Jan Karski traverse l’Europe en guerre, alerte les Anglais, et rencontre le président Roosevelt en Amérique.
Trente-cinq ans plus tard, il raconte sa mission de l’époque dans Shoah, le grand film de Claude Lanzmann.
Mais pourquoi les Alliés ont-ils laissé faire l’extermination des Juifs d’Europe ?
Ce livre, avec les moyens du documentaire, puis de la fiction, raconte la vie de cet aventurier qui fut aussi un Juste.
Yannick Haenel coanime la revue Ligne de risque. Il est l’auteur, notamment, de Cercle.
Editions Gallimard
Rembrandt 1606-1669, Le Cavalier polonais
Extrait: « C’est un petit tableau rouge est brun qui est à la Frick Collection, il représente un jeune homme traversant le crépuscule sur un cheval blanc. J’ai tout de suite aimé son allure, son air farouche, sa noblesse ; il y avait quelque chose en lui de doux et d’intraitable à la fois, ce calme propre aux guerriers qui se reposent. A tous les moments décisifs de ma vie, je suis allé voir Le Cavalier polonais. A chaque fois, il m’a fait du bien. Car la plupart du temps, il m’est impossible de penser. Depuis 1945, je ne fais que penser, et en même temps je n’arrive pas à penser. Pour penser, il faut un calme que je n’arrive pas à trouver dans ma vie ; et ce calme, je le trouve en allant voir Le Cavalier polonais. Il y a une banquette en velours bleu, je m’installe. Les gardiens me font signe, on se connaît depuis le temps. Eux aussi sont des immigrés, des «migrants» comme on disait alors, des exilés hongrois pour la plupart. Je me laisse envahir par la lumière chaude des bruns, des roux, par cet éclat du ciel gris-vert qui habille les ombres, et fait doucement flotter le regard du cavalier entre le défi et la rêverie. Chaque fois, j’observe tout méthodiquement : le velouté rouge du pantalon, le détail du sabre, de l’arc et du carquois, le mouvement blanc du cheval, et ce paysage qui semble consumer dans sa braise de très anciens champs de bataille, qui fait crépiter le temps lui-même, la couleur de la ruine, et celle, plus mystérieuse encore, de l’attente. Depuis la première fois, ce que j’aime le plus, c’est le geste du cavalier : poing sur la hanche- un geste d’officier, la nonchalance de l’aristocratie. »
Raphaël 1484-1520, La Madone à la chaise
Mon avis: Un témoignage poignant comme le sont tous les ouvrages qui traitent de cette période pénible de l'histoire. Il est difficile de fermer ce livre avant de l'avoir lu entièrement, tant pour le portrait émouvant que fait Yannick Haenel de Jan Karski, que pour le sujet lui-même qui demande le respect. Reviennent alors en mémoire les images fortes et éprouvantes du film de Claude Lanzemann, Shoah... Un excellent roman.
cETTe PHRASE EST vraiment d'actualité.
RépondreSupprimerComme l'homme ne veut pas entendre la vérité, le monde n'a pas fini d'être ébranlé, malheureusement.
Belle journée à toi Kenza et encore merci pour toute cette richesse.
Kenza, ma chérie.. aujourd'hui je peux me permettre le luxe de veiller davantage.. et je viens le faire en ta compagnie...
RépondreSupprimerCe XXème Siècle a été celui de toutes les horreurs et j'ai bien peur que notre siècle, si la raison ne reprend le dessus, suit ses pas...
Combien d'atrocités commises, combien..Je lirai ce livre, c'est une dette envers un Juste, je connais ce nom donné, je me souviens avoir lu "le dernier Juste" il y a quelques années..
Comme toujours ma Belle Kenza.. ton goût est sans pareil et ta sensibilité va de pair..
Mille et un bisous ... tu me manques...
On a adoré dans les librairies L'Arbre à Lettres et du coup, on propose un soirée avec Yannick Haenel le vendredi 30 octobre à 19h à Bastille (62 rue du Fbg saint Antoine - Paris 12). Il y aura une interview suivie d'une séance de question réponses.
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