mardi 25 septembre 2012

Jacques-Émile Blanche, Jane Roberts

Jacques-Emile Blanche (1861-1942), Petite fille au chien

  «D’ici cinquante ans, on verra dans les musées les portraits que j’aurai peints, de tant de littérateurs, mes amis ; et de l’auteur de ces portraits, il n’y aura trace dans aucun livre de son époque. Je suis peut-être le seul artiste de mon âge, dont il n’existe pas la moindre monographie et que le Larousse ignore » : en écrivant cette prophétie en 1921, Jacques-Émile Blanche ne pouvait pas imaginer qu’il faudrait attendre 90 ans pour que son œuvre  soit enfin rassemblée dans un livre !

  L’exposition au musée de Rouen en 1997 est la première consacrée à l’artiste après la  rétrospective organisée au Musée de l’Orangerie en 1943, et les deux catalogues sont épuisés dès les premières semaines: Jacques-Émile Blanche a un public enthousiaste. Cette monographie, la première consacrée au peintre, est attendue depuis longtemps, aussi bien par les collectionneurs que les institutions qui possèdent des œuvres de l’artiste.
  Il était, de son vivant, un peintre de renom, mais aussi un pianiste de niveau professionnel, pouvant déchiffrer les partitions les plus difficiles, un écrivain ayant publié plus de quarante livres, ou encore un commentateur prolifique de la presse parisienne. à cause de cette multiplicité de talents, ses contemporains-critiques, confrères et même ses amis ne furent jamais tendres avec Blanche et lui reprochèrent sans cesse d’être un touche-à-tout, de vivre oisivement de rentes conséquentes, d’être trop doué, et d’être surtout excessivement mondain… «On m’a cruellement fait sentir, les privilèges dont j’ai été comblé», confiera-t-il.
C’est pourtant, dès 1880, à l’âge de dix-neuf ans, que Blanche avait résolument choisi  la peinture comme son véritable «métier»: les mille cinq cent œuvres répertoriées témoignent d’un travail sans relâche et de la  passion dévorante de toute une vie.
  Abondamment documenté l’ouvrage de Jane Roberts redonne à Jacques-Émile Blanche la place prééminente parmi les grands peintres de la «Belle Epoque» et de l’entre-deux guerres, au même titre qu’un Helleu ou un Boldini.

  D'éducation française malgré ses origines britanniques, Jane Roberts est historienne d'art et marchande de tableaux. Spécialisée dans les œuvres des XIXe et XXe siècles, elle travaille depuis 1987 sur l'œuvre de l'artiste Jacques-Émile Blanche. Membre de la Compagnie Nationale des Experts, Jane Roberts a été nommée Chevalier dans l'ordre des Arts et Lettres en 2011.
 Éditions Gourcuff-Gradenigo

Jacques-Emile Blanche (1861-1942), Vaslav Nijinsky
dans la "Danse siamoise" (Les  Orientales) ou Le Baiser de l'idole

Jacques-Emile Blanche (1861-1942), Segnora Eugenia Huici de Errazuriz

Jacques Emile Blanche (1861-1942), Julia Bartet

Jacques Emile Blanche (1861-1942), Les Savile-Clark Girls ou Skirt Dance

Jacques-Emile Blanche (1861-1942), Marcel Proust

Jacques-Emile Blanche (1861-1942), La Partie de tennis

5 commentaires:

  1. Ce livre à l'air d'être une petite merveille et ce peintre dont nous connaissons de mémoire nombre de portraits de personnalités connues méritait bien de sortir de l'ombre où le siècle l'avait abandonné.
    Belle journée.

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  2. Ma chère Kenza,
    à ton tour tu rends hommage à cet artiste complet et la première toile que tu as choisie pour ouvrir cet article est saisissante car le peintre a su transcrire le regard un peu perdu, à peine rêveur qu'ont souvent les enfants lorsqu'ils se posent un instant ... magnifique.
    Je t'embrasse bien amicalement ma si douce

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  3. Merci Kenza pour ton billet rempli de délicatesse et la première toile de l'enfant dans ses rêves est magnifique. Tout est beauté et douceur chez toi.
    Belle soirée bien amicalement

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  4. Merci pour ces infos! je connaissais le portrait de Proust, mais pas du tout les autres!

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  5. Je vais aller feuilleter ce livre et découvrir certainement des trésors... Belle journée Kenza, des bises. brigitte

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«Trois opérations : Voir, opération de l’œil. Observer, opération de l’esprit. Contempler, opération de l’âme. Quiconque arrive à cette troisième opération entre dans le domaine de l’art.» Emile Bernard