dimanche 26 septembre 2010

Purge, Sofi Oksanen

Quatrième de couverture
« Un vrai chef-d'oeuvre. Une merveille. J'espère que tous les lecteurs du monde , les vrais, liront Purge. » Nancy Huston

En 1992, l’Union soviétique s’effondre et la population estonienne fête le départ des Russes. Mais la vieille Aliide, elle, redoute les pillages et vit terrée dans sa maison, au fin fond des campagnes.

Ainsi, quand elle trouve Zara dans son jardin, qui semble en grande détresse, elle hésite à lui ouvrir sa porte. Mais finalement ces deux femmes vont faire connaissance, et un lourd secret de famille se révélera, en lien avec le temps de l’occupation soviétique. Aliide a en effet aimé un homme, Hans, un résistant. Quarante ans plus tard, c'est au tour de Zara de venir chercher protection, et la vieille dame va décider de la lui accorder jusqu’au bout, quel qu’en soit le prix.

« Si vous ne devez lire qu'un seul livre cette année, lisez Purge. » ELLE (Danemark)

« Dans une tonalité qui rappelle Expiation d'Ian McEwan et le meilleur du polar scandinave, ce joyau amer annonce d'autres chefs-d'oeuvre, de la plume de la talentueuse Oksanen. » Kirkus Reviews (Etats-Unis)

Traduit du finnois par Sébastien Cagnoli.

Biographie
Sofi Oksanen est née en Finlande en 1977, d’une mère estonienne et d’un père finlandais. Elle est devenue en trois romans et quelques pièces de théâtre un personnage incontournable de la scène littéraire finlandaise. Purge a marqué la consécration de l’auteur, qui a reçu en 2008 l’ensemble des prix littéraires du pays, mais le roman a également enrichi le débat historiographique sur cette période de l’occupation soviétique.

Jean Béraud, (1849-1936) La pâtisserie Gloppe, av, des Champs-Elysées
(C) RMN / Agence Bulloz. Paris, musée Carnavalet
Extrait
De ce sourire était né leur premier jeu, qui avait bourgeonné de mot en mot et avait commencé à faire des fleurs brumeuses et jaunissantes ainsi que fleurissent les langues mortes, à crépiter gracieusement comme l'aiguille du gramophone et à résonner comme les sons résonnent sous l'eau. En silence et en chuchotant, elles avaient développé leur propre langue. C'était leur secret à elles, leur jeu à elles. Pendant que la mère faisait les travaux ménagers, la grand-mère restait assise sur la chaise et Zara mentionnait des affaires ou des jouets ou ne faisait que toucher un objet, et la grand-mère en formait le nom en estonien, sans voix, avec les lèvres. Si le mot était faux, Zara devait le remarquer. Quand cela lui échappait, elle n'avait pas de caramel; mais si elle détectait l'erreur, elle empochait toujours des bonbons. La mère n'aimait pas que la grand-mère donne à la fille des friandises pour rien, comme elle le pensait, mais elle n'avait pas la force d'intervenir dans cette affaire plus que par un soupir occasionnel. Zara avait pu garder ses jolis mots, sa langue sucrée, et les rares histoires racontées par sa grand-mère dans le potager, au sujet d'un salon de thé là-bas, quelque part, un salon de thé où l'on servait des gâteaux sablés à la rhubarbe avec une épaisse crème fouettée, un salon de thé dont les moorapea fondaient dans la bouche et dans jardin duquel il y avait du jasmin parfumé, des bruissement de journaux en allemand, et pas seulement en allemand mais aussi en estonien et en russe, des boutons de cravates et de manchettes, des femmes avec de jolis chapeaux, on voyait un dandy avec des tennis et un costume sombre, dans la rue se dispersait un nuage de magnésium sorti d'une habitation où l'on prenait une photo. Le concert du dimanche sur le front de mer. L'eau de Seltz qu'on sirotait dans le parc. Le fantôme de la princesse Koluvere sur les routes nocturnes. Les soirées d'hiver à la chaleur du poêle avec de la confiture de framboises sur du pain français, et du lait à boire ! Du jus de groseilles !

Pour son roman Purge, Sofi Oksanen est nominée aux
(Romans Etrangers 2010)

Mardi 2 novembre 2010, Sofi Oksanen a reçu le
Prix Femina étranger

11 commentaires:

  1. Je ne lis que du bien concernant ce livre. J'en ai déjà prévu la lecture mais quand? J'aime beaucoup le tableau de cette ancienne pâtisserie!

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  2. A ajouter à la pile alors ! Merci

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  3. Merci Kenza ! Ton billet me donne très envie de lire ce livre ! Belle semaine !

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  4. Avec de telles recommendations cela doit être un bon livre. Je viens de parcourir tous tes posts récents. Comme d’habitude tu nous régales de jolies tableaux et de poèmes enchanteurs. Merci d’être venue voir mon blog.

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  5. Oh la la, encore un livre que je note! C'est terrible!!!!
    Bonne soirée

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  6. Encore un écho vibrant sur ce livre... Je dois me laisser tenter!

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  7. Je vois que vous aussi vous avez vibré, je le lirai c'est certain mais là j'ai un peu l'impression de l'avoir déjà lu à force de lire sur le livre, mais apparemment c'est le succès de la rentrée

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  8. Encore un livre à lire !... D'autant qu'il semble fort bien écrit.

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  9. Je crois que je vais succomber aussi!

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  10. Encore une belle critique pour ce livre !
    A noter et à lire !

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«Trois opérations : Voir, opération de l’œil. Observer, opération de l’esprit. Contempler, opération de l’âme. Quiconque arrive à cette troisième opération entre dans le domaine de l’art.» Emile Bernard