mercredi 31 mars 2010

Les enfants qui s'aiment, Jacques Prévert

Pierre-Auguste Cot 1837-1883, Printemps
***
Les enfants qui s'aiment s'embrassent debout
Contre les portes de la nuit
Et les passants qui passent les désignent du doigt
Mais les enfants qui s'aiment
Ne sont là pour personne
Et c'est seulement leur ombre
Qui tremble dans la nuit
Excitant la rage des passants
Leur rage, leur mépris, leurs rires et leur envie
Les enfants qui s'aiment ne sont là pour personne
Ils sont ailleurs bien plus loin que la nuit
Bien plus haut que le jour
Dans l'éblouissante clarté de leur premier amour

Jacques Prévert

lundi 29 mars 2010

Juin, François Coppée

Franz Dvorak 1862-1927, The Angel Of The Birds
~~~
Dans cette vie ou nous ne sommes
Que pour un temps si tôt fini,
L'instinct des oiseaux et des hommes
Sera toujours de faire un nid ;

Et d'un peu de paille ou d'argile
Tous veulent se construire, un jour,
Un humble toit, chaud et fragile,
Pour la famille et pour l'amour.

Par les yeux d'une fille d'Ève
Mon coeur profondément touché
Avait fait aussi ce doux rêve
D'un bonheur étroit et caché.

Rempli de joie et de courage,
A fonder mon nid je songeais ;
Mais un furieux vent d'orage
Vient d'emporter tous mes projets ;

Et sur mon chemin solitaire
Je vois, triste et le front courbé,
Tous mes espoirs brisés à terre
Comme les oeufs d'un nid tombé.

François Coppée

samedi 27 mars 2010

Un excellent week-end!

Jeune fille à la chandelle ou
Comment cheminer dans la voie de la lumière
Ecole hollandaise 17e siècle, (C) RMN / Philipp Bernard
°-°-°
Une petite escapade à Paris pour le Salon du Livre.
Je vous laisse en très bonne compagnie et vous
souhaite un excellent week-end !

vendredi 26 mars 2010

La Sonate à Kreutzer, ou quand les mots deviennent superflus...

La Sonate à Kreutzer 1901
***
"Un baiser est un tour délicieux conçu par la nature pour
couper la parole quand les mots deviennent superflus."
Ingrid Bergman

Gustave Moreau. L'Homme aux figures de cire

présente l'exposition
Gustave Moreau. L'Homme aux figures de cire
depuis le 10 février jusqu'au 17 mai 2010
~~~
Après le succès de Huysmans-Moreau. Féeriques visions en 2007 qui fut la première exposition jamais réalisée au sein même du musée Gustave Moreau, cette exposition présente 90 œuvres comprenant sculptures, peintures, dessins et photographies. Le sujet en est l’œuvre sculpté de Gustave Moreau ainsi que son rapport à la sculpture qui hanta toute sa carrière. Pour ce thème, totalement neuf, le musée a fait appel à deux des plus éminents spécialistes de la sculpture, Anne Pingeot, conservateur honoraire au Musée d’Orsay, et Jacques de Caso, professeur émérite de l’université de Californie à Berkeley.

Sculpture de peintre, comme le fut celle de Degas et de Renoir, le sujet est passionnant. En effet, le musée conserve quinze sculptures en cire uniques, réalisées par Gustave Moreau lui-même, qui sont des chefs-d’œuvre absolus. Cette passion pour la sculpture remonte à sa jeunesse. Dès le voyage d’Italie, Moreau va, avec le sculpteur Henri Chapu, mesurer les proportions des sculptures antiques, se plaçant, ainsi qu’il le revendique lui-même, dans la lignée de Nicolas Poussin. De retour à Paris, il collectionne des moulages d’œuvres célèbres, du Laocoon au Torse du Belvédère, et des photographies de sculptures qui font partie de l’inépuisable richesse du fonds. A son tour, Moreau va réaliser des sculptures en cire en liaison avec ses peintures afin de donner « mieux qu’en peinture la mesure de mes qualités et de ma science dans le rythme et l’arabesque des lignes. »

Peinture et sculpture La cire, employée depuis la plus haute Antiquité connaît un regain d’intérêt au dix-neuvième siècle. Pour Moreau, après la pratique du dessin, de l’aquarelle et de la peinture, c’est une nouvelle conquête. Un choix d’œuvres en cire de ses contemporains et amis, Edgar Degas, Ernest Meissonnier, Emmanuel Frémiet, Paul Dubois, permet une confrontation essentielle à notre propos. L’originalité de Moreau est qu’il reste attaché aux sujets d’histoire, alors que Degas recherche « l’absolue vérité » et puise ses sujets dans le monde réel. La partie centrale de l’exposition est la mise en relation des quinze cires réalisées par Gustave Moreau avec les peintures ou aquarelles auxquelles elles se rapportent. Cette exposition a donné lieu à une étude scientifique par radiographie de l’œuvre en cire de Gustave Moreau. Est ainsi révélée de l’intérieur l’œuvre en train d’être exécutée. Les projets dessinés, jusqu’ici totalement méconnus, montrent que l’intérêt de Moreau pour la sculpture n’est pas accessoire. Ces dessins sont d’un intérêt majeur. En effet, les inscriptions explicitent l’intention de Moreau de fondre en bronze certains projets. Il rêvait donc à la reproduction en série sans que cela n’aboutisse jamais.

Copier-créer A l’occasion de l’exposition, une nouvelle salle, la galerie de l’appartement aménagée à la toute fin de son existence, sera ouverte pour la première fois au public afin d’y évoquer le rapport de l’artiste à « l’antique statuaire d’une si mystérieuse éloquence » à travers sa collection de moulages en plâtre, ses copies et l’usage qu’il en fit dans son œuvre. Un autre de ses grands modèles est Michel-Ange dont il fait un éloge sans partage. Pour tous deux, l’art est un mélange d’imagination puissante et d’idéal. Dans sa collection personnelle, on trouve plusieurs moulages et photographies qui seront des sources d’inspiration tangibles pour ses peintures.
Illustrations:
n°1- Projet de sculpture, mine de plomb, Paris, musée Gustave Moreau © RMN / Stéphane Maréchalle
n°2-  Cire, Paris, musée Gustave Moreau - © RMN / Franck Raux
n°3- Gustave Moreau, Salomé, cire, Inv. 14138 © RMN / Stéphane Maréchalle
n°4- Gustave Moreau, Jacob et l'Ange, huile sur toile, détail, Cat.868 © RMN / René-Gabriel Ojéda

Layori, Dada

Sortie en CD et digital le 29 mars 2010
Remark / Universal

« D’une certaine manière, ORIGIN est pour moi comme un retour à la maison. Pendant toutes ces années passées à voyager autour du monde, mon âme africaine a toujours fait partie de moi. Jamais je ne ferai quelque chose qui soit contre ma culture, ma fierté, mes croyances, mes racines. » Layori


Comparée à Nina Simone, Sade et Tracy Chapman, Layori s’impose dès son premier album comme une voix inoubliable. Origin raconte un voyage. Celui de Layori, originaire du Nigeria et qui a voyagé un peu partout dans le monde. Cet album est le fruit de ses déplacements, et des différentes influences culturelles qu’elle associe à ses racines africaines. Le disque majoritairement chanté en anglais inclus le titre Dada en Yoruba qui permet de découvrir tout l’étendu de son talent.

Un Hémisphère dans une chevelure, Charles Baudelaire

Sir John Everett Millais 1829-1896, The Bridesmaid
¤¤¤¤¤
Laisse-moi respirer longtemps, longtemps, l'odeur de tes cheveux, y plonger tout mon visage, comme un homme altéré dans l'eau d'une source, et les agiter avec ma main comme un mouchoir odorant, pour secouer des souvenirs dans l'air.
Si tu pouvais savoir tout ce que je vois! tout ce que je sens! tout ce que j'entends dans tes cheveux! Mon âme voyage sur le parfum comme l'âme des autres hommes sur la musique.
Tes cheveux contiennent tout un rêve, plein de voilures et de mâtures; ils contiennent de grandes mers dont les moussons me portent vers de charmants climats, où l'espace est plus bleu et plus profond, où l'atmosphère est parfumée par les fruits, par les feuilles et par la peau humaine.
Dans l'océan de ta chevelure, j'entrevois un port fourmillant de chants mélancoliques, d'hommes vigoureux de toutes nations et de navires de toutes formes découpant leurs architectures fines et compliquées sur un ciel immense où se prélasse l'éternelle chaleur.
Dans les caresses de ta chevelure, je retrouve les langueurs des longues heures passées sur un divan, dans la chambre d'un beau navire, bercées par le roulis imperceptible du port, entre les pots de fleurs et les gargoulettes rafraîchissantes.
Dans l'ardent foyer de ta chevelure, je respire l'odeur du tabac mêlé à l'opium et au sucre; dans la nuit de ta chevelure, je vois resplendir l'infini de l'azur tropical; sur les rivages duvetés de ta chevelure je m'enivre des odeurs combinées du goudron, du musc et de l'huile de coco.
Laisse-moi mordre longtemps tes tresses lourdes et noires. Quand je mordille tes cheveux élastiques et rebelles, il me semble que je mange des souvenirs.
Charles Baudelaire, Petits poèmes en prose

jeudi 25 mars 2010

Alphonse Maria Mucha

Alphons Maria Mucha - Noël en Amérique
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Fate. Mucha Museum, Prague
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Woman with a Burning Candle. Mucha Museum, Prague
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Jaroslava and Jiri - The Artist's Children. Mucha Museum, Prague
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Girl with Loose Hair and Tulips. Mucha Museum, Prague
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Portrait of Jiri. Mucha Museum, Prague
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Portrait of Jaroslava. Mucha Museum, Prague
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Red Coat. Mucha Museum, Prague
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Portrait of Marushka, Artist's Wife. Mucha Museum, Prague
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Morning Star. From The Moon and the Stars Series
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Madonna of the Lilies. Mucha Museum, Prague
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Princess Hyacinth.
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8th Sokol Festival.
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The Slav Epic.
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Lotery of National Unity.
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Prophetess, Mucha Museum, Prague, Czech Republic
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Alfons Maria Mucha 1860-1939

mercredi 24 mars 2010

Jacques Schwarz-Bart, Feel so Free

Sortie le 5 avril 2010 de son dernier album
Rise Above
 
Feel so Free, Stephanie McKay et Jacques Schwarz-Bart

De Watteau à Degas, Institut néerlandais, Paris

Antoine Watteau, Etudes de sept têtes (detail), vers 1718, trois crayons et
crayon de graphite sur papier, Fondation Custodia Collection Frits Lugt
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Dessins français de la Collection Frits Lugt
De Watteau à Degas
Paris
du 11 février – 11 avril 2010

Jean-Honoré Fragonard, Tête de jeune fille avec bonnet - Crédit Dessin:
© Jean-Honoré Fragonard & Musée des Beaux-Arts et d'Archéologie de Besançon

Cette exposition, de retour de la Frick Collection à New York où un choix de soixante-quatre dessins a été présenté jusqu’en janvier 2010, sera complétée à Paris par une trentaine d’œuvres hors catalogue de la même période.
Comprenant des feuilles importantes des plus grands maîtres de l'école française, dont Watteau, Boucher, Fragonard, David, Prud’hon, Corot, Delacroix, Ingres et Degas, elle intégrera également des artistes tout aussi remarquables mais moins connus du grand public.
De Watteau à Degas : Dessins français de la Collection Frits Lugt est, depuis 1964, la première exposition à l’Institut Néerlandais, consacrée à une sélection de dessins français des XVIIIe et XIXe siècles de la Collection Frits Lugt.
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François Boucher, Triton tenant entre ses mains un bénitier, Weimar
Schlossmuseum - Crédit Dessin: © François Boucher & Klassik Stiftung Weimar

La prisonnière...

Giovanni Boldini 1842-1931,
La marchesa Luisa Casati con penne di pavone
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Comme les choses probablement les plus insignifiantes prennent soudain une valeur extraordinaire quand un être que nous aimons (ou à qui il ne manquait que cette duplicité pour que nous l’aimions) nous les cache ! En elle-même, la souffrance ne nous donne pas forcément des sentiments d’amour ou de haine pour la personne qui la cause : un chirurgien qui nous fait mal nous reste indifférent.

Mais une femme qui nous a dit pendant quelque temps que nous étions tout pour elle, sans qu’elle fût elle-même tout pour nous, une femme que nous avons plaisir à voir, à embrasser, à tenir sur nos genoux, nous nous étonnons si seulement nous éprouvons, à une brusque résistance, que nous ne disposons pas d’elle. La déception réveille alors parfois en nous le souvenir oublié d’une angoisse ancienne, que nous savons pourtant ne pas avoir été provoquée par cette femme, mais par d’autres dont les trahisons s’échelonnent sur notre passé ; et au reste, comment a-t-on le courage de souhaiter vivre, comment peut-on faire un mouvement pour se préserver de la mort, dans un monde où l’amour n’est provoqué que par le mensonge et consiste seulement dans notre besoin de voir nos souffrances apaisées par l’être qui nous a fait souffrir ?"
Extrait: Marcel Proust, La prisonnière
Proust, La prisonnière, Etres de fuite Lu par André Dussollier

Saveur de sel...

Max Klinger 1857-1920, Sirène. Villa Romana Florence
¤¤¤
Puis reviens tout près
et laisse-toi tomber
ainsi sur le sable
et dans mes bras,
et tandis que je t'embrasse,
saveur de sel,
saveur de mer,
saveur de toi.
.
Gino Paoli

mardi 23 mars 2010

Giacomo Casanova en Pléiade

***
Antoine Gallimard annonçait dans l'émission
diffusée vendredi 12 mars sur Public Sénat
la publication de l'œuvre de Casanova en Pléiade
.
"Cette publication offre la possibilité d'une nouvelle exégèse de l'Histoire de ma vie. Les lecteurs vont enfin découvrir le texte original du vénitien. En effet, l'histoire du manuscrit est aussi romanesque que la vie de son auteur. Casanova finit ses jours en Bohême et laissa à sa disparition, en 1798, 3700 feuillets rédigés en français, qui furent publiés en 1821 par un éditeur allemand, Brockhaus. Mais ce dernier propose une version censurée et épurée: le Casanova libertin, financier, diplomate, joueur et escroc aurait été jugé trop immoral pour l'époque. La première édition française vit le jour en 1838, mais cette version fut également retouchée. L'édition réalisée par Jean Laforgue fait de Casanova un partisan de la Révolution française, lui qui y était plutôt hostile. Sauvé des bombardements pendant la Seconde Guerre mondiale, le manuscrit était resté dans un coffre en Allemagne. Il a été acquis récemment par la BnF. Ce chef-d'œuvre  est un "témoignage émouvant sur le Siècle des lumières et une fresque vivante et haute en couleur" des aventures du génial mémorialiste, a confié Bruno Racine, président de la BnF."
Source, Le Magazine Littéraire
Illustration: Carl Spitzweg 1808–1885, Le Rat de bibliothèque
***
sur l'acquisition par la BnF
des manuscrits de Casanova
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Giacomo Casanova, Histoire de ma vie
 Chapitres 1 et 2 visibles sur

L'Objet de jeux

John William Godward 1861–1922, Summer Flowers
~~~
"Il commença ensuite à vouloir lui prouver à quel point il l'aimait
et il rendit un culte à ses jeunes appâts.
La pomme et le jasmin étaient plein de saveur;
tantôt ses seins, belles grenades,
tantôt ses yeux, charmants narcisses, étaient l'objet de jeux."

Extrait de, Les noces de Khosrow et de Chîrîn

lundi 22 mars 2010

Elfi Cella, L'Art de la Miniature

Cruche en Etain d'après Pieter Claesz 1597-1660
© Elfi Cella
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J'ai découvert le blog d'Elfi Cella il y a quelques jours
 et je suis tombée sous le charme des tableaux
de cette artiste au talent époustouflant...

Originaire d’Autriche, Elfi Cella est diplômée des Beaux-Arts de Graz. Elle a suivi un stage de peinture pendant une année auprès du professeur Rudolf Szyszkowitz (1905-1976), élève de Oskar Kokoschka.

Il y a cinq ans, elle découvre la miniature par une amie et commence à reproduire des œuvres de peintres du XVIème au XXème siècle à l’échelle de 1/12è. Elle utilise des peintures à l’huile sur base de bois. Les cadres sont anciens, chinés sur les marchés, ou faits à la main et pour la plus part dorés à la feuille.

Elfi Cella a travaillé comme décoratrice et donne encore régulièrement des cours de peinture en suisse allemande et romande. Son atelier est situé à Belmont sur Lausanne.

Elle participe régulièrement à divers Salons en France et en Italie et son travail est exposé dans plusieurs musées et, est reconnu par de nombreux collectionneurs.

Vase de Lapis d'après Jean-Michel Picard 1600-1682
 © Elfi Cella
Table d'après Pieter Claesz 1597-1660
© elfi cella

dimanche 21 mars 2010

Fleurs de prunier

Louise Jopling 1843-1933, Phyllis
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Les fleurs de prunier
rivalisent de beauté
avec les étoiles.

Haïku, Amari ÕKi

samedi 20 mars 2010

Maison de Victor Hugo, Les Orientales

Scène de Harem, Femme Mauresque à sa toilette
Cliquez sur le tableau pour voir le clip D'art d'art
***
Les Orientales à la Maison de Victor Hugo
Hôtel de Rohan-Guéménée, place des Vosges
du 26 mars jusqu'au 4 juillet 2010
et
S'invite à la Maison de Victor Hugo,
 l'Orient entre poésie et peinture...

De 1832 à 1848, Victor Hugo vécut au deuxième étage de l'hôtel Rohan-Guéménée construit par Isaac Arnaud, conseiller du roi et intendant des finances au XVIIe siècle. Dans son appartement de 280 m2, l'écrivain reçoit alors Vigny, Lamartine, Béranger, Sainte-Beuve, Mérimée, ou encore Dumas. Il y écrit également bon nombre des ses œuvres majeures, comme 'Ruy Blas', 'Les Voix intérieures', 'Les Chants du crépuscule' et une grande partie des 'Misérables'. Pour le centenaire de la naissance de Hugo, en 1902, Paul Meurice crée un musée qui est consacré à son ami en faisant don de dessins, livres et objets auxquels s'ajoutent des commandes à des artistes contemporains.
L'inauguration des lieux se tiendra un an plus tard. La visite s'organise selon les trois axes suivants (l’auteur pensait qu'ils articulaient sa vie) : avant l'exil, l'exil et depuis l'exil. Malheureusement, la dispersion du mobilier de Victor Hugo lors de la vente aux enchères de 1852 et les transformations que connut l'appartement n'ont pas permis de reconstituer les aménagements d'origine.
Premier musée monographique et littéraire, la Maison de Victor Hugo dispose du fonds d'œuvres graphiques et de manuscrits consacrés au poète le plus important avec celui de la Bibliothèque nationale de France : éditions originales, peintures et sculptures, estampes, photographies, caricatures et pièces de mobilier lui rendent hommage. Source Evene
Auguste de Chatillon 1808-1881, Portrait de Victor Hugo avec son fils François-Victor Hugo. Photo Tiphaine Bodin
Charles Voillemot 1833-1893, Georges et Jeanne Hugo en 1879. Photo Tiphaine Bodin

En 1829, Victor Hugo publie Les Orientales. L’Orient, mirage du romantisme français… Dans la préface de son recueil, le poète reconnaît que l’Orient est devenu pour les intelligences autant que pour les imaginations, une sorte de préoccupation générale; lui-même avoue son éblouissement pour les couleurs orientales venues comme d’elles-mêmes empreindre toutes ses pensée, toutes ses rêveries ; et ses rêveries et ses pensées se sont trouvées tour à tour hébraïques, turques, grecques, persanes, arabes, espagnoles... A partir du 26 mars jusqu'au 4 juillet 2010.

Réfléchies par l’œil du poète, les Orientales ont l’incandescence d’une palette d’or et de feu, d’ombre et de sang.

Les poèmes ont la célérité et le moiré des sabres d’acier, la palpitation d’un reflet nacré sur la chair des odalisques, et la noirceur qui s’allume dans la prunelle des spahis. Le corps à corps rythmique et sensoriel de cette langue poétique bat à l’unisson de tous les soupirs, de tous les cris, de tous les chants des héros grecs, des sultans vaincus, des pachas cruels, des captives et des guerriers sur leurs « cavales échevelées »... Qui départagera l’orient de l’occident ? Et l’autre de soi-même ? « Tout vacille et se peint de couleurs inconnues ».

Et cette matière chromatique et sonore du Verbe hugolien trouve son écho comme sa réverbération dans l’orientalisme naissant de Géricault et de Girodet puis de Delacroix, de Descamps, de Colin, de Boulanger, de Chassériau. Car l’orient de l’âme, obscur et éblouissant à la fois, est commun à toute une génération d’écrivains et d’artistes. C’est cette correspondance que l’exposition révèle en pleine lumière, en rapprochant les poèmes de Hugo de peintures, de sculptures et de dessins. Rarement peinture et poésie auront ainsi chanté d’une seule voix, dans l’élan d’un même tempo.

Les 4 quatre parties de l’exposition sont une invocation :

Aux grands précurseurs que sont les poètes, explorateurs, voyageurs et conquérants confondus : Bonaparte et son expédition – l’Egypte ! L’Egypte ! –, Chateaubriand dont l’« Itinéraire de Paris à Jérusalem et de Jérusalem à Paris » ouvre le chemin de tous les voyages en Orient des peintres et écrivains du XIXe, Lord Byron, dont l’engagement en faveur des grecs et les épopées orientales entraînent tout le Romantisme européen dans la course (Delacroix, Ary Scheffer, Géricault).

A l’actualité de la guerre d’indépendance de la Grèce contre les Turcs, (Delacroix, Ary Scheffer, Descamps, Diaz de la Pena, Géricault, David d’Angers) qui occupe toute la première partie du recueil, poèmes guerriers, emportés par l’élan de figures héroïques. Un ensemble exceptionnel de portraits (Girodet-Géricault, Delacroix-Bonnington-Monsieur Auguste), pour la première fois réunis, rendra compte de la fascination des peintres, autour des années 1820-1830 pour l’ardeur sombre de la figure de l’oriental.

A une certaine grâce sauvage … Paru à Londres en 1819, le poème de Byron Mazeppa s’impose en figure épique de l’Inspiration – «Génie, ardent coursier » ! (Victor Hugo). Fauves, étalons et cavaliers transfigurent la beauté farouche en substance tangible du poème ou de la peinture (Géricault, Delacroix, Boulanger, Vernet, Barye).

Au sortilège du harem et des belles captives – de la « captive » à la « Nourmahal la Rousse », de « Sara la baigneuse » à « Lazzara », le miroitement des sons et des couleurs lève le voile sur « cet obscur objet du désir » .(Delacroix, Colin, Deveria, Boulanger, Chassériau, Cabanel, Portaels).

L’exposition réunira une centaine d’œuvres exceptionnelles, dont certaines n’ont jamais été présentées, en provenance de collections publiques françaises et étrangères (musées du Louvre, d’Orsay, Bibliothèque nationale, musées de Lyon, Lille, Besançon, Angers, musée Fabre…, British Museum, Narodny Gallery, National Gallery d’Athènes, musée Benaki, musée de Charleroi) et de collections privées. Un ensemble de livres illustrés et de gravures (Vivant Denon, Cassas, Dupré, De Launay) rend compte des villes et des paysages que les voyageurs ont livré à l’imagination et au rêve des lecteurs – Hugo le premier. Source: Paris.fr
.
Salon retour d'exil, Photo L'Internaute Magazine,Tiphaine Bodin

Premier sourire du printemps, Théophile Gautier

Calbet Antoine 1860-1944, Parmi les roses
(C) RMN / Agence Bulloz. Musée du Petit-Palais, Paris
°-°-°
Tandis qu'à leurs oeuvres perverses
Les hommes courent haletants,
Mars qui rit, malgré les averses,
Prépare en secret le printemps.

Pour les petites pâquerettes,
Sournoisement lorsque tout dort,
Il repasse des collerettes
Et cisèle des boutons d'or.

Dans le verger et dans la vigne,
Il s'en va, furtif perruquier,
Avec une houppe de cygne,
Poudrer à frimas l'amandier.

La nature au lit se repose ;
Lui descend au jardin désert,
Et lace les boutons de rose
Dans leur corset de velours vert.

Tout en composant des solfèges,
Qu'aux merles il siffle à mi-voix,
Il sème aux prés les perce-neiges
Et les violettes aux bois.

Sur le cresson de la fontaine
Où le cerf boit, l'oreille au guet,
De sa main cachée il égrène
Les grelots d'argent du muguet.

Sous l'herbe, pour que tu la cueilles,
Il met la fraise au teint vermeil,
Et te tresse un chapeau de feuilles
Pour te garantir du soleil.

Puis, lorsque sa besogne est faite,
Et que son règne va finir,
Au seuil d'avril tournant la tête,
Il dit : " Printemps, tu peux venir ! "

Théophile Gautier

vendredi 19 mars 2010

La panthère, Stéphanie des Horts

Jeanne Toussaint, Photo Cartier Archives © Cartier
***
Rendez-vous avec Stéphanie des Horts
pour son dernier roman
La panthère
Mardi 23 mars 2010 à 18h30 à la
de Tours

Voici, pour la première fois exhumé, le fabuleux destin de Jeanne Toussaint. Au point de départ de ce roman vrai, une fillette Flamande, née avec le vingtième siècle et qui grandit à Bruxelles au milieu des dentelles. Sa mère confectionne les plus beaux motifs que son père va vendre sur les marchés. Et puis un jour le drame : le père tombe malade, la famille vole en éclats. Jeanne Toussaint n'a qu'une idée, fuir. A seize ans, aussi jolie que déterminée, elle rencontre un déserteur français qui l'emmène à Paris, lui promet le mariage, la grande vie et se fiance à une autre. Jeanne se console auprès de sa grande sœur, exilée elle aussi, qui lui enseigne les us et coutume… du demi-monde. Mais la guerre sonne le glas de tous les plaisirs. Dans un Paris meurtri, la jeune femme rencontre celui qui sera son grand amour, Louis Cartier, le « joaillier des Rois ».Amant, démiurge, complice, Louis enseigne à Jeanne les pierres précieuses et les alliages mystérieux. Ensemble, ils seront à l'origine de bijoux fabuleux.
Oiseaux de paradis, parures indiennes, bracelets à géométrie variable et surtout la fabuleuse panthère. Mais le sort s'acharne : Louis quitte Jeanne. Il lui offrira néanmoins la direction de la Haute Joaillerie. Peu à peu, il lui abandonne les rênes de la maison qu’elle anime corps et âme, insufflant à la création son génie, sa modernité, un esprit de résistance qui pendant les années sombres auraient pu lui être fatals si une certaine Coco Chanel ne l’avait pas sauvée des griffes des nazis...

Une restitution fascinante du Paris mythique où l’on croise Proust, Cocteau, Hemingway, les Fitzgerald, Dior, la duchesse de Windsor… Un magnifique portrait de femme qui traversa le siècle, la tête haute, abandonnant dans son sillage un parfum de diamants et d’élégance… Editions JC Lattès
 
Spécialiste de littérature anglaise, Stéphanie des Horts est critique littéraire pour Valeurs Actuelles. Elle chronique régulièrement pour Service Littéraire, le Magazine des Livres et la Revue Littéraire.  Cette spécialiste de Shakespeare et de Jane Austen a signé un premier roman en 2008, intitulé La Scandaleuse Histoire de Penny Parker-Jones. 
«Trois opérations : Voir, opération de l’œil. Observer, opération de l’esprit. Contempler, opération de l’âme. Quiconque arrive à cette troisième opération entre dans le domaine de l’art.» Emile Bernard