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Tout à coup, en haut d’un de ses grands murs qui bordaient la rue morte, un trou, aussi irrégulier que la percée d’un boulet, s’illumina d’une lueur rosée, et une tête de femme y apparut comme une vision.
Elle était éclairée en plein, sans doute par quelque flambeau placé tout près d’elle à l’intérieur, et sa figure resplendissait, toute lumineuse au milieu de la nuit.
Elle était éclairée en plein, sans doute par quelque flambeau placé tout près d’elle à l’intérieur, et sa figure resplendissait, toute lumineuse au milieu de la nuit.
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C’était Fatmah qui avait entendu leurs chants, et regardait de là-haut quels étaient ces passants nocturnes.
Elle était si bien peinte que ses joues rondes et lisses avaient l’éclat des poupées de cire. Ses yeux ombrés étaient plus grands que nature. Entre ses longs cils noirs, on voyait ses prunelles remuer sur de l’émail blanc, et elle souriait à demi, le regard baissé vers les hommes ivres.
Ses cheveux étaient pris dans un petit turban en gaze d’or, et sur son front retombait une couronne de sequins d’argent séparés par des perles de corail. Une quantité d’anneaux lourds et magnifiques étaient passés à ses oreilles, et plusieurs rangs de fleurs d’oranger, enfilées avec d’autres fleurs rouges, pendaient de sa coiffure sur des plaques de métal qui ornaient son cou.
Son visage était juste encadré dans un trou. On ne voyait pas plus bas que ses colliers, et elle avait l’air d’une tête sans corps. Elle avait le charme d’une chose pas naturelle qui aurait pris vie…
C’était Fatmah qui avait entendu leurs chants, et regardait de là-haut quels étaient ces passants nocturnes.
Elle était si bien peinte que ses joues rondes et lisses avaient l’éclat des poupées de cire. Ses yeux ombrés étaient plus grands que nature. Entre ses longs cils noirs, on voyait ses prunelles remuer sur de l’émail blanc, et elle souriait à demi, le regard baissé vers les hommes ivres.
Ses cheveux étaient pris dans un petit turban en gaze d’or, et sur son front retombait une couronne de sequins d’argent séparés par des perles de corail. Une quantité d’anneaux lourds et magnifiques étaient passés à ses oreilles, et plusieurs rangs de fleurs d’oranger, enfilées avec d’autres fleurs rouges, pendaient de sa coiffure sur des plaques de métal qui ornaient son cou.
Son visage était juste encadré dans un trou. On ne voyait pas plus bas que ses colliers, et elle avait l’air d’une tête sans corps. Elle avait le charme d’une chose pas naturelle qui aurait pris vie…
Extrait: Pierre Loti, Les trois dames de la Kasbah
C'est un livre que j'ai beaucoup aimé : pose de marins dans un ville... pause dans la frénesie d'aujourd'hui quand on le lit...!
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