lundi 23 avril 2012

Colette ... je vais écrire encore. Il n'y a pas d'autre sort pour moi. Musée d’Art Moderne Richard Anacréon

Colette, Portrait par René Carrère. Huile sur toile 53 x 65 cm. Dédicace : A Colette, Rome, 1918 Collection particulière
Colette ... je vais écrire encore. Il n'y a pas d'autre sort pour moi.
du 8 avril au 23 septembre 2012
C’est une femme au destin exceptionnel qui fera l’objet de la prochaine exposition du Musée d’art moderne Richard Anacréon au cours de l’été 2012. Ecrivain prolifique et populaire, Colette fut non seulement romancière mais aussi journaliste ou encore comédienne. Femme de lettres, elle fut femme avant tout et féministe avant la lettre.

Née en Bourgogne au XIXème siècle, elle meurt au milieu du siècle suivant, au Palais Royal, en plein cœur de Paris, et aura connu une période foisonnante sur le plan artistique, politique, social. Femme aux plusieurs vies qu’elle assume pleinement, elle est la fille de Sido et Jules Colette dont elle gardera le patronyme pour en faire son nom de plume. Provinciale, née dans le village de Saint Sauveur en Puisaye en 1873, elle fera carrière à Paris, gardant cependant son accent bourguignon qu’elle cultive savamment. Elle se marie à vingt ans avec un homme de quatorze ans son aîné, se remariera à 62 avec un homme de seize ans son cadet. Faisant fi des quand dira-t-on, elle provoque par les spectacles où elle apparaît nue, par ses amours homosexuelles qui scandalisent, par ses amours avec le fils de son second compagnon… Elle est une femme libre qui a toutes les audaces, y compris celle d’ouvrir un institut de beauté ou de s’essayer au music hall. Parallèlement à toutes ses « vies », elle écrit, inlassablement. Auteur populaire dont les livres seront étudiés en classe ou adaptés au cinéma, elle est élue à l’Académie Royale de Langue et de Littérature de Belgique et côtoie les plus grands écrivains de son temps : François Mauriac, Jean Cocteau, Paul Valéry…

C’est cette femme exceptionnelle que rencontre Richard Anacréon à la fin des années 30, et, lorsqu’il décide d’ouvrir une librairie en 1940, elle en sera la marraine. Cette amitié sera à l’origine d’une importante collection de livres et de correspondances de Colette conservée par le libraire Richard Anacréon et finalement léguée à sa ville natale de Granville à la fin des années 80 pour être présentée dans un musée qui porte aujourd’hui son nom. C’est dire toute la légitimité qui conduit le musée à présenter une exposition sur ce grand écrivain, exposition co-produite avec la Bibliothèque municipale Jacques Lacarrière d’Auxerre où elle fut d’abord présentée à la fin de l’année 2011.

L’exposition présente l’ensemble de l’œuvre littéraire de Colette au travers d’ouvrages en éditions originales, parfois illustrés, complétés de « truffes » (correspondances, manuscrits…) et de dédicaces. Elle retrace également, sous forme de kiosques thématiques, les nombreuses « vies » de Colette évoquées par des photographies, portraits, correspondances, affiches… qui font revivre l’époque si foisonnante qu’elle aura traversée et les multiples amitiés qu’elle aura nouées tout au long de sa vie. Cette exposition est le second volet d’un dyptique dont le premier fut consacré aux années d’enfance et de jeunesse de Colette lors d’une exposition présentée en 2004 à la Bibliothèque municipale
Jacques Lacarrière d’Auxerre.

Les collections de la Bibliothèque municipale Jacques Lacarrière d’Auxerre, celles du Musée d’art moderne Richard Anacréon et de prêteurs publics et privés s’enrichissent d’un prêt exceptionnel de Bernard Clavreuil, l’un des plus grands collectionneurs de l’œuvre de Colette, également partenaire de cette exposition.

7 commentaires:

  1. Merci pour ce rappel, exposition que je ne manquerai pas sous aucun prétexte !!!
    Bonne soirée !

    RépondreSupprimer
  2. Bonjour Kenza.
    Une femme exceptionnellement courageuse et osée, talentueuse aussi.
    Merci pour ce billet si joliment présenté..j'ai (presque) l'impression d'avoir vu l'exposition!
    Belle semaine à toi.

    RépondreSupprimer
  3. Un petit ouvrage de Colette que je conseille vivement : "Notes marocaines" publié en 1958 par les Editions Mermod (Suisse) illustré de dessins et aquarelles de Raoul Dufy.
    Bonne journée Kenza !

    RépondreSupprimer
  4. Peut être cet été des vacances dans le coin, je vais noter l'expo pour ne pas l'oublier

    RépondreSupprimer
  5. La littérature comme destination vitale.

    Ravissant ton billet, chère amie.

    Bisous.

    RépondreSupprimer

«Trois opérations : Voir, opération de l’œil. Observer, opération de l’esprit. Contempler, opération de l’âme. Quiconque arrive à cette troisième opération entre dans le domaine de l’art.» Emile Bernard