"C’est toujours ce qui se passe quand on se trompe:
on finit par foncer dans le mur."
"La confusion, messieurs, la confusion tue."
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Lincoln Perry a été licencié de la police de Cleveland pour avoir, alors qu’il était en état d’ébriété, bastonné Alex Jefferson le richissime avocat qui a séduit, puis fini par épouser sa petite amie Karen. Depuis, Perry gère une petite agence de détectives privés avec son ami et coéquipier Joe Pritchard.
Mais, lorsque trois ans plus tard, le corps d’Alex Jefferson est retrouvé sauvagement mutilé, mort très probablement dans d’atroces souffrances, cette fâcheuse bavure refait surface et place Lincoln Perry en tête de liste des suspects par l’inspecteur en charge de l’enquête.
Le lendemain même de l’enterrement de l’avocat, Karen contacte Perry et fini par le convaincre d’accepter la plus banale des missions : retrouver Matthew Jefferson son beau fils. Ce dernier a disparu depuis cinq ans après une brouille avec son père et n’a plus donné signe de vie, Karen voudrait le prévenir du décès de son père, mais aussi lui annoncer qu’il hérite d’une fortune colossale estimée à huit millions de dollars.
Perry retrouve les traces de Matthew sans trop de difficulté et donne rendez-vous au jeune homme chez lui dans la soirée. Mais lorsque Lincoln Perry arrive sur le lieu de la rencontre, il est témoin d’un drame atroce qui se produit sous ses yeux et dont il est le seul et unique témoin. Dès cet instant, le détective se trouve pris dans un engrenage et devient la marionnette d’une machination des plus diaboliques.
Je ne suis pas une adepte du roman policier, mais pour les amateurs de polars, tous les ingrédients nécessaires à la réussite d’une intrigue policière à l’américaine sont réunis dans ce 200ème Policier des Editions du Seuil. Du meurtre sadique en passant par le kidnapping et son odieux chantage avec demande de rançon, de l’acharnement de l’inspecteur sur le pauvre détective que tout accuse, des perquisitions, des rebondissements et même la présence de la mafia russe… Malgré quelques longueurs, voilà un bon roman policier à glisser dans son sac de voyage avant le départ en vacances.
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Extrait
« Matt Jefferson était revenu chez lui après la cueillette, au soleil couchant. Comme tous les soirs, il avait garé son véhicule dans le parking en gravillons près du hangar, gravi le sentier en pierre jusqu’à la porte de son appartement et s’était arrêté. Il avait lu le message. Un homme de Cleveland le cherchait. Affaire de famille. Il reviendrait.
Quelques petites phrases, qui avaient eu un certain sens pour moi et un autre pour Matt Jefferson. Alors que je dînais dans le petit resto de la ville et dégustais ma tarte en pensant à Amy, Matt avait ôté le mot de la porte, était entré chez lui, avait pris une bouteille de whisky et un fusil, puis était descendu attendre dans le kiosque.
Un endroit superbe. Le coucher de soleil devait être spectaculaire sur l’étang qui en reflétait les couleurs voilées et filtrées par le ciel couvert avant de se fondre en une lueur noire tandis que le ciel s’assombrissait et que la lune se levait. J’avais dîné sans me presser et conduit lentement pour venir au verger. IL avait eu tout le temps d’attendre. D’écouter le vent, de regarder les feuilles mortes tomber par terre, de sentir le goût du whisky dans sa bouche et sa brûlure dans la gorge, le canon de son arme, froid et réconfortant, dans sa main.
Il m’avait reconnu dès que j’étais arrivé. Dès que j’avais frappé chez lui, à portée de son fusil, il m’avait reconnu. A chaque pas que j’avais fait sur le pont en bois qui me menait à un face-à-face avec lui au kiosque, il m’avait reconnu.»
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