jeudi 31 mai 2012

Ma mère, Emile Nelligan

Kees Van Dongen (1877-1968), Ma gosse et sa mère

Quelquefois sur ma tête elle met ses mains pures,
Blanches, ainsi que des frissons blancs de guipures.

Elle me baise au front, me parle tendrement,
D'une voix au son d'or mélancoliquement.

Elle a les yeux couleur de ma vague chimère,
O toute poésie, ô toute extase, ô Mère ! 

A l'autel de ses pieds je l'honore en pleurant,
Je suis toujours petit pour elle, quoique grand.

Emile Nelligan

5 commentaires:

  1. un baiser..d'amitié...la voyageuse..

    RépondreSupprimer
  2. C'est magnifique "Je suis toujours petit pour elle ..." tout est dit dans ce vers vibrant d'émotion !
    Mille bisous d'amitié ma chère Kenza

    RépondreSupprimer
  3. Oh oui, si doux Kenza, pour toutes les mères ...
    Beau +++

    Je pensais à toi, as-tu écouté le très bel et dernier album de Mélody Gardot, The absence, je te le conseille ...

    Amitié

    RépondreSupprimer
  4. Ohhh ce poète, rencontré tardivement, mais toujours touchée par ses mots.

    RépondreSupprimer
  5. Il n'y a comme les bisous d'une mère quand on est bébé... mais les enfants grandissent et les mères doivent grandir aussi et moduler différemment leur amour et leurs baisers... Une tâche qui n'est pas toujours facile, j'en conviens !

    RépondreSupprimer

«Trois opérations : Voir, opération de l’œil. Observer, opération de l’esprit. Contempler, opération de l’âme. Quiconque arrive à cette troisième opération entre dans le domaine de l’art.» Emile Bernard