Paul Alexandre Alfred Leroy (1860-1942), Idle Moments |
Aller ainsi, avec le même orient
Au-delà des images qui chacune
Nous laissent à la fièvre de désirer,
Aller confiants, nous perdre, nous reconnaître
A travers la beauté des souvenirs
Et le mensonge des souvenirs, à travers l'affre
De quelques-uns, mais aussi le bonheur
D'autres, dont le feu court dans le passé en cendres,
Nuée rouge debout au brisant des plages,
Ou délice des fruits que l'on n'a plus.
Aller, par au-delà presque le langage,
Avec rien qu'un peu de lumière, est-ce possible
Ou n'est-ce pas que l'illusoire encore,
Dont nous redessinons sous d'autres traits
Mais irisés du même éclat trompeur
La forme dans les ombres qui se resserrent ?
Partout en nous rien que l'humble mensonge
Des mots qui offre plus que ce qui est
Ou disent autre chose que ce qui est,
Les soirs non tant de la beauté qui tarde
A quitter une terre qu'elle a aimée,
La façonnant de ses mains de lumière,
Que de la masse d'eau qui de nuit en nuit
Dévale avec grand plaisir dans notre avenir.
Yves Bonnefoy, Dans le leurre des mots
magnifique tableau et dans le leurre des mots une poésie dont je ne peux cesser de me referer je t'embrasse Kezia
RépondreSupprimer