Nous n'avons aucune raison de nous méfier du monde, car il ne nous est pas contraire. S'il y est des frayeurs, ce sont les nôtres: s'il y est des abîmes, ce sont nos abîmes; s'il y est des dangers, nous devons nous efforcer de les aimer. Si nous construisons notre vie sur ce principe qu'il nous faut aller toujours au plus difficile, alors tout ce qui nous paraît encore aujourd'hui étranger nous deviendra familier et fidèle. Comment oublier ces mythes antiques que l'on trouve au début de l'histoire de tous les peuples; les mythes de ces dragons qui à la minute suprême, se changent en princesses? Tous les dragons de notre vie sont peut-être des princesses qui attendent de nous voir beaux et courageux. Toutes les choses terrifiantes ne sont peut-être que des choses sans secours, qui attendent que nous les secourions.
Rainer Maria Rilke, Lettres à un jeune poète
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Depuis quelques jours, j'ai rapproché de ma table de nuit mon petit livre de chevet des années 80, les Lettres à un jeune poète. Après toutes ces années, je découvre à nouveau ce texte fabuleux de Rainer Maria Rilke. C'est émouvant de relire mes propres annotations de l'époque, de retrouver des passages entier soulignés au crayon et de constater finalement que mes questions et mes préoccupations existentielles trente ans après sont sensiblement les mêmes et que la vision de Rilke y apporte aujourd'hui encore une réponse juste et percutante...
Oui, c'est toujours réconfortant de relire Rilke. Des années après, la force de ses textes restent intactes et nous régénèrent. Votre blog est très accueillant. Merci la visite est très agréable.
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