Eugène Pluchart (1809-1880), Sleeping Italian woman
***
Ta tête, ton geste, ton airSont beaux comme un beau paysage ;
Le rire joue en ton visage
Comme un vent frais dans un ciel clair.
Le passant chagrin que tu frôles
Est ébloui par la santé
Qui jaillit comme une clarté
De tes bras et de tes épaules.
Les retentissantes couleurs
Dont tu parsèmes tes toilettes
Jettent dans l'esprit des poètes
L'image d'un ballet de fleurs.
Ces robes folles sont l'emblème
De ton esprit bariolé ;
Folle dont je suis affolé,
Je te hais autant que je t'aime !
Quelquefois dans un beau jardin
Où je traînais mon atonie,
J'ai senti, comme une ironie,
Le soleil déchirer mon sein ;
Et le printemps et la verdure
Ont tant humilié mon coeur,
Que j'ai puni sur une fleur
L'insolence de la Nature.
Ainsi je voudrais, une nuit,
Quand l'heure des voluptés sonne,
Vers les trésors de ta personne,
Comme un lâche, ramper sans bruit,
Pour châtier ta chair joyeuse,
Pour meurtrir ton sein pardonné,
Et faire à ton flanc étonné
Une blessure large et creuse,
Et, vertigineuse douceur !
A travers ces lèvres nouvelles,
Plus éclatantes et plus belles,
T'infuser mon venin, ma soeur !
Charles Baudelaire, Les Fleurs du Mal
quel abandon ! sublime !
RépondreSupprimerVERTIGINEUSE 2CRITURE ET TABLEAU DE FEMME
RépondreSupprimerBIEN BELLE VIVANTE INSPIRATRICE
MERCI BELLE JEUNE FEMME BELLE CEUILETTE
Le tableau semble fait pour le poème.
RépondreSupprimerTu trouves toujours une belle harmonie !!!
RépondreSupprimerces vers sont doux ensorcelants !
RépondreSupprimerjolie association!
RépondreSupprimerJe trouve la fin du poème terrible sans doute à la hauteur de la souffrance du poète et j'imagine avec effroi la blancheur d'ivoire de cette femme brisée par les lèvres de la blessure.
RépondreSupprimerTrès bonne journée Kenza.
ce texte est splendide et le tableau que tu as choisi lui convient si bien !
RépondreSupprimerBonne soirée Kenza. Je suis toujours admirative lorsque je vois la qualité des images que tu présentes Est-ce toi qui prends les photos ?