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L’Afghan à la rose. Mahmad
Niyaz, Mai 1967. © Roland & Sabrina Michaud
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J’ai trouvé une triste petite fée
A l’ombre d’un arbre en papier.
Je connais une triste petite fée
Que le vent un soir a soufflée.
Quatrième de couverture
L'événement éditorial de l'année ! Après six ans
d'attente, l'auteur-culte Khaled Hosseini nous revient avec une œuvre
passionnante, d'une ampleur et d'une intensité dramatique impressionnantes.
Tour à tour déchirant, émouvant, provocant, un roman-fleuve sur l'amour, la
mort, le sacrifice, le pardon, la rédemption, sur ces choix qui nous façonnent
et dont l'écho continue de résonner dans nos vies.
Dans le village de Shadbagh, Abdullah, dix ans, veille
sur sa petite sœur Pari, trois ans. Entre les deux enfants, le lien est
indéfectible, un amour si fort qu'il leur permet de supporter la disparition de
leur mère, les absences de leur père en quête désespérée d'un travail et ces
jours où la faim les tenaille.
Mais un événement va venir distendre ce lien, un choix
terrible qui modifiera à jamais le destin des deux jeunes vies, et de bien
d'autres encore...
Des années cinquante à nos jours, d'une petite cahute
dans la campagne afghane aux demeures cossues de Kaboul, en passant par le
Paris bohème des seventies et le San Francisco clinquant des années
quatre-vingt, Hosseini le conteur nous emmène dans un voyage bouleversant, une
flamboyante épopée à travers les grands drames de l'Histoire.
Belfond
Khaled Hosseini est
né à Kaboul en 1965 et vit aujourd’hui aux États-Unis. Ses deux premiers romans, Les
Cerfs-volants de Kaboul
(Belfond, 2005 ;
10/18, 2006) et Mille soleils splendides
(Belfond, 2007 ; 10/118, 2008) ont connu un succès phénoménal dans le
monde. Après six ans d’attente, Ainsi résonne l’écho infini des montagnes
, a été saluée dans de nombreux pays comme
un des plus grands événements éditoriaux récents.
Traduit de l’américain par Valérie Bourgeois.
Extrait
Ses mains tremblent. Quelque chose d’étonnant lui arrive.
Quelque chose de véritablement remarquable. L’image qu’elle en a est celle d’une
hache frappant le sol et le flot de pétrole noir jaillissant soudain à la
surface. Voilà ce qui lui arrive. Libérés par le choc, des souvenirs remontent des
profondeurs de sa mémoire. Elle regarde en direction de la brasserie, et ce qu’elle
voit n’est pas le serveur maigre sous l’auvent, occupé à donner un coup de
torchon sur la table, un tablier noir noué autour de la taille, mais un petit
chariot rouge dont une des roues couine t qui cahote sous le ciel dans lequel
filent les nuages, et qui franchit des crêtes, plonge dans des petits ravins
asséchés, gravit et descends des monts ocres. Elle voit des enchevêtrements d’arbres
fruitiers, leur feuillage agité par la brise, des rangées de pieds de vigne
entre des petites maisons au toit en terrasse. Elle soit des fils à linge et
des femmes accroupies près d’un ruisseau, et les cordes grinçantes d’une
balançoire sous un grand arbre, et un gros chien fuyant sous les moqueries de petits
villageois, et un homme au nez busqué creusant un fossé, la chemise collée à
son dos par la sueur, et une femme voilée penchée sur un feu de cuisine.
Mais il y a un autre détail à la lisière de tout ça,
juste à la périphérie de sa vision – et c’est ce qui l’attire le plus. Une ombre
insaisissable. Une silhouette. A la fois douce et dure. Douce comme la main qui
tient la sienne. Dure comme les genoux sur lesquels elle a autrefois appuyé sa
joue. Elle cherche à distinguer un visage, mais il s'échappe, se dérobe chaque fois
qu’elle se tourne vers lui. Pari sent un gouffre s’ouvrir en elle. Il y a
toujours eu une grande absence dans sa vie. Quelque part, elle l’a toujours su.
-Un frère, dit-elle sans s’en rendre compte – et sans se
rendre compte qu’elle pleure.
Les paroles d’une chanson en farsi affluent soudain en
elle :
Je connais une triste petite fée
Que le vent un soir a soufflée.
Il y a un autre couplet, elle est certaine, qui peut-être
venait avant celui-là. Mais lui aussi lui échappe.