mercredi 7 mai 2008

L'Immeuble Yacoubian

J'ai découvert Alaa El Aswany l'année dernière à travers son premier roman L'Immeuble Yacoubian, je suis littéralement tombée sous le charme de son univers. Je ne peux pas évoquer ce roman sans parler de l'émotion très forte que j'avais ressenti à l'époque: mélange de tendresse et de compassion pour cet immeuble qui symbolise la lente mais non moins certaine décadence de la société égyptienne.
Dans un immeuble situé rue Soliman-Pacha, se croisent les habitants des lieux sous le regard vif et mordant de l'auteur. Trois moteurs: amour, pouvoir et religion en toile de fond pour décrire tous les étages de la société.
Le Caire des années 50, c'est déjà tout une poésie! Le Caire! C'était la référence culturelle, intellectuelle et spirituelle dans le monde arabe. Mon enfance a été bercée de musique, de cinéma et plus tard de littérature égyptienne. A l'époque, les films de langue arabe venaient tous du Caire. Oum Kaltoum, Abdel Wahab, Farid El Atrach inondaient la radio marocaine.
C'est vrai que les livres que j'aime sont pour la plupart des livres qui me parlent... Il faut avoir grandi dans une petite ville du Maroc dans les années 60 à 70 pour voir combien le parallèle peut facilement se faire: ces deux mondes se ressemblent à s'y méprendre. Il se dégage de ce roman, comme un sentiment de nostalgie pour les belles années passées de l'Egypte et les belles années de ma petite ville au Maroc aussi. Il m'en reste une sensation de déjà vu ou plutôt de déjà vécu.

"Au Maxim, tout porte l'empreinte d'un passé élégant, à l'image des Rolls-Royce, des longs gants blancs des femmes, des gramophones à l'aiguille d'or munis de pavillons, des vieilles photographies en noir et blanc avec des cadres sombres que l'on accroche au salon, que l'on oublie et que l'on contemple de temps en temps avec nostalgie et tristesse."

Alaa El Aswany, L'Immeuble Yacoubian , Page 145

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«Trois opérations : Voir, opération de l’œil. Observer, opération de l’esprit. Contempler, opération de l’âme. Quiconque arrive à cette troisième opération entre dans le domaine de l’art.» Emile Bernard