Paul François Quinsac (1858-1932), Le Jeune Oriental |
Je suis rentré dans la maison comme un voleur
Déjà tu partageais le lourd repos des fleurs au fond de la nuit
J’ai retiré mes vêtements tombés à terre
J’ai dit pour un moment à mon coeur de se taire au fond de la nuit
J’ai dit pour un moment à mon coeur de se taire au fond de la nuit
Je ne me voyais plus j’avais perdu mon âge
Nu dans ce monde noir sans regard sans image au fond de la nuit
Nu dans ce monde noir sans regard sans image au fond de la nuit
Dépouillé de moi-même allégé de mes jours
N’ayant plus souvenir que de toi mon amour au fond de la nuit
N’ayant plus souvenir que de toi mon amour au fond de la nuit
Mon secret frémissant qu’aveuglément je touche
Mémoire de mes mains mémoire de ma bouche au fond de la nuit
Mémoire de mes mains mémoire de ma bouche au fond de la nuit
Long parfum retrouvé de cette vie ensemble
Et comme aux premiers temps qu’à respirer je tremble au fond de la nuit
Et comme aux premiers temps qu’à respirer je tremble au fond de la nuit
Te voilà ma jacinthe entre mes bras captive
Qui bouge doucement dans le lit quand j’arrive au fond de la nuit
Qui bouge doucement dans le lit quand j’arrive au fond de la nuit
Comme si tu faisais dans ton rêve ma place
Dans ce paysage où Dieu sait ce qui se passe au fond de la nuit
Dans ce paysage où Dieu sait ce qui se passe au fond de la nuit
Ou c’est par passe-droit qu’à tes côtés je veille
Et j’ai peur de tomber de toi dans le sommeil au fond de la nuit
Et j’ai peur de tomber de toi dans le sommeil au fond de la nuit
Comme la preuve d’être embrumant le miroir
Si fragile bonheur qu’à peine on peut y croire au fond de la nuit
Si fragile bonheur qu’à peine on peut y croire au fond de la nuit
J’ai peur de ton silence et pourtant tu respires
Contre moi je te tiens imaginaire empire au fond de la nuit
Contre moi je te tiens imaginaire empire au fond de la nuit
Je suis auprès de toi le guetteur qui se trouble
A chaque pas qu’il fait de l’écho qui le double au fond de la nuit
A chaque pas qu’il fait de l’écho qui le double au fond de la nuit
Je suis auprès de toi le guetteur sur les murs
Qui souffre d’une feuille et se meurt d’un murmure au fond de la nuit
Qui souffre d’une feuille et se meurt d’un murmure au fond de la nuit
Je vis pour cette plainte à l’heure ou tu reposes
Je vis pour cette crainte en moi de toute chose au fond de la nuit
Commentaire de Zaïd: Comme je faisais remarquer à mon Maître que son gazel* se dérobait à la tradition persane qui veut au dernier vers qu'apparaisse le nom du poète, en termes par quoi celui-ci se vante, il me répondit que Djâmî était Persan, mais que Kéïs l'Amirite appartenait à une tribu bédouine, et que c'était l'amour de Kéïs pour Leïlâ qui était son modèle, non point la poésie raffinée de Hérât. Et, pour lui, qu'étant Espagnol il n'avait à se vanter de rien, car dans ce pays sien les fruits sont générosité de la nature et non point de la ruse des hommes. Puis, subitement, il improvisa:
Va dire ô mon gazel à ceux du jour futur
Qu’ici le nom d’Elsa seul est ma signature au fond de la nuit
Louis Argon, Le Fou d'Elsa
*Définition: Gazel
Qu’ici le nom d’Elsa seul est ma signature au fond de la nuit
Louis Argon, Le Fou d'Elsa
*Définition: Gazel
Oh! J'adore! La peinture est fabuleuse et puis oui Qais (comme on l'écrit au Moyen Orient) et Leila... Tu sais que Qais veut dire "tenace" en Arabe. Oui comme l'amour!
RépondreSupprimerMille bises ma douce et joyeuse fin de semaine.
(j'essaie de venir souvent chez toi mais parfois je n'arrive pas à ouvrir ton site. Peut-être trop de choses à telecharger à la fois. Je ne sais pas. Mais je viens qd même!)
J'ai adoré le poème et la toile. Les deux se marient parfaitement, ayant une intense douceur très sensuelle et très subtile. Je t'embrasse, Kenza. Bon week end. Indigo.
RépondreSupprimerbonjour kenza
RépondreSupprimermes visites se font rares
mais j'aime venir prendre tes notes d'écritures et tes choix beau week end
Aragon écrivit aussi ceci qui donne froif dans le dos :
RépondreSupprimer- "Pourquoi imaginer le pire ? Parce que c'est ressemblant."
Triste nouvelle ce samedi :
RépondreSupprimerCora Vaucaire ne chantera plus Aragon...
merci pour ce poème!
RépondreSupprimertrès belle union ! la couleur dominante du tableau va à ravir avec l'intime du poème.
RépondreSupprimerAh je me disais bien que Louis Argon ne m'était pas inconnu. (clin d'oeil) Merci pour cette jolie malle aux trésors.
RépondreSupprimerEtre l'objet d'un tel amour et de tels mots .....( soupir)
RépondreSupprimerJe reviens avec grand plaisir visiter tes pages et apprécie tant la fluidité de leurs découvertes. Tu as bien l'art savant des doux rapprochements et....
QSL: plus de bug à l'horizon :). Heureux Dimanche Kenza!
Sublime harmonie entre peinture et poésie, merci Kenza. Bisous. brigitte
RépondreSupprimerelle est bien belle la gazelle ...et Aragon ; l'ami des femmes!
RépondreSupprimerCe poème me ramène à des souvenirs perdus.
RépondreSupprimerMerci pour ce moment !
¡Cordiales Saludos!
RépondreSupprimerReabrí mi blog:
http://www.sofiatudela.blogspot.com/
je viens prendre de tes nouvelles,
RépondreSupprimerchère Kenza -
Je suis très absente
et fatiguée en ce moment mais je viens souvent voir les beautés
dont tu nous fais cadeau avec tant de talent ....
Qui pouvait manifester autant d'amour pour sa superbe aux yeux
bleus que Louis Aragon ?
Ton billet est sublime encore une fois!
A très vite j'espère ..
Solène
Qu'ils sont beaux ces mots qui s’égrainent ... et le tableau si envoutant !
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