mardi 28 janvier 2014

Femmes berbères du Maroc, Fondation Pierre Bergé – Yves Saint Laurent

Parures de la région du Souss, Sud-ouest du Maroc © Musée Berbère photo Nicolas Mathéus

Femmes berbères du Maroc
 du 21 mars au 20 juillet 2014

   Pour sa 21ème exposition, la Fondation Pierre Bergé – Yves Saint Laurent accueille l’exposition « Femmes berbères du Maroc ». Une occasion de partager la richesse du patrimoine amazigh (berbère), mais aussi de mettre à l’honneur les femmes berbères à qui il doit en grande partie sa survivance. Cette dernière s’explique par la transmission de la langue, mais aussi des savoir-faire – dont certains, essentiellement féminins – comme le tissage, ou encore la poterie dans le Nord du Royaume. C’est enfin l’opportunité de montrer la beauté des parures berbères, diverses selon les régions, mais toujours extraordinaires.

  À travers les plus beaux objets conservés au musée berbère du Jardin Majorelle à Marrakech mais aussi au musée du quai Branly ou dans des collections particulières, l’exposition explore la place centrale des femmes dans la culture berbère.

Parures Aït Seghrouchen et Maroc septentrional Nord et centre-est du Maroc © Musée berbère photo Nicolas Mathéus

Musiciennes danseuses de Tiznit Région du Souss, 1934-1939 © Jean Besancenot, Institut du monde arabe, Paris

samedi 18 janvier 2014

Les Nuits du Caire, Gilbert Sinoué

Georges Antoine Rochegrosse (1859-1938), Musicienne égyptienne jouant du luth


Les Nuits
du Caire

- Vous avez vécu dans le souvenir
du bonheur, Karim.
Or, rien n'empêche le bonheur
comme le souvenir du bonheur.




Extrait
 «Je suis né d'une ville enceinte de lumière qu'un fleuve têtu traverse lentement. Je suis né entre deux rives, femelles engrossées, qui bataillent le désert depuis la nuit des temps.
  C'est ici, par hasard, que la nature survit parmi les ombres vertes, vaguement disséminées. Par hasard aussi que le vent ensemence les cités palmeraies. Je suis né d'un limon inséminé de tout ; d'un pays à l'été infini et qui n'en finit pas. Les dieux l'ont parcouru un soir d'il y a longtemps, signant au pied des dunes leurs gestes démesurés. Depuis lors, Horus, Harmakhis, Maât et les autres sommeillent dans une vallée royale en allée du présent, tandis que leurs enfants, boueux, surnuméraires, cherchent désespérément le dernier lac sacré. C'est ici que tout se noue dans la sueur des mots, le croisement des regards, les langueurs anonymes. Ici que l'on apprend le vrai sens du mot destin, de l'écrit, du mektoub, l'autre pseudonyme de Dieu.
  Minuit et demi, écrivait le vieil homme dont la silhouette courbée hantait et hante encore les rues d'Alexandrie. Le temps a fui, depuis qu'à neuf heures j'ai allumé ma lampe et me suis installé ici. Je suis resté sans lire, sans parler. À qui parler, seul, dans cette maison ? Depuis qu'à neuf heures j'ai ravivé ma lampe, l'image de mon jeune corps m'est apparue et celle des chambres tièdes, parfumées, et celle des voluptés passées. J'ai revu des rues qui ont perdu leur visage, des femmes et des hommes qui ont cessé d'exister, des théâtres et des cafés défunts. Limage de mon jeune corps m'est apparue et m'a rappelé des souvenirs terribles : deuils de famille, séparations, sentiments des miens, volontés des morts dont on a fait si peu de cas. Minuit et demi. Comme le temps fuit ! Minuit et demi. Comme elles passent les années !
  Lawrence Durrell n'est plus. Si la façade rococo de l'hôtel Cecil ouvre toujours sur la mer, ce n'est plus l'hôtel Cecil. Justine, Balthazar, Mountolive et Clea se sont dilués sous l'effet du soleil ; ils ont coulé dans l'asphalte.
  Le Caire vibre toujours sous les coups de boutoir du désert et toujours le vent soulève la chevelure calcaire du Mokattam, pulvérise des volutes de sable qui s'élèvent, tourbillonnent, virevoltent avant de saupoudrer les fenêtres, les terrasses, les ruelles, les minarets, les devantures, les cordes à linge, s'infiltrent partout ; poussière millénaire, combat perdu d'avance.
  Au pied des pyramides, depuis des heures et sous quarante degrés, un balayeur impavide balaye le sable qui recouvre la route. À peine quelques mètres dégagés, tout est à recommencer. Fatalité. Combat perdu d'avance. Qu'importe ! Telle est la volonté du Tout Puissant. Patience. Patience. Le peuple égyptien n'est fait que de patience. Demain, mon petit. Demain, mon fils. Inch Allah. Tout ira mieux. N’oublie jamais : Perses, Grecs, Romains, Mamelouks, Turcs, français, Anglais ; tout ce monde a battu en retraite et nous sommes toujours là. » Arthaud

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Merci Myriam pour ce très beau cadeau!

Perce-neige, Nérée Beauchemin

Edgar Maxence (1871-1954), Edelweiss

Radieuses apothéoses
Du soleil d'or et du ciel bleu,
Fraîche gloire des printemps roses,
Pourquoi donc durez-vous si peu ?

Pourquoi donc êtes-vous si brèves,
Aubes de l'enfance ? Beaux jours,
Si pleins d'aromes et de sèves,
Pourquoi donc êtes-vous si courts ?

Jeunesse, où sont-elles allées
Les hirondelles de jadis ?
Où sont les ailes envolées
De tes merveilleux paradis ?

Et vous, poétiques chimères,
Que dore un rayon d'idéal,
Blondes idylles éphémères,
N'auriez-vous qu'un seul floréal ?

Ô fleurs, vous n'êtes pas finies !
Les plus tristes de nos saisons
Auront encor des harmonies
Et des regains de floraisons.

La mortelle saison du givre
N'a pas tué toutes nos fleurs :
Nous pourrons encore revivre
Le passé, dans des jours meilleurs.

Nérée Beauchemin  (1850-1931)

vendredi 3 janvier 2014

Bonne année 2014 !

G.Roux, Fête de nuit à l'Exposition universelle de 1889, sous la tour Eiffel, Photo RMN- Grand Palais
Bonne et heureuse année à tous!
Mes vœux pour cette année 2014 qui pointe le bout du nez?
De la lumière, de la couleur, de la douceur, de la poésie, de l'amour pour illuminer vos cœurs...
«Trois opérations : Voir, opération de l’œil. Observer, opération de l’esprit. Contempler, opération de l’âme. Quiconque arrive à cette troisième opération entre dans le domaine de l’art.» Emile Bernard