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Les Anges chantent pour notre amie Catherine,
que nous avons accompagnée
hier après-midi à sa dernière demeure.
Mes plus tendres et affectueuses pensées pour
ses trois jeunes enfants et son mari.
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No comment.
Rembrandt 1606-1669, Le Cavalier polonais
Extrait: « C’est un petit tableau rouge est brun qui est à la Frick Collection, il représente un jeune homme traversant le crépuscule sur un cheval blanc. J’ai tout de suite aimé son allure, son air farouche, sa noblesse ; il y avait quelque chose en lui de doux et d’intraitable à la fois, ce calme propre aux guerriers qui se reposent. A tous les moments décisifs de ma vie, je suis allé voir Le Cavalier polonais. A chaque fois, il m’a fait du bien. Car la plupart du temps, il m’est impossible de penser. Depuis 1945, je ne fais que penser, et en même temps je n’arrive pas à penser. Pour penser, il faut un calme que je n’arrive pas à trouver dans ma vie ; et ce calme, je le trouve en allant voir Le Cavalier polonais. Il y a une banquette en velours bleu, je m’installe. Les gardiens me font signe, on se connaît depuis le temps. Eux aussi sont des immigrés, des «migrants» comme on disait alors, des exilés hongrois pour la plupart. Je me laisse envahir par la lumière chaude des bruns, des roux, par cet éclat du ciel gris-vert qui habille les ombres, et fait doucement flotter le regard du cavalier entre le défi et la rêverie. Chaque fois, j’observe tout méthodiquement : le velouté rouge du pantalon, le détail du sabre, de l’arc et du carquois, le mouvement blanc du cheval, et ce paysage qui semble consumer dans sa braise de très anciens champs de bataille, qui fait crépiter le temps lui-même, la couleur de la ruine, et celle, plus mystérieuse encore, de l’attente. Depuis la première fois, ce que j’aime le plus, c’est le geste du cavalier : poing sur la hanche- un geste d’officier, la nonchalance de l’aristocratie. »
Raphaël 1484-1520, La Madone à la chaise
Mon avis: Un témoignage poignant comme le sont tous les ouvrages qui traitent de cette période pénible de l'histoire. Il est difficile de fermer ce livre avant de l'avoir lu entièrement, tant pour le portrait émouvant que fait Yannick Haenel de Jan Karski, que pour le sujet lui-même qui demande le respect. Reviennent alors en mémoire les images fortes et éprouvantes du film de Claude Lanzemann, Shoah... Un excellent roman.