"N'essayer pas de changer le monde, ce serait pire..."
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Un jeune anthropologue français (dont on ne connaîtra pas le nom) débarque à Berkeley en Californie, pendant la campagne présidentielle de 2004, alors que George Bush et John Kerry parcourent la dernière ligne droite qui conduira le vainqueur à la Maison Blanche. Dans le cadre de ses recherches, pour observer et étudier l'art de la communication entre les musiciens d'orchestre, le jeune homme intègre la classe que dirige le professeur, et musicien de renom Frank Firth.
Pendant son séjour, le jeune anthropologue va être intrigué par d'émouvantes affiches placardées sur les murs du campus. Ces affiches rappellent la mémoire de Mary Stern, une jeune étudiante, qui en binôme avec son petit ami Barry, avait réalisé un documentaire sur une tribu indienne Guayaki et qui à son retour de ce voyage d'étude est devenue anorexique, puis décédée dans d'étranges circonstances. Le jeune anthropologue va alors mener son enquête: rencontrer une étrange clocharde, un peu trop bavarde, des personnages atypiques et peu ordinaires, des professeurs peu scrupuleux, puis découvrir les circonstances et les causes du décès de Mary.
Ce premier roman de Jocelyn Bonnerave m'a beaucoup plu. J'ai trouvé le sujet intéressant et original, l'intrigue captivante et bien menée jusqu'au dénouement, avec pour seul bémol, les raisons du décès qui me semblent quelque peu farfelues et peu crédibles. L'écriture est agréable et fluide, j'ai lu ce roman (170 pages) dans l'après midi.
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Extrait
Les Guayaki vivent en petites communautés où la seule position hiérarchique, est celle du chef. Pour le reste, égalité absolue entre membres adultes. Les femmes ne sont pas particulièrement en reste. Leurs tâches sont essentielles, et valorisées. La plupart des sociétés ont commencé comme ça, explique Mary en voix off, mais la hiérarchie s'est presque partout complexifiée: dès que les hommes ont entrepris de stocker leur nourriture, un embryon administratif s'est formé pour compter les ressources, conférant des privilèges à ses dépositaires, et une capacité à s'enrichir. Certains groupes n'ont jamais stocké. Ils n'en sont pas restés à une organisation si simple parce que quelque chose comme de l'intelligence politique leur aurait fait défaut, mais par ce qu'il faudrait appeler une sorte de choix.
Et ce choix donne lieu, sous l'œil du cameraman Barry, à une mise en scène de comédie. Même le pouvoir du chef est une blague: les décisions concernant l'avenir du groupe sont prises en commun, et, une fois que tout le monde est d'accord, le chef fait le tour des familles avec l'air de leur apprendre la nouvelle, que tout le monde accueille en feignant l'étonnement et la soumission. Tee éclate de rire. C'est une espèce de ballet faussement pressé avec un bonhomme qui cavale de foyer en foyer comme s'il y avait urgence, et il n'est pas rare qu'on se foute bien de sa gueule après son passage. Mais s'il s'avise d'utiliser autre chose que la parole, la force par exemple, il risque gros. Souvent, c'est le plus baraqué de la bande, mais ceux qui l'entourent sont malgré tout gaillards, et ils veillent. La voix de Mary, en off, suggère que si le chef essaie d'étendre sont pouvoir, de centraliser, de se faire chef d'Etat, il peut y laisser sa peau.
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Je remercie chaleureusement
Suzanne de Chez les Filles
ainsi que les Editions du Seuil
Bonjour Kenza,
RépondreSupprimerune référence intéressante de plus ; je suis très sensible à la cause des indiens.
Ma pile de livres à lire va finir par atteindre le plafond.
Tout le bonheur du monde à la petite Ghita.
Une naissance me remplit toujours de joie et d'amour, même si je ne la connais pas.
Belle journée à toi Kenza.
Chère Kenza, excuse-moi, je ne voulais pas t'embarasser ni faire un échange de cadeaux, je donne mes appliqués aux gens que j'aime sans rien attendre en échange, pour mon plaisir, mais c'est une bonne idée, je te fais un petit appliqué pour noël, bonne journée à toi,bises, Martine
RépondreSupprimerJe suis très touchée par tant de gentillesse et je sais que tu n'attendais rien en retour! Mais, je suis heureuse que tu acceptes l'idée d'un échange pour Noël, comme ça tout le monde est content.
RépondreSupprimerBisous et très belle journée
Un vrai plaisir aujourd'hui bien que tard, tu en connais les raisons, Kenza ma chérie, pour venir te visiter et y trouver déjà des amies..
RépondreSupprimerC'est vraiment curieux que les hiértarchies, les religions avec la margination des femmes, apparaissent de façon ponctuelle à partir du moment où il y a des excédents... Et jusqu'à nos jours!
Un Roman dont je prends note, merci pour nous tenir au courant!
Mille et un baisers,et pour Ghita (Pluie) de douces caresses...