jeudi 31 décembre 2009

Un joyeux réveillon!

Je vous souhaite un joyeux réveillon!
Du rire, des éclats de rire, du bonheur, de la joie, de l'amour,
de la bonne humeur, beaucoup d'émotion
et des bulles plein les coupes!
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mercredi 30 décembre 2009

Un amour de Nounours...

Cette année les nounours ont une saveur de pain d'épices!
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Pour accompagner le foie gras, des petits pains d'épices
individuels, faits maison, seront délicatement
déposés sur chaque assiette...

La beauté selon Jean de la Fontaine

Guillaume Seignac 1870-1924, Reflections
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"La grâce, plus belle encore que la beauté."
Jean de La Fontaine

mardi 29 décembre 2009

Elle se penche sur moi, Paul Eluard

Pierre-Narcisse Guérin 1774-1833, Morphée et Iris
Musée de L'Hermitage, Saint Pétersbourg
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Elle se penche sur moi
Le cœur ignorant
Pour voir si je l’aime
Elle a confiance elle oublie
Sous les nuages de ses paupières
Sa tête s’endort dans mes mains
Où sommes-nous
Ensemble, inséparables
Vivants vivants
Vivant vivante
Et ma tête roule en ses rêves.
.
Paul Eluard

lundi 28 décembre 2009

Parure de perles, d'émeraudes et de diamants

Eugène Devéria 1805-1865, Odalisque
(Courtoisie Brame et Lorenceau, Paris)
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« Elle portait au cou trois colliers qui lui descendaient aux genoux : l’un était fait de grosses perles, et au bout pendait une émeraude de la grosseur d’un œuf de dinde ; le second se composait de deux cents émeraudes, toutes du plus beau vert […], le troisième, c’était encore des petites émeraudes, d’une rondeur parfaite. Mais ses boucles d’oreilles éclipsaient tout le reste : c’était deux diamants en forme de poires, de la grosseur d’une belle noisette. Autour de son talpok, elle avait quatre cordons de perles, les plus blanches et les plus parfaites qui soient, de taille à faire quatre colliers comme celui de la duchesse de Malborough, attachés par deux roses, composées d’un gros rubis, entouré de vingt diamants superbes. En outre, sa coiffure était couverte d’épingles à la tête d’émeraude et de diamant. Elle portait de grands bracelets de diamants et cinq bagues aux doigts avec des solitaires, les plus gros que j’aie jamais vus. Je puis affirmer qu’aucune reine d’Europe n’en possède la moitié, et les joyaux de l’impératrice, pourtant beaux, paraîtraient mesquins à côté des siens. »
Lady Mary Wortley Montagu, Une Anglaise en Turquie au XVIIIe siècle,
Extrait: Du Maroc aux Indes, Voyages en Orient aux XVIIIe et XIXe siècle, Lynne Thornton

dimanche 27 décembre 2009

Une déclaration d'amour...

Kees Van Dongen 1877–1968, Le Tango de l’archange
Coll. Nouveau Musée National de Monaco©
Succession Kees Van Dongen
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«Il n'y a pas d'amour malheureux :
on ne possède que ce qu'on ne possède pas.
Il n'y a pas d'amour heureux :
ce qu'on possède, on ne le possède plus.»
Marguerite Yourcenar



Nathalie Baye - Sergi López
Frédéric Fonteyne, Une liaison pornographique (1999)

Un thé du côté de chez Swann

Edith Mitchill Prellwitz 1864-1944 , Afternoon tea
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Odette fit à Swann "son" thé, lui demanda: "Citron ou crème?" et comme il répondit "crème", lui dit en riant: "Un nuage!" Et comme il le trouvait bon: "Vous voyez que je sais ce que vous aimez." Ce thé, en effet, avait paru à Swann quelque chose de précieux comme à elle-même, et l'amour a tellement besoin de se trouver une justification, une garantie de durée, dans des plaisirs qui au contraire sans lui n'en seraient pas et finissent avec lui, que quand il l'avait quitté à sept heures pour rentrer chez lui s'habiller, pendant tout le trajet qu'il fit dans son coupé, ne pouvant contenir la joie que cet après-midi lui avait causée, il se répétait: "Ce serait bien agréable d'avoir ainsi une petite personne chez qui on pourrait trouver cette chose si rare, du bon thé."
Marcel Proust, Un amour de Swann

samedi 26 décembre 2009

Vingt-quatre heures d'une femme sensible, Constance de Salm

Antoine-Jean Gros 1771-1835 Bacchus et Ariane
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Vingt-quatre heures d'une femme sensible
Constance de Salm
Lettre XXXVIII

"L’amour !... Qu’est-ce que l’amour ?... Un caprice, une fantaisie, une surprise du cœur, peut-être des sens ; un charme qui se répand sur les yeux, qui les fascine, qui s’attache aux traits, aux formes, aux vêtements même d’un être que le hasard seul nous fait rencontrer. Ne le rencontrons-nous pas ? rien ne nous en avertit, ne nous trouble… nous continuons de vivre, d’exister, de chercher des plaisirs, d’en trouver, de poursuivre notre carrière comme si rien ne nous manquait !... L’amour n’est donc pas une condition inévitable de la vie, il n’en est qu’une circonstance, un désordre, une époque… que dis-je ? un malheur ! une crise… une crise terrible… elle passe, et voilà tout."
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Le Mot de l'éditeur: Véritable petit bijou, ce roman épistolaire publiée en 1824 se présente comme une variation sur la jalousie et ses affres. Confrontée à l'image obsédante de son amant disparaissant dans la calèche d'une autre beauté au sortir de l'opéra, notre héroïne tente de comprendre et de calmer les milles émotions qui l'assaillent. Au cours d'une nuit d'insomnie et d'une journée perdue à guetter un signe de celui qui -semble-t-il vient de la trahir, elle ne trouve d'autre consolation que de lui écrire. Quarante-quatre lettres pour dire vingt-quatre heures de fièvres, de doutes et de désespoir.
Cet unique roman de roman Constance de Salm bouleversera tous les amoureux de Stefan Zweig et de Marcelle Sauvageot. Poétesse et dramaturge, celle que l'on surnommait " la muse de la Raison " défendit ardemment la cause féminine et tint un brillant salon littéraire, ou se côtoyèrent Alexandre Dumas fils, Paul Louis Courier, Stendhal et Houdon.

Michel Berger, l'étoile au coeur brisé

Michel Berger L'étoile au coeur brisé
Grégoire Colard et Alain Morel
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Mot de l'éditeur: Avec Starmania, des tubes par dizaines pour France Gall, Françoise Hardy, Johnny Hallyday et lui-même, Michel Berger est resté jusqu'à ce jour l'auteur incroyablement populaire et respecté d'une oeuvre lumineuse. Il aurait pu en être heureux, mais cette biographie met clairement en évidence ses difficultés à supporter la vie, après l'abandon de son père, celui de Véronique Sanson, les disparitions de son frère, de Daniel Balavoine, de Coluche, et la maladie mortelle de sa fille Pauline. Heureusement, il y eut l'amour serein, l'incroyable complicité personnelle et les rapports intenses avec France Gall, sa femme. Cette vie en chantant mais désenchantée fut celle d'un homme complexe. Tous les témoignages de proches et d'artistes soulignent, dans ces pages, quelle inspiration de génie l'animait, quelles motivations l'aidaient à supporter des drames dont il ne parlait qu'en chansons. Michel Berger était un homme pressé, certain de mourir jeune comme son idole James Dean, un être avide d'une reconnaissance mondiale, éternel nostalgique de ses passions amoureuses. Un artiste au coeur brisé que le destin implacable n'a jamais manqué de frapper encore et encore, jour après jour.


Michel Berger
Chanter pour ceux qui sont loin de chez eux

Désir caché

Hans Makart 1840-1884, La Japonaise
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«Les robes des femmes, de tout âge et de tout pays,
sont une simple variante de l'éternel lutte entre le désir
reconnu de s'habiller et le désir caché de se déshabiller.»
Lin Yutang

Les Ptits Plaisirs, Clara Plume

vendredi 25 décembre 2009

Mystère de l'Incarnation

Edward Robert Hughes 1851–1914, Stars of Heaven
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« Le mystère de l'incarnation se répète en chaque femme ;
tout enfant qui naît est un Dieu qui se fait homme. »

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Simone de Beauvoir, Le Deuxième sexe

mercredi 23 décembre 2009

Déco de Noël

Je vous souhaite un joyeux Noël 2009

Une lettre d'amour...

Thomas Sully 1783-1872, The love letter
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« L'amour fantasmé vaut bien mieux que l'amour vécu.
Ne pas passer à l'acte, c'est très excitant. »
Andy Warhol
Extrait de Ma philosophie de A à B et vice versa

lundi 21 décembre 2009

J'ai tant rêvé de toi, Robert Desnos

Alexandre-Marie Colin 1798-1875 Odalisque
© Musée du Louvre / H. Brejat
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J'ai tant rêvé de toi que tu perds ta réalité.
Est-il encore temps d'atteindre ce corps vivant
Et de baiser sur cette bouche la naissance
De la voix qui m'est chère?
J'ai tant rêvé de toi que mes bras habitués
En étreignant ton ombre
A se croiser sur ma poitrine ne se plieraient pas
Au contour de ton corps, peut-être.
Et que, devant l'apparence réelle de ce qui me hante
Et me gouverne depuis des jours et des années,
Je deviendrais une ombre sans doute.
O balances sentimentales.
J'ai tant rêvé de toi qu'il n'est plus temps
Sans doute que je m'éveille.
Je dors debout, le corps exposé
A toutes les apparences de la vie
Et de l'amour et toi, la seule
qui compte aujourd'hui pour moi,
Je pourrais moins toucher ton front
Et tes lèvres que les premières lèvres
et le premier front venu.
J'ai tant rêvé de toi, tant marché, parlé,
Couché avec ton fantôme
Qu'il ne me reste plus peut-être,
Et pourtant, qu'a être fantôme
Parmi les fantômes et plus ombre
Cent fois que l'ombre qui se promène
Et se promènera allègrement
Sur le cadran solaire de ta vie.
.
Robert Desnos

dimanche 20 décembre 2009

Rubayat Omar Khayyâm, quatrain LXXIII

Adolphe Lalire dit La Lyre 1848-1933, Madeleine
Musée du Château royal de Blois, ©Haguar du Nord
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Pourquoi tant de douceur, de tendresse, au début de notre amour?
Pourquoi tant de caresses, tant de délices, après?
Maintenant, ton seul plaisir est de déchirer mon cœur...
Pourquoi?
.
Omar Khayyâm, Rubayat quatrain LXXIII

Vers gravés sur un oranger, Evariste de Parny

Jean Honore Fragonard 1732-1806, The Souvenir
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Oranger, dont la voûte épaisse
Servit à cacher nos amours,
Reçois et conserve toujours
Ces vers, enfants de ma tendresse;
Et dis à ceux qu'un doux loisir
Amènera dans ce bocage,
Que si l'on mourait de plaisir,
Je serais mort sous ton ombrage.
.
Evariste de Parny

vendredi 18 décembre 2009

De la créativité et de l'immortalité...

Robert Lefevre 1755-1830, Venus désarmant l’Amour
Château de Fontainebleau
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Or il est bien possible que l’amour ait, lui aussi, ses aspects physiques et chimiques, mécaniques et végétatifs. Stendhal parle d’une cristallisation et, ailleurs, d’une fièvre ; être amoureux, dit Socrate dans le Phèdre, c’est une ivresse, une maladie, un délire. Ce n’est justement pas une mauvaise ivresse, ajoute-t-il, mais la meilleure ivresse qui soit ; non pas une maladie néfaste ni une folie humaine au sens pathologique, mais une mania inspirée par le divin et aspirant à lui, une folie divine qui donne des ailes à l'âme confinée dans le terrestre. D’après lui, l’éros n’est certes pas un dieu, il n’est ni bon ni mauvais, ni beau ni laid, c’est un grand démon, un médiateur entre les hommes et les dieux, un incitateur, inoculant aux hommes le désir de ce qui leur manque : le beau, le bien, le bonheur, la perfection – autant d’attributs divins dont l’amant voit le reflet dans l’aimé – et finalement même l’immortalité. L’objet de l’amour est « la procréation et l’enfantement dans la beauté », dit Diotime, « la plus sage des femmes», dont Socrate rapporte les propos dans le Banquet. Et cet amour « procréant et enfantant », y compris l’amour physique et animal, mais plus encore ses formes spirituelles, pédagogiques, artistiques, politiques, philosophiques, bref, ce que nous appelons la créativité, voilà ce qui constitue chez l’homme sa part d’immortalité, car cela garde consistance et continue d’agir par-delà sa mort. Au reste, c’est « dans la beauté », précision qui n’est pas sans importance ; « la procréation et l’enfantement dans la beauté », c’est-à-dire dans le désir de ces attributs divins qui nous font précisément défaut, à nous autres humains.
Extrait: Sur l'amour et la mort, Patrick Süskind

Edouard Leon Cortes, Paris sous la neige

Arc de Triomphe
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Place de l'Opéra
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Place Pigalle
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Chatelet
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Quai de Montebello
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Porte Saint Martin
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Café de la Paix
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Quai du Louvre
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Place de la Répubique
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Rue Royale Madeleine
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Boulevard de la Madeleine
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Place de Clichy
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Edouard Léon Cortès 1882-1969
Paris sous la neige
Rehs Galleries

Retour au nid

Attribué à Fragonard Jean-Honoré 1732-1806
Le nid d'oiseaux, Musée du Louvre
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Après une petite escapade d'une dizaine de jours en Ecosse,
l'oisillon est rentré au nid... heureuse de retrouver
les siens, son environnement et
son petit chien...

mercredi 16 décembre 2009

Circé, ou la magie de l'Amour

Circé offrant la coupe à Ulysse
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Circé, ou la magie de l'Amour
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Fille du Soleil, la magicienne Circé vit dans un palais sur l’île d’AEa. Elle confectionne des breuvages pour transformer les visiteurs importuns en animaux. Dans l’Odyssée, Homère raconte comment Ulysse et ses compagnons, de retour de la guerre de Troie, abordèrent sur son île. Les membres de l’équipage envoyés en reconnaissance furent métamorphosés en bêtes par la magicienne. Certains, changés en sangliers, sont présents à ses pieds dans le tableau. Circé symbolise les instincts les plus bas : usant de maléfices, elle transforme l’homme en animal afin d’assouvir ses désirs charnels. Elle incarne une féminité dangereuse et vile ;
Waterhouse, qui aimait peindre les femmes fatales, a représenté Circé au moment précis où elle s’apprête à offrir la potion magique à Ulysse. Il la peint dans toute la grandeur de sa puissance malfaisante : les bras tendus, le menton relevé, le regard hautain, elle est majestueuse et imposante. Pourtant toute la science de ses drogues restera sans effet face à l’intelligence perspicace d’Ulysse, dont on aperçoit ici le reflet dans le miroir, obligera la magicienne à rendre à ses marins leur apparence naturelle. Plus encore, il réussira à opérer un véritable retournement : Circé va tomber amoureuse de lui, et de menaçante deviendra bienveillante, lui prodiguant maints conseils pour ses périples à venir.
Extrait: Les femmes qui aiment sont dangereuses, Laure Adler & Elisa Lécosse (page 72), à découvrir ICI

Ecrire la peinture de Diderot à Sollers, Pascal Dethurens

La peinture est une poésie muette et la poésie une peinture aveugle.
Léonard de Vinci

Les premières descriptions d’œuvres d’art en littérature remontent à l’Antiquité avec L’Iliade et L’Énéide– d’où le terme d’ekphrasis utilisé pour qualifier cet exercice de style, ce défi rhétorique qui consiste à donner à voir ce qui n’est pas sous les yeux, à restituer l’indicible beauté plastique par la magie des mots.
À la Renaissance, les deux Muses, l’Art et la Poésie se trouvent des affinités électives. Poètes et écrivains dès lors rivalisent d’audace et d’inventivité pour rendre compte de tableaux dans leurs œuvres.
Avec Diderot, le genre acquiert ses lettres de noblesse et entre dans l’histoire littéraire. Pendant plus de vingt ans, de 1759 à 1781, il excelle à rendre compte des Salons de peinture du Louvre où exposent les Chardin, Greuze, Vernet et autre Fragonard. Le ton est donné, libre et vif, sans demi-teinte dans les jugements de valeur, qu’ils écorchent ou qu’ils portent au pinacle. C’est cette liberté qui fera les grandes heures de la critique d’art au XIXe siècle avec Stendhal, Gautier, Baudelaire, Zola, Mirbeau… Leur prose vibrante et enlevée jouera un rôle important dans la reconnaissance des peintres de la modernité tels les impressionnistes (Manet, Monet notamment).
Au XXe siècle, les sphères de la peinture et de la littérature s’entrecroisent, voire se confondent ; peintres et écrivains partagent les mêmes sources d’inspiration, défendent les mêmes aspirations au renouveau esthétique. Ainsi naissent les grands duos « écrivain-artiste » : Proust-Monet, Apollinaire-Picasso, Breton-Ernst, Genet-Giacometti, Beckett-Van Velde, Leiris-Bacon… Plus que jamais, dans une émulation créatrice très féconde, la plume des uns devient le prolongement désigné du pinceau des autres.
En confrontant directement les œuvres picturales avec leurs commentaires littéraires, cette anthologie illustrée se propose d’explorer ce dialogue éternel entre les arts, cette fascination réciproque qui a donné naissance à quelques-unes des grandes pages de la littérature française. De Pompéi à Francis Bacon, en passant par Raphaël, Rubens et Delacroix, ce livre somptueux nous invite à une promenade parmi les chefs-d’œuvre de la peinture occidentale, sous le regard complice et éclairé de nos grands.

Coup de coeur

Un baiser volé...

Stevens Alfred 1823-1906, Tête de femme vue de dos
(C) RMN / Stéphane Maréchalle
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"Un baiser légal ne vaut jamais un baiser volé."
Guy de Maupassant
Extrait de Confession d'une femme

mardi 15 décembre 2009

Tard dans la vie, Pierre Reverdy

Tard dans la vie
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Je suis dur
Je suis tendre
Et j'ai perdu mon temps
A rêver sans dormir
A dormir en marchant
Partout où j'ai passé
J'ai trouvé mon absence
Je ne suis nulle part
Excepté le néant
Mais je porte caché au plus haut des entrailles
A la place ou la foudre a frappé trop souvent
Un coeur ou chaque mot a laissé son entaille
Et d'où ma vie s'égoutte au moindre mouvement
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Pierre Reverdy (La liberté des mers)
.
Brondy Mattéo 1866-1944, Environs de Meknes
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En mémoire de
mon petit fère Samir
qui nous a quitté le 15 décembre 2007

lundi 14 décembre 2009

André-Charles Boulle

Ebéniste du roi (1642-1732)
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Désigné au roi par Colbert comme « le plus habile dans son métier », Boulle est l’auteur d’un grand nombre de meubles en bronze et marqueterie qui en font le premier grand ébéniste du mobilier français des XVIIe-XVIIIe siècles. La créativité et la richesse de ses meubles contribuèrent à la réputation de Versailles en la matière.
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Auteur dès 1672 de toutes sortes de meubles pour Louis XIV, sa famille et la cour, le nom de Boulle est inséparable de la marqueterie de cuivre et d’écaille qui a fait son succès : la fameuse « marqueterie Boulle ». Bien qu’il n’en soit pas l’inventeur, il a su créer un procédé nouveau : découper un motif sur ces deux matériaux. Il obtient alors deux panneaux: la « partie » et la « contrepartie ». Le premier est en cuivre sur fond d’écaille, le second en écaille sur fond de cuivre. En 1684-1692, le Grand Dauphin commande en marqueterie Boulle les lambris et parquet de son cabinet à Versailles, disparus au XVIIIe.
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Autre innovation majeure de Boulle : appliquer des bronzes sur ses meubles pour en protéger les parties les plus sensibles. Mascarons, griffes, frises, feuillages… envahissent consoles, bureaux, cabinets... Bronzes que l’on retrouve sur les pendules, les cartels, les candélabres, les encriers…
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L’ébéniste ne se contente pas d’innovations techniques ou esthétiques, il crée aussi de nouveaux meubles. Pour la chambre de Louis XIV à Trianon, il invente en 1708 un meuble révolutionnaire : la commode. Aujourd’hui présentées à Versailles, les deux commodes du roi résument à merveille l’art de Boulle : originalité du meuble dans son principe et sa forme ; marqueterie de cuivre et d’écaille ; abondance des bronzes. Elles sont de surcroît les rares meubles identifiés de son immense production. Boulle est aussi l’auteur pour le roi des grands bureaux plats sur pieds, des tables de salon, des coffres à bijoux, des horloges monumentales à balancier…
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La beauté et la perfection de ses meubles lui valent une immense célébrité en France et en Europe : Philippe V d’Espagne, Maximilien-Emmanuel de Bavière… font partie de sa prestigieuse clientèle. Paradoxalement, Boulle eut souvent des ennuis financiers : le roi dut intervenir à plusieurs reprises pour le protéger de ses créanciers. Passés de mode à sa mort en 1732, ses meubles furent reproduits avec succès au milieu du XVIIIe et surtout sous le Second Empire.
Château de Versailles

Paire de cabinets Charles-André Boulle, 1735
The Royal Collection © 2009,Her Majesty Queen Elizabeth II

Armoire André-Charles Boulle Paris, début du XVIIIe,
Musée du Louvre
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Cabinet André-Charles Boulle, 1675
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Pour un complément d'information
Boulle, Les commandes pour Versailles,
de la Revue Dossier de L'Art
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Boulle (1642-1732)
Un Nouveau Style pour l’Europe
Du 30 Octobre 2009 au 31 Janvier 2010
Au Musée des Arts Décoratifs de Francfort
«Trois opérations : Voir, opération de l’œil. Observer, opération de l’esprit. Contempler, opération de l’âme. Quiconque arrive à cette troisième opération entre dans le domaine de l’art.» Emile Bernard