mercredi 16 novembre 2011

La Sulamite dévoilée. Genèse du Cantique des Cantiques de Gustave Moreau

Gustave Moreau, Le Cantique des cantiques, 1853, huile sur toile, 300 x 319 cm
 ©Dijon, Musée des Beaux-arts. Photo François Jay
***
La Sulamite dévoilée
Genèse du Cantique des Cantiques de Gustave Moreau 
Du 15 octobre au 16 janvier 2012

Gustave  Moreau, La Sulamite (le Cantique des Cantiques)
Grisaille. Inv Cat.867 (c) RMN photo Stéphane Maréchalle
Une invitation à entrer dans l'intimité d'un chef-d'œuvre
L'acquisition exceptionnelle, en 2008, de huit dessins préparatoires au Cantique des Cantiques de Gustave Moreau est l'occasion de réunir pour la première fois la quasi-totalité des études préliminaires, peintes et dessinées, de ce tableau de jeunesse de l'artiste, provenant pour l'essentiel du musée Gustave-Moreau à Paris.
C'est ainsi près d'une trentaine d'œuvres qui permettent de rentrer dans l'intimité du processus créatif du peintre. La radiographie du tableau ainsi qu'un film, conçu spécialement pour l'exposition, mettent en lumière les hésitations et les revirements du peintre.

Un chef-d’œuvre de jeunesse
Commandé par l’État en 1852, le Cantique des Cantiques est exposé l’année suivante au Salon. Éclipsé par les scandaleuses Baigneuses de Courbet, le tableau retient peu l’attention des critiques qui ne voient en Moreau qu’un imitateur de Delacroix et de Chassériau. De fait, l’influence de ce dernier, représenté dans l’exposition par quatre œuvres provenant du musée du Louvre, y est encore perceptible. C’est également en 1853 que l’œuvre est déposée par l’État au musée de Dijon. Pour cette toile de grandes dimensions, inhabituelles chez le peintre, Moreau a choisi d’illustrer l’épisode du viol de la Sulamite par des soldats ivres, inspiré du Cantique des Cantiques. Ce poème d’amour érotique, tiré de l’Ancien Testament, est attribué au roi Salomon : prisonnière de son harem, la Sulamite, originaire de Sulam en Galilée, rêve de son bien-aimé dont elle est séparée. Alors qu’elle tente de le rejoindre à la nuit tombée, elle est agressée par des soldats ivres qui lui arrachent ses vêtements : « Je l’ai cherché et je ne l’ai pas trouvé ; je l’ai appelé, il n’a pas répondu. Les gardes m’ont rencontrée, ceux qui font la ronde dans la ville ; ils m’ont frappée, ils m’ont meurtrie ; ils m’ont enlevé mon voile, ceux qui gardent la muraille. » (Le Cantique des Cantiques, chapitre V, verset 7)

6 commentaires:

  1. Un texte si beau et une peinture que je ne connais pas, au bonheur de cette découverte, cela me donne envie d'aller la voir, belle soirée à toi, je t'embrasse, Martine

    RépondreSupprimer
  2. merci pour cette nouvelle découverte :)

    RépondreSupprimer
  3. Il y a certains voiles que l'on aime voir levés !!! Merci...

    RépondreSupprimer
  4. Coucou Kenza ! Nouveau tag ! Enfin il n'est pas de moi à l'origine mais si tu as envie de participer, voilà (voir sur mon blog) ! :)

    RépondreSupprimer
  5. Je penserai à ton très bel article en allant l'admirer car j'habite dans cette ville...Belle journée à toi.

    RépondreSupprimer
  6. je viens d'ouvrir un paquet commandé sur un site de livres épuisés, dedans trois textes d'Ernest Renan, un sur Job, un sur l'Ecclésiaste et un sur ....le Cantique des Cantiques
    je lis ainsi ton billet avec une gourmandise particulière

    RépondreSupprimer

«Trois opérations : Voir, opération de l’œil. Observer, opération de l’esprit. Contempler, opération de l’âme. Quiconque arrive à cette troisième opération entre dans le domaine de l’art.» Emile Bernard