Scène de Harem, Femme Mauresque à sa toilette
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Les Orientales à la Maison de Victor Hugo
Hôtel de Rohan-Guéménée, place des Vosges
du 26 mars jusqu'au 4 juillet 2010
et
S'invite à la Maison de Victor Hugo,
l'Orient entre poésie et peinture...
De 1832 à 1848, Victor Hugo vécut au deuxième étage de l'hôtel Rohan-Guéménée construit par Isaac Arnaud, conseiller du roi et intendant des finances au XVIIe siècle. Dans son appartement de 280 m2, l'écrivain reçoit alors Vigny, Lamartine, Béranger, Sainte-Beuve, Mérimée, ou encore Dumas. Il y écrit également bon nombre des ses œuvres majeures, comme 'Ruy Blas', 'Les Voix intérieures', 'Les Chants du crépuscule' et une grande partie des 'Misérables'. Pour le centenaire de la naissance de Hugo, en 1902, Paul Meurice crée un musée qui est consacré à son ami en faisant don de dessins, livres et objets auxquels s'ajoutent des commandes à des artistes contemporains.
L'inauguration des lieux se tiendra un an plus tard. La visite s'organise selon les trois axes suivants (l’auteur pensait qu'ils articulaient sa vie) : avant l'exil, l'exil et depuis l'exil. Malheureusement, la dispersion du mobilier de Victor Hugo lors de la vente aux enchères de 1852 et les transformations que connut l'appartement n'ont pas permis de reconstituer les aménagements d'origine. Premier musée monographique et littéraire, la Maison de Victor Hugo dispose du fonds d'œuvres graphiques et de manuscrits consacrés au poète le plus important avec celui de la Bibliothèque nationale de France : éditions originales, peintures et sculptures, estampes, photographies, caricatures et pièces de mobilier lui rendent hommage. Source Evene Auguste de Chatillon 1808-1881, Portrait de Victor Hugo avec son fils François-Victor Hugo. Photo Tiphaine Bodin
En 1829, Victor Hugo publie Les Orientales. L’Orient, mirage du romantisme français… Dans la préface de son recueil, le poète reconnaît que l’Orient est devenu pour les intelligences autant que pour les imaginations, une sorte de préoccupation générale; lui-même avoue son éblouissement pour les couleurs orientales venues comme d’elles-mêmes empreindre toutes ses pensée, toutes ses rêveries ; et ses rêveries et ses pensées se sont trouvées tour à tour hébraïques, turques, grecques, persanes, arabes, espagnoles... A partir du 26 mars jusqu'au 4 juillet 2010.
Réfléchies par l’œil du poète, les Orientales ont l’incandescence d’une palette d’or et de feu, d’ombre et de sang.
Les poèmes ont la célérité et le moiré des sabres d’acier, la palpitation d’un reflet nacré sur la chair des odalisques, et la noirceur qui s’allume dans la prunelle des spahis. Le corps à corps rythmique et sensoriel de cette langue poétique bat à l’unisson de tous les soupirs, de tous les cris, de tous les chants des héros grecs, des sultans vaincus, des pachas cruels, des captives et des guerriers sur leurs « cavales échevelées »... Qui départagera l’orient de l’occident ? Et l’autre de soi-même ? « Tout vacille et se peint de couleurs inconnues ».
Et cette matière chromatique et sonore du Verbe hugolien trouve son écho comme sa réverbération dans l’orientalisme naissant de Géricault et de Girodet puis de Delacroix, de Descamps, de Colin, de Boulanger, de Chassériau. Car l’orient de l’âme, obscur et éblouissant à la fois, est commun à toute une génération d’écrivains et d’artistes. C’est cette correspondance que l’exposition révèle en pleine lumière, en rapprochant les poèmes de Hugo de peintures, de sculptures et de dessins. Rarement peinture et poésie auront ainsi chanté d’une seule voix, dans l’élan d’un même tempo.
Les 4 quatre parties de l’exposition sont une invocation :
Aux grands précurseurs que sont les poètes, explorateurs, voyageurs et conquérants confondus : Bonaparte et son expédition – l’Egypte ! L’Egypte ! –, Chateaubriand dont l’« Itinéraire de Paris à Jérusalem et de Jérusalem à Paris » ouvre le chemin de tous les voyages en Orient des peintres et écrivains du XIXe, Lord Byron, dont l’engagement en faveur des grecs et les épopées orientales entraînent tout le Romantisme européen dans la course (Delacroix, Ary Scheffer, Géricault).
A l’actualité de la guerre d’indépendance de la Grèce contre les Turcs, (Delacroix, Ary Scheffer, Descamps, Diaz de la Pena, Géricault, David d’Angers) qui occupe toute la première partie du recueil, poèmes guerriers, emportés par l’élan de figures héroïques. Un ensemble exceptionnel de portraits (Girodet-Géricault, Delacroix-Bonnington-Monsieur Auguste), pour la première fois réunis, rendra compte de la fascination des peintres, autour des années 1820-1830 pour l’ardeur sombre de la figure de l’oriental.
A une certaine grâce sauvage … Paru à Londres en 1819, le poème de Byron Mazeppa s’impose en figure épique de l’Inspiration – «Génie, ardent coursier » ! (Victor Hugo). Fauves, étalons et cavaliers transfigurent la beauté farouche en substance tangible du poème ou de la peinture (Géricault, Delacroix, Boulanger, Vernet, Barye).
Au sortilège du harem et des belles captives – de la « captive » à la « Nourmahal la Rousse », de « Sara la baigneuse » à « Lazzara », le miroitement des sons et des couleurs lève le voile sur « cet obscur objet du désir » .(Delacroix, Colin, Deveria, Boulanger, Chassériau, Cabanel, Portaels).
L’exposition réunira une centaine d’œuvres exceptionnelles, dont certaines n’ont jamais été présentées, en provenance de collections publiques françaises et étrangères (musées du Louvre, d’Orsay, Bibliothèque nationale, musées de Lyon, Lille, Besançon, Angers, musée Fabre…, British Museum, Narodny Gallery, National Gallery d’Athènes, musée Benaki, musée de Charleroi) et de collections privées. Un ensemble de livres illustrés et de gravures (Vivant Denon, Cassas, Dupré, De Launay) rend compte des villes et des paysages que les voyageurs ont livré à l’imagination et au rêve des lecteurs – Hugo le premier. Source:
Paris.fr
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