vendredi 2 septembre 2011

Fra Angelico et les Maîtres de la lumière, Musée Jacquemart-André

Fra Angelico (1387-1455), Le Couronnement de la Vierge, 1434-1435, tempera sur bois, 112 × 114 cm,
 Galerie des Offices, Florence © 2010. Photo Scala, Florence - courtesy of the Ministero Beni e Att. Culturali
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Fra Angelico et les Maîtres de la lumière
du 23 septembre 2011 au 16 janvier 2012

Le Musée Jacquemart-André est le premier musée français à rendre hommage à Fra Angelico et à revisiter la carrière de cet artiste exceptionnel. L’exposition présente près de 25 œuvres majeures de Fra Angelico et autant de panneaux réalisés par les peintres prestigieux qui l’ont côtoyé : Lorenzo Monaco, Masolino, Paolo Uccello, Filippo Lippi ou Zanobi Strozzi.

Pour la première fois, un musée français consacre une exposition à Fra Angelico
Alliant dans ses œuvres l’éclat des ors, hérité du style gothique, à la nouvelle maîtrise de la perspective, Fra Angelico (1387-1455) a pleinement participé à la révolution artistique et culturelle que connaît Florence au début du XVe siècle. Il a ainsi été l’initiateur d’un courant artistique que les spécialistes ont appelé les « peintres de la lumière ». 

Autour de lui, seront évoqués les peintres illustres qui ont eu une influence significative sur son art, comme son maître Lorenzo Monaco(1370-1424), Masolino (1383-v. 1440) et Paolo Uccello (1397-1475), ainsi que les artistes qu’il a inspiré à son tour, tels que Filippo Lippi (1406-1469) ou Zanobi Strozzi (1412-1468).

Paolo Uccello (1397-1475), Saint Georges terrassant le dragon, vers 1440, tempera sur bois, 62,6 x 102 cm,
Musée Jacquemart-André, Paris © Studio Sébert Photographes

Des œuvres majeures
Le génie de cet artiste est multiple et s’exprime avec une égale maîtrise sur des supports très variés. Fra Angelico, que l’on connaît surtout pour l’ample décor à la fresque qu’il a réalisé au monastère San Marco de Florence, excelle tout autant dans l’art raffiné de l’enluminure et de la peinture sur bois, comme l’exposition va permettre de le découvrir.

Ce sont en effet des panneaux et des ouvrages aussi richement ornés que le Triptyque du Jugement dernier (Galerie Corsini, Rome), la Madone aux Cèdres (Musée national de San Matteo, Pise) ou l’un des volets de l’Armoire des vases sacrés (Musée de San Marco, Florence) qui seront exposés au Musée Jacquemart-André. Ces œuvres témoignent du goût de Fra Angelico pour les couleurs élégantes et contrastées. La délicatesse des nuances qu’il choisit met en valeur la finesse des figures qu’il représente dans des épisodes bibliques et des scènes de la vie des saints.

Les visiteurs pourront également découvrir le chef-d’œuvre de l’artiste : les fresques des cellules du couvent San Marco à Florence grâce à une vidéo présentée à l’entrée de l’exposition.

Fra Angelico (1387-1455), Les Stigmates de saint François et le martyre de saint Pierre, XVe siècle, tempera sur bois, 24,3 x 43,8 cm,
Galerie Strosmayer, Zagreb © L’Académie croate des Sciences et des Arts, Galerie Strossmayer des Maîtres anciens, Zagreb, Croatie

L’originalité de Fra Angelico au cœur de la première Renaissance florentine
Élève de Lorenzo Monaco, moine comme lui, Fra Angelico apprend son art à Florence, dans un environnement imprégné par le gothique international. La délicatesse de ce style, qui mêle influences du Nord de l’Europe et de l’Italie, inspire à Fra Angelico des compositions d’une grande profondeur spirituelle.

Les sujets auxquels Fra Angelico s’attache relèvent de la tradition picturale religieuse, mais il se plaît à les réinterpréter tout au long de sa carrière. Ainsi, les nombreuses variations qu’il propose autour du thème de la Vierge d’humilité témoignent de sa grande facilité à intégrer les audaces stylistiques promues par les tenants d’une nouvelle peinture. Il n’ignore rien des innovations des grands Maîtres de son temps, comme Masolino et Uccello, qui proposent une représentation du monde plus réaliste, soutenue par l’importance de la figuration humaine et de la nouvelle maîtrise des règles de la perspective.

S’il adopte ces nouveaux préceptes picturaux, Fra Angelico reste cependant fidèle aux principes de la peinture religieuse médiévale : ses œuvres conservent en effet une fonction didactique, renforcée par la valeur mystique qu’il donne à la lumière. Au cœur de cette première Renaissance florentine qui marque un tournant dans l’art européen, Fra Angelico tient ainsi une place aussi significative qu’originale, due à son « talent rare et parfait » (Giorgio Vasari, Les Vies des plus excellents peintres, sculpteurs et architectes).

L’exposition « Fra Angelico et les Maîtres de la lumière » est réalisée en partenariat avec les grands musées italiens — dont la Galerie des Offices de Florence — et des collections de renommée internationale.

3 commentaires:

  1. Formidable, l'expo dure suffisamment longtemps pour que j'ai le temps de la voir

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  2. Comme j'aimerais voir cette exposition ! J'envoie ce vœu dans l'univers... et j'espère qu'il se réalisera... Ce musée a un programme extraordinaire !!!Bisous. brigitte

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«Trois opérations : Voir, opération de l’œil. Observer, opération de l’esprit. Contempler, opération de l’âme. Quiconque arrive à cette troisième opération entre dans le domaine de l’art.» Emile Bernard