Jean-Jules-Antoine Lecomte du Nouy 1842-1923
L'esclave blanche
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"Pendant ce temps, la fête se démène dans la maison de la fiancée, avec un caractère nocturne (presque tout se passe la nuit), fantomatique et lunaire.
D’abord la purification, les cinq ou sept bains rituels_ toujours ces chiffres impairs inséparables du bonheur. Trois jours avant le mariage, le jour du dernier bain, on loue le hammam du quartier s’il n’y en a pas dans la maison, et la fiancée s’y rend, escortée par toute la troupe des jeunes filles de sa parenté. Elles se déshabillent ensemble. Et toute cette jeunesse nue serait, je l’imagine, un spectacle charmant, s’il n’y avait au milieu d’elles les horribles laveuses, ramollies par la buée, épouvantables à voir !
Un cierge dans la main, ces vieilles conduisent la fiancée près du bassin d’eau chaude, en lui faisant fermer les yeux pour que ses regards ne troublent pas les Génies des fontaines. Puis remplissant deux bols à chacun des sept seaux en bois alignés les uns près des autres, elles les lui versent sur la tête et débarrassent ses cheveux des croûtes de henné qui lui font un casque vert sur le crâne. Après quoi, ses amies la rhabillent comme une poupée, et sans qu’elle ait rouvert les paupières, la ramènent chez elle au milieu des youyous."
D’abord la purification, les cinq ou sept bains rituels_ toujours ces chiffres impairs inséparables du bonheur. Trois jours avant le mariage, le jour du dernier bain, on loue le hammam du quartier s’il n’y en a pas dans la maison, et la fiancée s’y rend, escortée par toute la troupe des jeunes filles de sa parenté. Elles se déshabillent ensemble. Et toute cette jeunesse nue serait, je l’imagine, un spectacle charmant, s’il n’y avait au milieu d’elles les horribles laveuses, ramollies par la buée, épouvantables à voir !
Un cierge dans la main, ces vieilles conduisent la fiancée près du bassin d’eau chaude, en lui faisant fermer les yeux pour que ses regards ne troublent pas les Génies des fontaines. Puis remplissant deux bols à chacun des sept seaux en bois alignés les uns près des autres, elles les lui versent sur la tête et débarrassent ses cheveux des croûtes de henné qui lui font un casque vert sur le crâne. Après quoi, ses amies la rhabillent comme une poupée, et sans qu’elle ait rouvert les paupières, la ramènent chez elle au milieu des youyous."
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Extrait: Fès ou les bourgeois de l'Islam, Jérôme et Jean Tharaud, Editions Marsam
merci, merci pour ces fabuleux récits! Rituels de beauté d'Orient, l'art de prendre soin de soi,vapeurs tièdes, parfums sensuels, envoutant à souhait!
RépondreSupprimerToutes ces jolies coutumes sont en train de disparaitre avec le temps... Restent les écrits et les souvenirs heureux d'une époque si proche et si lointaine à la fois!!
RépondreSupprimerBisous et très bon dimanche
quel belle histoire!!!! des coutumes très étranges!!! merci de ce petit moment de culture!!!!! bises du dimanche!!!! marcela
RépondreSupprimerDes coutumes qui étaient encore respectées il n'y a pas si longtemps que ça!!
RépondreSupprimerBon dimanche Marcela
Un très beau texte, une atmosphère comme je les aime avec des coutumes qui rendent la vie tellement plus belle, bises Martine
RépondreSupprimerNostalgie d'une époque fascinante par tant de charme et de mystère!!
RépondreSupprimerBises et très bonne soirée Martine
Chère Kenza, tu me fais voyager loin et dans le temps aussi, j'adore.
RépondreSupprimerJe n'aurais pas assez de mes vacances d'été pour me plonger dans ces lectures merveilleuses.
Et cette peinture me plaît beaucoup.
Quelles connaissances tu as !
merci pour tes commentaires.
Je t'embrasse.
Sophie
Merci ma chère Sophie pour ce très gentil commentaire qui me touche profondément!!
RépondreSupprimerGros bisous et très bonne semaine