mardi 14 août 2012

La Promesse d'Annah, Mohed Altrad

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  Conte d'amour moderne marqué au fer rouge par les grands soubresauts de l'histoire du Bassin méditerranéen, La Promesse d'Annah est le récit d'une passion...  naissante, où se mêlent désir et séduction, doutes et exaltation. Lié par une promesse ancestrale, un même couple se réincarne au fil des siècles, depuis les plateaux de Judée en 1400 av J-C jusqu'à un checkpoint isolé de Cisjordanie. Il est juif, elle est musulmane, ou inversement, et leur foi respective, leur conception même du sentiment amoureux constituent des empêchements permanents à leur union. Y a-t-il à l'origine de ces obstacles un dessein du Très-Haut, résolu à ce que les deux existences restent à jamais séparées ? Ou est-ce plutôt que la promesse et le renoncement sont deux constituantes immuables de l'amour ?
  Porté par les correspondances secrètes et les fables guerrières, le troisième roman de Mohed Altrad interroge l'Histoire comme possible territoire de fiction et de romance, et unit l'aspect universel du mythe à la condition de l'individu. Prouvant que l'amour, loin d'être une réalité éternelle, est d'abord une construction culturelle et historique.

Mohed Altrad, d’origine syrienne, vit en France depuis de nombreuses années. Chez Actes Sud ont paru Badawi (2002, Babel n° 1058) et L’Hypothèse de Dieu (2006).

Extrait

Mon âme est bouleversée. J’aurais voulu être
Une branche de myrte pour que mon parfum t’enveloppe
J’aurais voulu avoir des mots langoureux pour te charmer,
Mais rien ne me venait, sinon des larmes qui coulaient sur mes joues.
D’une voix claire, comme si tu chantais auprès du feu
Ta voix frémissante a fait vibrer mon cœur et ma mélancolie.
Plus jamais les doutes ne pourront m’assaillir
Mais l’envie de rire, de pleurer, de crier, de disparaître.
J’étais le grand vent du sud qui dévale le djebel
Pour hurler sa force et son bonheur.
~
 Les eaux du Tigre coulent paisiblement, scintillant dans la lueur pâle d’une lune un peu froide. Elles s’en viennent de Mossoul, au-delà des méandres, en amont, et descendent jusqu’à Bassora, le dernier port avant la mer, la cité des ahl al-hadith.
  Le Tigre. Le fleuve irrigant Bagdad comme une artère gonflée de vie. Par lui s’effectue le commerce. Par lui est assurée la circulation des biens et des personnes. Par lui entrent et sortent quotidiennement les denrées, le blé surtout, objet de tant de désastreuses spéculations qui affament le peuple ;  mais aussi les produits des ateliers, des manufactures de tissus, comme les œuvres de l’esprit et les hommes. Par lui arrivent tous les hommes… Toute cette immense population agitée d’intérêts divers qui pousse dans les rues, dans les hammams, dans les souks, dans les demeures privées, les mosquées et les palais enclos derrière leurs murs, sans cesse en train de disputer, de s’affronter, versatile et violente. Tous ces maraîchers, barcassiers, artisans, cardeurs, mais aussi poètes, savants, canonistes ou banquiers, venus de tous les horizons, du Khorassan à l’Egypte, de la Syrie au Yémen, sans compter les juifs, les chrétiens et tous les idolâtres un peu louches qui rôdent dans ses faubourgs. C’est pour cela que Jalal aime cette ville, cité incomparable, la plus grande et la plus belle.
  Pourtant, Bagdad a à peine plus d’un siècle d’existence. Sa croissance a été une poussée anarchique, faite d’absorptions successives de faubourgs autour de la ville ronde, Madinat al-Salam, la cité de la paix, tel qu’est son vrai nom. Ce n’est probablement pas le projet du premier Abbasside, mais il en est advenu ainsi.

2 commentaires:

  1. beauté de la méditéranée je viens d'y faire un cours séjour pour un film j'ai était envouté, j'avais oublié, dés que j'aurai de l'argent j'irai y faire un tour je ne sais ou mais quelqUES PART TANT C4EST BEAU ET FORT
    JE T4EMBRASSE ;; 0 TOUT BIENTÖT ICI OU CHEZ MOI

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  2. A lire pour le l'histoire et pour la beauté et la poésie des mots, amitié, Martine

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«Trois opérations : Voir, opération de l’œil. Observer, opération de l’esprit. Contempler, opération de l’âme. Quiconque arrive à cette troisième opération entre dans le domaine de l’art.» Emile Bernard