Vera Rockline (1896-1934), Ballet dancer
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Toute grâce et toutes nuancesDans l'éclat doux de ses seize ans,
Elle a la candeur des enfances
Et les manèges innocents.
Ses yeux, qui sont les yeux d'un ange,
Savent pourtant, sans y penser,
Eveiller le désir étrange
D'un immatériel baiser.
Et sa main, à ce point petite
Qu'un oiseau-mouche n'y tiendrait,
Captive sans espoir de fuite,
Le coeur pris par elle en secret.
L'intelligence vient chez elle
En aide à l'âme noble ; elle est
Pure autant que spirituelle :
Ce qu'elle a dit, il le fallait
Et si la sottise l'amuse
Et la fait rire sans pitié,
Elle serait, étant la muse,
Clémente jusqu'à l'amitié,
Jusqu'à l'amour - qui sait ? peut-être,
A l'égard d'un poète épris
Qui mendierait sous sa fenêtre,
L'audacieux ! un digne prix
De sa chanson bonne ou mauvaise !
Mais témoignant sincèrement,
Sans fausse note et sans fadaise,
Du doux mal qu'on souffre en aimant.
Paul Verlaine
Nous sommes dans la même thématqique aujourd'hui, mais je ne connassais pas ce tableau.
RépondreSupprimerAh, les yeux d'ange. Ma foi...
RépondreSupprimerQuel doux billet... On dirait que l'artiste s'est elle-même souvent représentée, merci pour cette découverte.
RépondreSupprimerBises et belle fête des mamans.
Nathanaëlle
La grâce et les nuances sont fondues entre le poème et l'image!
RépondreSupprimerUn bien doux moment ...
Belle journée !
Je viens de passer un long moment délicieux sur votre site...je me suispris à rêver de mes vingts ans qui sont pourtant loins...j'étais bien et peut être un peu amoureux...
RépondreSupprimermerci, merci 1000 fois pour ce doux moment..;si rare...