Ramon Casas i Carbó (1866-1932), La grasse matinée
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Je rêve de vers doux et d'intimes ramages, De vers à frôler l'âme ainsi que des plumages,
De vers blonds où le sens fluide se délie
Comme sous l'eau la chevelure d'Ophélie,
De vers silencieux, et sans rythme et sans trame
Où la rime sans bruit glisse comme une rame,
De vers d'une ancienne étoffe, exténuée,
Impalpable comme le son et la nuée,
De vers de soir d'automne ensorcelant les heures
Au rite féminin des syllabes mineures.
De vers de soirs d'amour énervés de verveine,
Où l'âme sente, exquise, une caresse à peine...
Je rêve de vers doux mourant comme des roses.
Albert Samain, Au Jardin de l'infante
Quel joli poème et ainsi illustré avec ce tableau où l'on ressent la douceur dans l'intimité d'une chambre;
RépondreSupprimerMerci Kenza de ce billet doux !!!
Oh quelle belle poésie :-)
RépondreSupprimerAllant si bien avec le vert
de cette si belle couverture de lit !
Moi aussi je rêve !
Bisous
AMOUREUSE
RépondreSupprimeril est vrai que le temps invite au édredon ancien lourd qui pèse sur le corps comme une peau de bête
"vers silencieux"... que c'est beau! Merci ma belle.
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