samedi 6 février 2010

Contes de La Fontaine, illustrés par Fragonard

"Qui pense finement et s'exprime avec grâce,
Fait tout passer car tout passe."
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Mot de l'éditeur: Des merveilles d’impertinence et de liberté :Émancipés des contraintes de la rhétorique morale des Fables, les Contes, œuvre pour le moins galante, sont avant tout un exercice de superbe liberté. Jean de La Fontaine y joue avec les mots, le rythme et le style. Malgré la censure officielle qui les frappe, les Contes s'imposent rapidement comme l'une des principales sources de la culture galante du XVIIIe siècle. C’est en 1770 que Jean-Honoré Fragonard entreprend l’illustration des Contes et compose 57 dessins qu’il rehausse d’un lavis de bistre. Véritable chef-d’œuvre dans le domaine de l’illustration, ils sont conservés au Musée du Petit Palais depuis 1934 et ont attendu plus de deux cents ans avant d’être révélés au public.Dans cette édition, les œuvres de Fragonard, la typographie et la mise en page respectueuse du manuscrit original synthétisent l'esprit du XVIIIe siècle, expression pure de cette culture qui sut faire du plaisir un art et de l'art un plaisir. L’ouvrage comporte également deux Contes apocryphes, Le Contrat et Le Rossignol, inspirés de Boccace, illustrés également par Fragonard et introuvables dans les éditions modernes des Contes. José-Luis de Los Llanos, conservateur au musée du Petit Palais, a réalisé pour cet ouvrage une remarquable étude historique et critique de l’œuvre, Les Contes et Nouvelles de La Fontaine et l'art galant au XVIIIe siècle.

Malgré la censure officielle qui les frappe et surtout le reniement de La Fontaine malade et vieux qui craignait son exclusion de l’Académie Française (et de sa perspective de l’Enfer…), Les Contes s’imposèrent rapidement comme l’une des sources principales de la culture galante, notamment sous la Régence et le règne de Louis XV.
Au XVIIIe siècle, les Contes ont inspiré beaucoup d’artistes parmi les plus célèbres de l’époque. Fragonard, à l’heure où l’art galant brillait pourtant de ses derniers feux, en donna lui aussi sa propre interprétation. Ce fut un coup de maître, chef-d’œuvre incontesté dans ce domaine de l’illustration et chef-d’œuvre absolu du peintre.
La totalité des dessins de Fragonard pour cet ouvrage est reproduite dans l’édition de Diane de Selliers. Réalisés dans une technique mixte de lavis de bistre (encre brune) et de crayon, ces dessins synthétisent l’esprit du siècle, expression pure de cette culture qui sut faire du plaisir un art et de l’art un plaisir. Editions Diane de Selliers

¤-¤-¤ Le Bât.
Un peintre était, qui, jaloux de sa femme,
Allant aux champs, lui peignit un baudet
Sur le nombril, en guise de cachet.
Un sien confrère, amoureux de la dame,
La va trouver, et l’âne efface net,
Dieu sait comment ; puis un autre en remet
Au même endroit, ainsi que l’on peut croire.
A celui-ci, par faute de mémoire
Il mit un bât ; l’autre n’en avait point.

L’Époux revient, veut s’éclaircir du point :
« Voyez, mon fils, dit la bonne commère,
L’âne est témoin de ma fidélité.
- Diantre soit fait, dit l’époux en colère,
Et du témoin, et de qui l’a bâté ! »

Jean de La Fontaine

3 commentaires:

  1. je n´ai jamais lu les Contes, merci pour les infos. Les dessins de Fragonard sont supèrbes!

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  2. Merci pour ton message que je viens de trouver, en fait j'ai maintenant une sinusite et vient de passer la semaine à la maison! Mais j'ai profité de coudre et lire ce qui me fait toujours tellement plaisir. Je voulais te demander si tu peux me donner ton adresse que je puisse t'envoyer le petit appliqué dont je t'avais parlé l'année dernière, soit un déjà fait soit un inspiré par ton blog, peut-être quelque chose autour du thé au jasmin? Qu'est-ce qui te plairait le plus? Je te souhaite un bon dimanche, bises Martine

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  3. @ Paty
    Les contes de La Fontaine sont un peu particuliers...
    Bon dimanche Paty

    @ Martine
    Merci ma chère Martine pour ta pensée, j'espère que tu vas un peu mieux. Je t'écris ce soir...
    Bisous et bon rétablissement

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«Trois opérations : Voir, opération de l’œil. Observer, opération de l’esprit. Contempler, opération de l’âme. Quiconque arrive à cette troisième opération entre dans le domaine de l’art.» Emile Bernard