Jean-Auguste-Dominique Ingres 1780-1867, Odalisque à l’esclave
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"Le destin ne vieillira jamais, l'enfance non plus."
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"Le destin ne vieillira jamais, l'enfance non plus."
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Mot de l'Editeur: J'aime faire l'amour avec des femmes mûres. Cela doit me venir de ma tante, la sœur jumelle de ma mère, qui m'a dépucelé. Dans la grange où nous nous retrouvions, elle criait fort le nom d'Allah au moment de jouir.
Ensuite j'ai connu d'autres femmes. Toutes m'ont apporté des choses. L'alcool, le tabac, les livres des roumis. En plus du sexe. Je crois que je les aimais autant qu'il est possible d'aimer Allah lui-même. Mais ce n'était pas du goût de tous. L'Algérie venait d'obtenir l'indépendance et, arrivés d'Egypte ou de Palestine, les Frères musulmans devenaient de plus en plus influents.
Un jour il faudrait que je m'amende.
Bâti en spirale et écrit dans un style incantatoire et sensuel, Festin de mensonges est un récit d'apprentissage d'un genre nouveau, trouble, déroutant, où les tiraillements et les retours en arrière ont la part plus belle que les certitudes. Il raconte la gageure de grandir pour un adolescent d'Algérie qui lit Les fleurs du mal en cachette mais connaît le Coran par cœur, et qui aime les femmes avec cette sorte de piété qui n'est réservée qu'a Dieu.
Ecrivain et universitaire bilingue (français-arabe), Amin Zaoui assure actuellement les fonctions de Directeur Général de la Bibliothèque Nationale d'Algérie. Il est l'auteur de cinq romans traduits dans une dizaine de langues dont Sommeil du mimosa (1997) et La soumission (1998).
Editions Fayard
Editions Fayard
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Extrait: "La bataille ne dura que quelques minutes; le temps de se jeter l’un sur l’autre des seaux d’eau trempée dans du feu, et les vêtements de Jade furent complètement mouillés. L’œil du loup: sous sa robe en soie fine bleu clair, son corps rose svelte, superbement sculpté, me paraissait presque nu, savoureux et appétissant.
De l’eau dans la bouche, du miel paradisiaque, les noces de la folie. Je détaillai ce corps étonnant, extraordinaire. Des seins semblables, avec leurs tétons, une paire de pommes normandes. (Maintenant je pense au cidre, au calva, à une belle et silencieuse ville appelée Caen: une ville sans voix, sans bruit, célèbre pour sa pierre: la pierre de Caen. J’ai vécu quatre mois dans cette ville normande comme dans un film muet. Pourquoi pensé-je à cette ville où je n’ai jamais vécu?) Je dévorai ses fesses remplies, animées, qui tremblèrent sous mes yeux de loup affamé. Comme en dansant, elle les remuait! Elle était un festival de lumières dans le havre.
Le havre.
Je la pris dans mes bras. Elle me chuchota: « Serre-moi fort dans tes bras.» Une voix, une pluie ? Je la serrai fort, cet oiseau rare. Je l’embrassai. Sa petite bouche était savonneuse. Elle n’opposa aucun refus, aucune hésitation. Elle était soumise, tremblante et brûlante. Elle me chuchota: «Quand tu m’embrasses, ne me regarde pas dans les yeux. » Elle me demanda de fermer les yeux. Quand on embrasse une belle femme, on entre en prière, dans une espèce de transe. Je fermai les yeux, lui mordis la nuque, grignotai le bout de son oreille. Elle avait un cou de gazelle, long et parsemé de six grains de beauté.
« Tu me fais peur », me répéta-t-elle.
Le feu.
C’était l’heure de la sieste, l’heure diabolique, l’heure de la sixième prière.
La démone de midi!"
De l’eau dans la bouche, du miel paradisiaque, les noces de la folie. Je détaillai ce corps étonnant, extraordinaire. Des seins semblables, avec leurs tétons, une paire de pommes normandes. (Maintenant je pense au cidre, au calva, à une belle et silencieuse ville appelée Caen: une ville sans voix, sans bruit, célèbre pour sa pierre: la pierre de Caen. J’ai vécu quatre mois dans cette ville normande comme dans un film muet. Pourquoi pensé-je à cette ville où je n’ai jamais vécu?) Je dévorai ses fesses remplies, animées, qui tremblèrent sous mes yeux de loup affamé. Comme en dansant, elle les remuait! Elle était un festival de lumières dans le havre.
Le havre.
Je la pris dans mes bras. Elle me chuchota: « Serre-moi fort dans tes bras.» Une voix, une pluie ? Je la serrai fort, cet oiseau rare. Je l’embrassai. Sa petite bouche était savonneuse. Elle n’opposa aucun refus, aucune hésitation. Elle était soumise, tremblante et brûlante. Elle me chuchota: «Quand tu m’embrasses, ne me regarde pas dans les yeux. » Elle me demanda de fermer les yeux. Quand on embrasse une belle femme, on entre en prière, dans une espèce de transe. Je fermai les yeux, lui mordis la nuque, grignotai le bout de son oreille. Elle avait un cou de gazelle, long et parsemé de six grains de beauté.
« Tu me fais peur », me répéta-t-elle.
Le feu.
C’était l’heure de la sieste, l’heure diabolique, l’heure de la sixième prière.
La démone de midi!"
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Mon avis: Un petit poème à la gloire de la Femme! Chanté par un Casanova âgé de 11/14 ans, ivre de découvrir le monde mystérieux des femmes, à commencer par celui des femmes les plus proches dans son entourage: sa mère, sa tante, ses cousines... Hymne à la volupté, à la sensualité, à l'amour dans tous ces états. Un roman admirablement écrit!
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Frédéric Bazille 1841-1870, Nu allongé
Un Festin celui d'aujourd'hui, ma Belle Kenza! Entre la danse et la musique tu nous invites à la lecture...Le tout avec un choix d'oeuvres d'art, dont toi seule as le secret.. tu allies merveilleusement bien le tableau et l'écrit de ton Post...ce livre va s'ajouter sans aucun doute à ma liste...
RépondreSupprimerJ'aime cette sensualité que l'on respire dans ce livre ainsi que l'initiation à celle-ci... Et que dire des tableaux: Ingres, Bazille...
Merci, ma chérie, ma belle Kenza, mille et un bisous, je cours de ce pas écouter Stacey Kent, tu me suis?
Oui, n'est-ce pas? Le thé au jasmin nous attend..;-)
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