Narcisse Virgile Diaz de la Peña 1807–1876
Young Women in Turkish Costume
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Les femmes qui sont dans cette cour, éblouissante sous un rayon de soleil, ont des jupes de velours brodé d’or, des chemises de soie lamée d’or, des corsages ouverts presque entièrement doré ; aux bras, aux oreilles, aux chevilles, elles portent de lourds anneaux ornés de pierreries ; et les bonnets très pointus, leurs espèces de petits casques, sont formés avec des soies de couleurs éclatantes brodées d’or. Elles sont pâles, blanches, comme de la cire, avec des yeux noirs très cernés, et leurs bandeaux « à la juive », noirs aussi comme des plumes de corbeau, descendent tout plats le long de leurs joues.
La maîtresse de maison est la seule personne dans ce groupe qui ne soit pas absolument jeune ; les autres, qu’on nous présente comme des dames et qui doivent être mariées en effet, à en juger par le luxe de leurs vêtements, sont des enfants qui peuvent avoir en moyenne une dizaine d’années. (Chez les juifs de Fez et de Mékinez, c’est l’usage de marier les filles à dix ans et les garçons à quatorze). Toutes ces petites fées nous tendent la main, avec de gentils sourires ; l’accueil de la maîtresse de la maison est cordial et même distingué ; elle est la plus somptueuse de toutes ; sa jupe de velours cramoisi, son corsage de velours bleu de ciel, disparaissent sous des bordures en relief, et, dans les anneaux de ses oreilles, sont enfilées des perles fines et des émeraudes grosses comme des noisettes. Nous n’étions jamais entrés dans une maison juive, et toute cette richesse inattendue et inconnue nous semble un rêve, après la misère sordide et les puanteurs de la rue.
La maîtresse de maison est la seule personne dans ce groupe qui ne soit pas absolument jeune ; les autres, qu’on nous présente comme des dames et qui doivent être mariées en effet, à en juger par le luxe de leurs vêtements, sont des enfants qui peuvent avoir en moyenne une dizaine d’années. (Chez les juifs de Fez et de Mékinez, c’est l’usage de marier les filles à dix ans et les garçons à quatorze). Toutes ces petites fées nous tendent la main, avec de gentils sourires ; l’accueil de la maîtresse de la maison est cordial et même distingué ; elle est la plus somptueuse de toutes ; sa jupe de velours cramoisi, son corsage de velours bleu de ciel, disparaissent sous des bordures en relief, et, dans les anneaux de ses oreilles, sont enfilées des perles fines et des émeraudes grosses comme des noisettes. Nous n’étions jamais entrés dans une maison juive, et toute cette richesse inattendue et inconnue nous semble un rêve, après la misère sordide et les puanteurs de la rue.
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Extrait: Pierre Loti, Au Maroc
Éditions: Christian Pirot
Trompeur trompeur, avant de voir le nom du peintre j'aurais dit Delacroix, comme quoi
RépondreSupprimerEncore une petite découverte et qui illustre très bien Loti qui n'a pas écrit que Pêcheurs d'Islande !