Eugène Delacroix (1798-1863), Femmes d'Alger dans leur appartement. © 2007 Musée du Louvre Angèle Dequier |
C'est beau ! C'est comme au temps d'Homère !
Le
11 janvier 1832, deux ans après la prise d'Alger, Delacroix, déjà célèbre pour
la Barque de Dante, La mort de Sardanapale et La
Liberté guidant le peuple, part pour le Maroc. Il accompagne Charles de
Mornay chef de la mission envoyée par Louis-Philippe auprès de Moulay
Abderrahmane. Le soutien du sultan à la résistance algérienne risquait de gêner
la poursuite de la conquête de l'ouest par l'armée française. Au retour
ils font escale à Alger. Aidé par l'ingénieur du port Poirel, selon Philippe
Burty qui s'appuie sur les témoignages de Mornay et de Charles Cournault,
Delacroix aurait réalisé son désir de pénétrer un harem musulman. Ce terme désigne
la composante féminine de la famille dont l'accès, sauf accord ou intrusion,
n'est pas toléré pour tout homme, y compris les proches, susceptible d'avoir
des relations intimes avec elle. L'impasse sur les enfants qu'il a vus et sur
le statut et l'état civil des personnages retenus, entretient l'ambiguïté.
Après une longue élaboration, il ne garde des femmes dessinées sur place que deux : Mouney Bensultane qui a posé deux fois dans des attitudes différentes, pour la figure voluptueusement accoudée à l'angle gauche face au spectateur et pour celle qui, assise en tailleur au centre, tourne le visage de trois-quart et converse sereinement avec sa compagne de droite, Zera Bensultane. Le mystère plane sur ces femmes, soeurs, cousines ou épouses d'un même homme.
Sont-elles musulmanes? Leur nom arabe ne suffit pas pour l'affirmer. Le serouel que les juives n'ont pas vraiment adopté serait un argument plus valable ainsi que la formule cursive "Mohamed rassoul Allah" hâtivement inscrite sur le panneau chantourné en faïence bleu et blanc, mais n'est-ce pas un accessoire rapporté ? Dans Intérieur d'Alger, aquarelle du Louvre, sur le renforcement du mur à droite du miroir, il y a une vague esquisse desSandales du prophète, icône hagiographique et populaire, fréquente chez les notables musulmans mais a-t-elle un lien direct à sa visite ? Musée du Louvre
Après une longue élaboration, il ne garde des femmes dessinées sur place que deux : Mouney Bensultane qui a posé deux fois dans des attitudes différentes, pour la figure voluptueusement accoudée à l'angle gauche face au spectateur et pour celle qui, assise en tailleur au centre, tourne le visage de trois-quart et converse sereinement avec sa compagne de droite, Zera Bensultane. Le mystère plane sur ces femmes, soeurs, cousines ou épouses d'un même homme.
Sont-elles musulmanes? Leur nom arabe ne suffit pas pour l'affirmer. Le serouel que les juives n'ont pas vraiment adopté serait un argument plus valable ainsi que la formule cursive "Mohamed rassoul Allah" hâtivement inscrite sur le panneau chantourné en faïence bleu et blanc, mais n'est-ce pas un accessoire rapporté ? Dans Intérieur d'Alger, aquarelle du Louvre, sur le renforcement du mur à droite du miroir, il y a une vague esquisse desSandales du prophète, icône hagiographique et populaire, fréquente chez les notables musulmans mais a-t-elle un lien direct à sa visite ? Musée du Louvre