Antonio Mancini (1852-1930), The Customs |
Mon enfant, ma sœur,
Songe à la douceur
D'aller là-bas vivre ensemble !
Aimer à loisir,
Aimer et mourir
Au pays qui te ressemble !
Les soleils mouillés
De ces ciels brouillés
Pour mon esprit ont les charmes
Si mystérieux
De tes traîtres yeux,
Brillant à travers leurs larmes.
Là, tout n'est qu'ordre et beauté,
Luxe, calme et volupté.
Des meubles luisants,
Polis par les ans,
Décoreraient notre chambre ;
Les plus rares fleurs
Mêlant leurs odeurs
Aux vagues senteurs de l'ambre,
Les riches plafonds,
Les miroirs profonds,
La splendeur orientale,
Tout y parlerait
À l'âme en secret
Sa douce langue natale.
Là, tout n'est qu'ordre et beauté,
Luxe, calme et volupté.
Vois sur ces canaux
Dormir ces vaisseaux
Dont l'humeur est vagabonde ;
C'est pour assouvir
Ton moindre désir
Qu'ils viennent du bout du monde.
- Les soleils couchants
Revêtent les champs,
Les canaux, la ville entière,
D'hyacinthe et d'or ;
Le monde s'endort
Dans une chaude lumière.
Là, tout n'est qu'ordre et beauté,
Luxe, calme et volupté.
Songe à la douceur
D'aller là-bas vivre ensemble !
Aimer à loisir,
Aimer et mourir
Au pays qui te ressemble !
Les soleils mouillés
De ces ciels brouillés
Pour mon esprit ont les charmes
Si mystérieux
De tes traîtres yeux,
Brillant à travers leurs larmes.
Là, tout n'est qu'ordre et beauté,
Luxe, calme et volupté.
Des meubles luisants,
Polis par les ans,
Décoreraient notre chambre ;
Les plus rares fleurs
Mêlant leurs odeurs
Aux vagues senteurs de l'ambre,
Les riches plafonds,
Les miroirs profonds,
La splendeur orientale,
Tout y parlerait
À l'âme en secret
Sa douce langue natale.
Là, tout n'est qu'ordre et beauté,
Luxe, calme et volupté.
Vois sur ces canaux
Dormir ces vaisseaux
Dont l'humeur est vagabonde ;
C'est pour assouvir
Ton moindre désir
Qu'ils viennent du bout du monde.
- Les soleils couchants
Revêtent les champs,
Les canaux, la ville entière,
D'hyacinthe et d'or ;
Le monde s'endort
Dans une chaude lumière.
Là, tout n'est qu'ordre et beauté,
Luxe, calme et volupté.
Charles Baudelaire, Les Fleurs du mal
J'adore Baudelaire.
RépondreSupprimerAu revoir.
Et oui:
RépondreSupprimerLe Poète est semblable au prince des nuées
Qui hante la tempête et se rit de l'archer;
Exilé sur le sol au milieu des huées,
Ses ailes de géant l'empêchent de marcher.
C.B
Bonne nuit
K
Je le dis si souvent, in petto ...
RépondreSupprimerSi beau si beau ... merci chère Kenza !
TOUT EST BEAU !!! Je prends tout dans mon coeur et te remercie du voyage... Bises. brigitte
RépondreSupprimerEt voilà comment en quelques mots et images l'on redonne à la pensée pour tout le jour tout le brillant du vagabondage.
RépondreSupprimerMerci Kenza, je me fais rare, mais cela est juste en écriture, car je viens souvent visiter votre blog.
Belle fête de la musique. La mienne sera sans doute sous l'orage, il couvre l'Oise de ses grondements!!!
Mon préféré... et l'illustration que tu as choisie donne un bel éclairage à ce texte magnifique.
RépondreSupprimerLe beauté. La transparence. L'odeur âcre de fleurs. La temps.
RépondreSupprimerAmie Kenza, Charles Baudelaire est la lumière.
Bonne nuit, ma amie Kenza.
Ohhhh ce poème est une enchantement, enchantement qui ne s'estompe pas au fil des lectures et des rencontres (comme aujourd'hui sur ton blog).
RépondreSupprimerUne bien douce invitation...
Et merci pour tes mots sur mon blog. Oui bientôt les vacances et le repos!!! Youpi!!!!
Ca tombe bien ! Beaux jours à toi Kenza.
RépondreSupprimerTout est sublime, comme d'habitude !
RépondreSupprimerLes mots de Baudelaire qui pourraient illustrer quelques images de Venise, l'orientale avec ses canaux et ce tableau qui me fait rêver, pouvoir emmener des malles sans avoir à les porter !
Je me fais rare en ce moment mais je passe comme toujours, j'entre sans frapper et profite du moment présent !
Je t'embrasse
Danielle
c'est beau! j'imagine mon coffre avec tous ces bagages!
RépondreSupprimerAvec ce tableau, ce poème connu prend une autre dimension. Excellent choix!
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