; les pierres s'animent, dessinent le corps de la femme en traits incandescents ; la piquent au cou, aux jambes, aux bras, de points de feu, vermeils comme des charbons, violets comme des jets de gaz, bleus comme des flammes d'alcool, blancs comme des rayons d'astre.

Joris-Karl HuysmansA Rebours, extrait, chapitre V

mercredi 26 mai 2010

Un divin baiser...

Bartholomäus Spranger (1546–1611), Venus und Adonis
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Le corps nu d'Europé, qui jette son bras blanc
Au cou nerveux du Dieu frissonnant dans la vague.
Il tourne lentement vers elle son oeil vague ;
Elle, laisse traîner sa pâle joue en fleur,
Au front de Zeus ; ses yeux sont fermés ; elle meurt
Dans un divin baiser...

Arthur Rimbaud
Extrait de Soleil et chair

mardi 25 mai 2010

A fleur de peau...

Henri Jules Jean Geoffroy (1853-1924), La leçon de dessin
°*°*°
"La peinture est à fleur de toile, la vie n'est qu'à fleur de peau."
Eugène Fromentin, Les Maîtres d'autrefois

« Sonia Rykiel dessine… », Galerie Catherine Houard

« Sonia Rykiel dessine… »
Galerie Catherine Houard
du 4 juin au 24 juillet 2010
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La créatrice de mode Sonia Rykiel dévoilera une série de dessins, de carnets privés et de mots lors de cette exposition inédite. L'occasion pour le grand public de voir comment cette icône de la mode imagine ses futures créations, du croquis au produit fini.
Au total, ce sont plus de 200 oeuvres qui seront dévoilées et vendues au public du 4 juin au 24 juillet. Les particuliers pourront, en effet, acquérir les dessins, esquisses et carnets privés de la créatrice au cours de l'exposition.
Le public pourra également repartir avec le catalogue de l'exposition préfacé par Sonia Rykiel. Source 
copyright Sonia Rykiel

Galerie Catherine Houard
15, rue Saint-Benoît
75006 Paris

lundi 24 mai 2010

Une histoire indiscrète du Nu féminin, Thomas Schlesser

Une histoire indiscrète du Nu féminin
Cinq siècles de beauté, de fantasmes et d'œuvres interdites
Thomas Schlesser
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«Venus renaît et, dans son sillage, le désir masculin s'assume,
le plaisir féminin s'affirme, la beauté du corps triomphe.»

La quête de l'éternel féminin parcourt toute l'histoire de l'art et devient un thème de prédilection à partir de la Renaissance. Pourtant, l'histoire du nu en peinture est celle d'un combat pour représenter cet obscur objet de désir, sans cesse attaqué, censuré, muselé par la pudeur. Explorant la façon dont les peintres contournent les interdits, s'emparent des archétypes et jouent avec les codes de l'histoire de l'art, ce beau livre retrace cinq siècles de représentations de la femme occidentale. Des Vénus idéales de Botticelli aux créatures spectaculaires de Lucian Freud, en passant par les courtisanes de Rembrandt, le libertines de Fragonard, les femmes fatales des symbolistes ou les grandes amoureuses des surréalistes, cette Histoire indiscrète du Nu féminin interroge l'évolution des canons esthétiques, les significations politiques, religieuses ou philosophiques du nu.

Mais il dévoile également la vie secrète et parfois sulfureuse des plus grands chantres de la nudité. Etudiant les relations des peintres à leurs modèles, racontant les secrets d'ateliers, voire les secrets d'alcôves, cet ouvrage fait se rejoindre la grande et la petite histoire à travers une sélection d'œuvres magnifiques, parfois interdites, souvent érotiques et toujours sublimes. Un passionnant décryptage dont le but ultime est de redonner à ces nus toute leur charge émotionnelle et sensuelle.

Thomas Schlesser, né en 1977 est pensionnaire à l'Institut national de l'histoire de l'art et enseigne à Sciences-Po. Il est l'auteur d'une dizaine de livres, parmi lesquels d'importants travaux de recherche sur Gustave Courbet ( Réceptions de Courbet - fantasmes réalistes et paradoxes de la démocratie, 2007) et sur Paul Chenavard (Paul Chenavard - Monuments de l'échec, 2009). Pour BeauxArts éditions, il a collaboré aux Grands scandales de l'histoire de l'art en 2008 et cosigné *L'Autoportait dans l'histoire de l'art avec Stéphane Guégan et Laurence Madeline en 2009. Il est également journaliste et romancier. BeauxArts éditions.  RMN
n°1- Sandro Botticelli (1445 - 1510), Venus
n°2- Jean-Auguste-Dominique Ingres (1780-1867), Le Bain turc. © Musée du Louvre/A. Dequier - M. Bard

dimanche 23 mai 2010

Myriam, je t'aime

Paris je t'aime - Myriam Thibault
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C'est avec beaucoup d'émotion que je partage avec vous
le très grand bonheur de ma fille Myriam.
Son recueil de nouvelles Paris je t'aime
sera disponible en librairie
dès le 25 août 2010
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Communiqué de son éditeur
Editions Léo Scheer

Blog de Myriam
Hello la littérature

samedi 22 mai 2010

Trois Roses, John William Waterhouse

John William Waterhouse (1849-1917), Gather Ye Rosebuds
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John William Waterhouse (1849-1917), My Sweet Rose
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John William Waterhouse (1849-1917), At the Shrine

vendredi 21 mai 2010

Par hasard, par jeu...

Gerda Gottlieb Wegener (1886-1940), Dame de coeur
© Gerda Wegener/Ole Juhl/ Collection privée
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"On aime d'abord par hasard, Par jeu, par curiosité,
Pour avoir dans un regard Lu des possibilités."
Paul Géraldy, Extrait de Toi et moi

jeudi 20 mai 2010

Michael Bublé, Concert du 18 mai reporté au 3 Juin 2010

Haven't Met You Yet...
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Mardi dernier, c'est parmi 15000 spectateurs présents à Bercy pour assister au concert de Michael Bublé que nous avons vu ce dernier arriver sur scène en compagnie de son producteur.
Après une première partie assurée par Naturelly 7, Michael Bublé a tenu à annoncer lui-même l'annulation du concert en raison de l'hospitalisation de son batteur.
Le concert est reporté au 3 juin 2010...

"Double Je" Jacques Henri Lartigue, peintre et photographe (1915-1939)

"Double Je" Jacques Henri Lartigue,
peintre et photographe (1915-1939)
Exposition au
de L’Isle-Adam (Val-d’Oise)
du 11 avril au 19 septembre 2010
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"Je ne suis pas photographe, écrivain, peintre,
 je suis empailleur des choses que la vie m'offre en passant."

L'exposition de L’Isle-Adam propose un regard croisé sur la production picturale et photographique de l’artiste, immortalisant de façon troublante, car souvent identique, femmes, fleurs et lieux aimés, avec comme fil rouge ses journaux intimes.

Organisée autour des endroits fréquentés par Jacques Henri Lartigue année après année : le Pays Basque, la Côte d’Azur ou un Paris éblouissant de mondanités, l’exposition présentera une centaine de photographies prêtées par la Donation Lartigue et de peintures données par l’artiste et son épouse Florette à la Ville de L’Isle-Adam, ou mises en dépôt par la Fondation de France.

Rencontre au jardin des Tuileries...

Boitte Louis-Philippe-François (1830-1906)
Les jardins des Tuileries, la terrasse du bord de l'eau
(C) RMN (Musée d'Orsay) / Hervé Lewandowski
Musée d'Orsay, Paris
~~~
Il n'y a pas de plaisir
comparable à celui de rencontrer un vieil ami,
excepté peut-être celui d'en faire un nouveau.
Rudyard Kipling

mercredi 19 mai 2010

Salomé, Guillaume Apollinaire

Lucien Lévy-Dhurmer (1865-1953), Salomé
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Pour que sourie encore une fois Jean-Baptiste
Sire je danserais mieux que les séraphins
Ma mère dites-moi pourquoi vous êtes triste
En robe de comtesse à côté du Dauphin

Mon coeur battait battait très fort à sa parole
Quand je dansais dans le fenouil en écoutant
Et je brodais des lys sur une banderole
Destinée à flotter au bout de son bâton

Et pour qui voulez-vous qu'à présent je la brode
Son bâton refleurit sur les bords du Jourdain
Et tous les lys quand vos soldats ô roi Hérode
L'emmenèrent se sont flétris dans mon jardin

Venez tous avec moi là-bas sous les quinconces
Ne pleure pas ô joli fou du roi
Prends cette tête au lieu de ta marotte et danse
N'y touchez pas son front ma mère est déjà froid

Sire marchez devant trabants marchez derrière
Nous creuserons un trou et l'y enterrerons
Nous planterons des fleurs et danserons en rond
Jusqu'à l'heure où j'aurai perdu ma jarretière
Le roi sa tabatière
L'infante son rosaire
Le curé son bréviaire

Guillaume Apollinaire
Poème d'abord publié en 1905 avant d'être intégré dans le recueil Alcools

mardi 18 mai 2010

La vie n'est qu'un songe...

Etienne Adolphe Piot (1850-1910), Flowers
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La vie n'est qu'un songe!
Mais je t'en prie, ne me réveille pas.
Anonyme

Le Grand Bal Dior à Granville

Au Musée Christian Dior à Granville
du 13 mai au 26 septembre 2010
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A Granville, dans le cadre de la villa "Les Rhumbs", le musée Christian Dior réunira pour la première fois, à l'occasion de sa nouvelle exposition "Le Grand Bal Dior", du 13 mai au 26 septembre 2010, plus de cinquante robes de bal créées par Dior.

Au travers de la Haute Couture, des accessoires et des parfums de la Maison Dior mais aussi de peintures, de photographies, de films d'archives et d'oeuvres littéraires..., l'exposition inscrira l'univers et les créations de Christian Dior dans une perspective culturelle et artistique: celle de l'histoire des bals, du XVIIIè siècle à nos jours. L'exposition rendra hommage à Christian Dior lui-même; à son talent, à son raffinement et à son goût du costume qui s'exprimèrent à l'occasion des plus grands bals de l'Après-guerre. Le couturier participa notamment au Bal des Rois et Reines en 1949 où il apparut déguisé en "Roi des Animaux", au Bal des Artistes de 1956 où il se costuma en dandy ou encore au Bal des Masques et dominos donné par Charles de Beistegui au Palais Labia, à Venise, en 1951.

A Granville, en Normandie, non loin du Mont St Michel, la maison d'enfance de Christian Dior se dresse sur la falaise, face aux îles Anglo-Normandes.
Construite par l'armateur Beust à la fin du XIXè siècle, la villa Les Rhumbs doit son nom au terme de marine désignant les trente-deux divisions de la rose des vents, symbole qui figure dans une mosaïque ornant le sol d'une des entrées de la maison.
Les parents de Christian Dior acquièrent en 1905 cette maison bourgeoise agrémentée d'un jardin d'hiver, sise au sein d'un parc protecteur.

Christian Dior affectionne particulièrement ce lieu. Il écrira dans son autobiographie « Christian Dior et moi » : « la maison de mon enfance... j'en garde le souvenir le plus tendre et le plus émerveillé. Que dis-je ? ma vie, mon style, doivent presque tout à sa situation et à son architecture ».
Lorsqu'en 1932, peu après la mort de Madeleine Dior, le père industriel est ruiné par la crise, la propriété est mise en vente. Achetée par la ville de Granville, son jardin sera ouvert au public dès 1938.
En 1997, la villa devient « Musée Christian Dior », unique "musée de france" entièrement consacré à un couturier.

lundi 17 mai 2010

Chanson pour elles, Paul Verlaine

Rupert Bunny (1864-1947), Dolce farniente c1897 (Sweet idleness)
Private collection, Melbourne, courtesy of John Playfoot Fine Art
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Ils me disent que tu es blonde
Et que toute blonde est perfide,
Même ils ajoutent " comme l'onde ".
Je me ris de leur discours vide !
Tes yeux sont les plus beaux du monde
Et de ton sein je suis avide.

Ils me disent que tu es brune,
Qu'une brune a des yeux de braise
Et qu'un coeur qui cherche fortune
S'y brûle... Ô la bonne foutaise !
Ronde et fraîche comme la lune,
Vive ta gorge aux bouts de fraise !

Ils me disent de toi, châtaine :
Elle est fade, et rousse trop rose.
J'encague cette turlutaine,
Et de toi j'aime toute chose
De la chevelure, fontaine
D'ébène ou d'or (et dis, ô pose-
Les sur mon coeur), aux pieds de reine

Paul Verlaine

Keith Jarrett, Jasmine

Disponible depuis le 3 mai 2010
Un grand coup de coeur pour le dernier album de
.

Né le 8 mai 1945, à Allentown (Pennsylvanie), Keith Jarrett étudie le piano dès l'âge de trois ans et se produit pour la première fois en concert à huit ans. Il obtient une bourse d’études à Boston et entre à la Berklee School of Music.
Dès 1965, il collabore avec de nombreux musiciens à New York : Don Jacoby and the College all Stars, Roland Kirk, Tony Scott… Il intègre le groupe des Jazz Messengers d’Art Blakey, puis, pendant trois ans, celui du saxophoniste Charles Lloyd (avec Jack DeJohnette, Cecil McBee ou Ron McClure) et devient vite la nouvelle révélation du piano.
Il forme ensuite un trio composé de Charlie Haden à la contrebasse et Paul Motian à la batterie, devient le clavier (orgue et piano électrique) du groupe de Miles Davis, en 1970, tout en menant sa carrière de sideman auprès de Gary Burton, Freddie Hubbard et Paul Motian.
Toujours en 1970, Keith Jarret reçoit une lettre du producteur de disques, Manfred Eicher, l'invitant à venir enregistrer pour le label ECM. En Novembre 1971, l'enregistrement de son premier album solo « FACING YOU », paraît, prélude à une longue et fructueuse collaboration qui compte aujourd'hui plus de 60 albums.

En 1972, il fait évoluer son trio en quartette en intégrant le saxophoniste Dewey Redman, formé auprès d'Ornette Coleman. Parmi les enregistrements qui feront date : "Conception Vessel" de Paul Motian avec Keith Jarrett, Charlie Haden, Sam Brown, Leroy Jenkins et Becky Friend (Novembre 1972) ; "The Survivors' Suite" et "Eyes Of The Heart" avec Keith Jarrett, Dewey Redman, Charlie Haden et Paul Motian (Avril et Mai 1976). Après une brève collaboration avec Jean-François Jenny-Clark (contrebasse) et Aldo Romano (batterie), Keith Jarrett forme son second quartette, le Quartet européen, avec Jan Garbarek aux saxophones, Palle Danielsson à la contrebasse et Jon Christensen à la batterie, sans délaisser pour autant sa formation américaine.

Quatre albums ont été enregistrés par le Quartet européen qui sont devenus des best-sellers et ont influencé toute une génération de jeunes musiciens européens et américains : "Belonging" (Avril 1974), "My Song" (Novembre 1977). "Personal Mountains" (Avril 1979), "Nude Ants" (Mai 1979). ECM RECORDS

Un extrait de l'incontournable Köln Concert!
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«Trois opérations : Voir, opération de l’œil. Observer, opération de l’esprit. Contempler, opération de l’âme. Quiconque arrive à cette troisième opération entre dans le domaine de l’art.» Emile Bernard