« La défaite commence à partir du moment où l'adversaire parvient à vous faire douter de
vous-même jusqu'à ce que vous vous sentiez coupable et soyez prêt à agir selon sa volonté,
à vous plier à ses exigences. »
vous-même jusqu'à ce que vous vous sentiez coupable et soyez prêt à agir selon sa volonté,
à vous plier à ses exigences. »
Quatrième de couverture
Casablanca,
début des années 2000. Un peintre, au sommet de sa gloire, se retrouve du jour
au lendemain cloué dans un fauteuil roulant, paralysé par une attaque
cérébrale. Sa carrière est brisée et sa vie brillante, faite d'expositions, de
voyages et de liberté, foudroyée.
Muré dans la
maladie, il rumine sa défaite, persuadé que son mariage est responsable de son
effondrement. Aussi décide-t-il, pour échapper à la dépression qui le guette,
d'écrire en secret un livre qui racontera l'enfer de son couple. Un travail
d'auto-analyse qui l'aidera à trouver le courage de se libérer de sa relation
perverse et destructrice. Mais sa femme découvre le manuscrit caché dans un
coffre de l'atelier et décide de livrer sa version des faits, répondant point
par point aux accusations de son mari.
Qu'est-ce que
le bonheur conjugal dans une société où le mariage est une institution ?
Souvent rien d'autre qu'une façade, une illusion entretenue par lâcheté ou
respect des convenances. C'est ce que raconte ce roman en confrontant deux
versants d'une même histoire.
Tahar Ben Jelloun est né à Fès en 1944.
Il a obtenu le prix Goncourt en 1987 pour La Nuit sacrée. Il est l’auteur aux
Éditions Gallimard de romans — parmi lesquels Partir, Sur ma mère et
Au pays — de récits — Jean Genet, menteur sublime et Par le feu — et d’un recueil de poèmes : Que la
blessure se ferme.
Extrait
Extrait
Vers minuit,
après avoir fait tous les efforts possibles pour dissimuler à sa femme cette
hostilité, il la retrouva cachée dans un coin, qui pleurait. Il sécha ses
larmes et la consola. Avait-elle entendu les médisances de sa tante, ou
était-ce le fait de quitter ses parents pour partir fonder une famille avec lui
qui la bouleversait soudain ? Le peintre songea au mariage de sa sœur où
tout le monde pleurait parce que son mari était venu l’enlever définitivement. C’était
il y avait longtemps à Fès, un mariage dans le pur respect de ces traditions
que vénérait sa tante. Les familles s’unissaient entre elles. Tout se réglait à
demi-mot ; chacun connaissait par cœur son rôle et la pièce ne pouvait pas
être ratée puisque tout était prévu, le rituel se déroulait sans embûches, les
familles étaient entre elles, pas de mauvaise surprise, pas de discours déplacé
ou de faute de goût. Au moindre faut pas, il y avait toujours quelqu’un pour
intervenir et rétablir l’équilibre de la fête.
Aujourd’hui, il savait très bien pourquoi ce
soir-là sa femme s’était mise à pleurer et n’avait pu lui répondre. L’attitude
des deux familles avait ravivé un sentiment de rejet qu’elle croyait avoir
dépassé depuis qu’elle vivait avec le peintre. Les souvenirs des insupportables
humiliations dont elle avait été victime dans son enfance parce qu’elle était
de condition modeste lui revenaient, comme une blessure secrète qui se rouvrait
d’un coup.
Il se dit qu’il aurait dû mieux la défendre.
Préparer le terrain avant le mariage. Lui dire qu’il l’aimait quelle que soit l’opinion
de leurs familles, dont il se contrefichait. Il aurait pu facilement lui
prouver que leur amour était plus fort que n’importe quel incident de parcours.
Mais il n’avait pas pris cette précaution, pensant que son amour était si
évident, visible, et qu’il ferait taire
les mauvaises langues. Ce mariage, c’était comme crier son amour sur les toits,
hurler à qui voulait l’entendre son attachement à cette fille du bled, et dire
publiquement sa fierté d’avoir défié toute une classe sociale.
Seul dans les rues, les poings dans les poches,
il remâchait leurs histoires et cherchait en vain le moyen de faire cesser
leurs disputes, et retrouver l’essence même de l’amour qu’ils se portaient.
Gallimard
Gallimard
* Roger Bezombes (1913- 1994) Les désenchantées, 1939, Salon d’Automne de 1940
Huile
sur bois – 167 x 150 Narbonne, Musée d’art et d’histoire Photo : Musée de Narbonne *
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* Né à Paris en
1913, Roger Bezombes fut un peintre très fécond aux multiples talents,
réalisant aussi bien des peintures murales et décorations monumentales que des
cartons de tapisseries ou illustrations de livres. Sa prodigieuse activité fut
récompensée par de nombreux prix. Nombre de ses œuvres ont figuré dans des
expositions internationales et sont maintenant dans des musées. Après avoir
obtenu le Prix de Rome en 1936, il est lauréat de la Bourse Nationale de l'Etat
grâce à laquelle il va pouvoir voyager à travers le Maghreb, sur les traces de
Delacroix. Il embarque pour le Maroc le 3 septembre 1937 où il parcourut de
nombreuses villes pendant plusieurs mois. Il fut tellement séduit et ébloui par
ce pays qu'il exposa dès 1938 de nombreuses toiles et gouaches provenant de son
séjour marocain. Source : Drouot
l'art de déniché des spendeurs ; ce tableau qui nous fait rentrait dans l'intimité d'un maison et des préapratifs
RépondreSupprimermerci . j'espère que ton &té fut bon je t'embrasse frankie
Tout un programme !
RépondreSupprimerL bonheur conjugal, difficile à obtenir et auquel il faut oeuvrer jour après jour.
Le tableau est magnifique...encore une découverte pour moi et je m'en réjouis...quant au bonheur conjugal..comment en parler quand on partage la vie de la même personne depuis 50 ans..je dirais que ce bonheur-là se gagne..jour après jour..qu'il faut le vouloir à deux...mais...c'est juste mon avis...et la vie m'a beaucoup donné en ce domaine-là.
RépondreSupprimerJe suis tentée par la lecture du livre...c'est aussi une belle proposition
Belle semaine à toi Kenza...
Ce livre me fait penser à la Sonate à Kreutzer où Tolstoï fait une description et jugement du couple et de la femme en particulier, assez virulente et méchante.
RépondreSupprimerA qui la faute? est la réponse de Sofia Tolstoï au livre de son mari.
Je vais m'empresser d'acheter le livre que tu nous présente, merci.
Tien j'ai une envie soudaine d'écriture :):):)
Oui, comme le souligne Solveig, joli programme ;))))
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