Paul Antoine de La Boulaye (1849 – 1926), Salomé |
Mais il arriva du fond de la salle un bourdonnement de surprise et d'admiration. Une jeune fille venait d'entrer.
Sous un voile bleuâtre lui cachant la poitrine et la tête, on distinguait les arcs de ses yeux, les calcédoines de ses oreilles, la blancheur de sa peau. Un carré de soie gorge-pigeon, en couvrant les épaules, tenait aux reins par une ceinture d'orfèvrerie. Ses caleçons noirs étaient semés de mandragores, et d'une manière indolente elle faisait claquer de petites pantoufles en duvet de colibri.
Sur le haut de l'estrade, elle retira son voile. C'était Hérodias, comme autrefois dans sa jeunesse. Puis, elle se mit à danser.
Ses pieds passaient l'un devant l'autre, au rythme de la flûte et d'une paire de crotales. Ses bras arrondis appelaient quelqu'un, qui s'enfuyait toujours. Elle le poursuivait, plus légère qu'un papillon, comme une Psyché curieuse, comme une âme vagabonde, et semblait prête à s'envoler.
Les sons funèbres de la gingras* remplacèrent les crotales. L'accablement avait suivi l'espoir. Ses attitudes exprimaient des soupirs, et toute sa personne une telle langueur qu'on ne savait pas si elle pleurait un dieu, ou se mourait dans sa caresse. Les paupières entre-closes, elle se tordait la taille, balançait son ventre avec des ondulations de houle, faisait trembler ses deux seins, et son visage demeurait immobile, et ses pieds n'arrêtaient pas.
* Flûte phénicienne.
Gustave Flaubert, Trois contes, Hérodias
Rita Hayworth dans
Salomé, un film de William Dieterle de 1953
Rita Hayworth..somptueuse.. jamais vu!
RépondreSupprimermerci
C'est drôle j'ai tout de suite pensé à Rita Hayward! Pauvre Flaubert que j'ai laissé de côté!
RépondreSupprimerBisous bisous...
Je ne me lasse pas de lire sur Salomé et de contempler des portraits d'elle.
RépondreSupprimerMerci pour le passage de Rita Haywoth, mon premier souvenir de Salomé, avant même de l'avoir étudié de façon plus...religieuse.
Par une étrange coïncidence, Ardea a publié un billet sur Salomé aussi, aujourd'hui...
Je n'avais jamais vu ce film. Spendide Rita Hayworth!La danse des sept voiles de Salomé est vraiment un bon moment à la façon Hollywood ! Merci Kenza
RépondreSupprimerIl y a plus de 20 ans, sur la musique du trio Al Kindi, j'ai assisté à une danse dite des sept voiles... et compris alors la magie de la danse et son côté envoûtant ! Heureusement, je n'avais pas de décision de tête à couper à prendre ;)
RépondreSupprimerRita Hayworth aurait aussi emporté la (curelle) décision, sans nul doute !
Una entrada exquisita, querida amiga.
RépondreSupprimerBisous.
Mon Amoureux qui passait juste derrière mon ordi m'a dit : "Alors, quand vas-tu me danser la danse des 7 voiles? Mais je te promets il n'y aura pas de tête coupée!"
RépondreSupprimerTOUJOURS DE BELLES peintures chez toi!!comme je les aime!!!! bisous Kenza!!marcela
RépondreSupprimerUn insoutenable strip-tease et quelle chute !!!
RépondreSupprimerJe viens de passer un excellent moment.
Merci Kenza.
Bonne soirée.
Miss.
C'est sur la pointe des pieds, mais sans le déhanchement de Rita Hayworth, que je viens vous dire que votre site est un joyau, les toiles sont d'un tel raffinement, mélange de grâce, de sensualité, en osmose avec la danse des sept voiles. Merci.
RépondreSupprimerDes pantoufles en duvet de colibri...
RépondreSupprimerQuel luxe!
Ah, Rita Hayworth... Quel programme pour démarrer la journée...
RépondreSupprimerQue la danse soit belle, à bientôt Kenza.
brigitte
oui, quelle scéne magnifique danse des 7 VOILES TERRIFIANTE ISSUE POUR salomé et iokanan
RépondreSupprimerj'ai joué Salomé de oscar wilde
J'interprétais sa mère HERODIASE JE CROIS QUE DE MA CARRIÈRE C4EST LE Rôle LE PLUS à CONTRE EMPLOI QUE J'AI Interprète rien que d'y pensr j'en ai les larmes aux yeux
magnifique interprétation tout y est
merci
Le tableau est magnifique et la belle Rita danse avec fougue, somptueuse, je ne connaissais ni l'un, ni l'autre...
RépondreSupprimerJe pense que mon amoureux aussi, aurait bien pu faire la même allusion que celui de Martine !
Je viens de commencer un charmant petit livre...quel talent !
Bisous
Danielle
Un bijou de beauté, de sensualité en peinture et en mots plus le glamour de Rita, je suis étourdie:))) (Tiens, tiens, un peu de temps pour reprendre les cours de danse ;)
RépondreSupprimerDe la magie sur ton blog, aux couleurs d'orient, j'aime...
Bisous chère Kenza, beau dimanche à toi.
PS Je ne laisse qu'un seul message, tu sais que j'aime absolument tout mais tu connais les difficultés de Mr l'ordi en ce moment, il est d'une lenteur!