Gabriel Joseph Marie Augustin Ferrie 1847-1914, A Harem Beauty Holding a Fan
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Leïla
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Il semble qu'aux sultans Dieu même
Pour femmes donne ses houris.
Mais, pour moi, la vierge qui m'aime,
La vierge dont je suis épris,
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Les sultanes troublent le monde
Pour accomplir un de leurs voeux.
La vierge qui m'aime est plus blonde
Que les sables sous les flots bleus.
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Le duvet où leur front sommeille
Au poids de l'or s'amoncela.
Rose, une rose est moins vermeille
Que la bouche de Leïla.
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Elles ont la ceinture étroite,
Les perles d'or et le turban.
Sa taille flexible est plus droite
Que les cèdres du mont Liban!
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Le hamac envolé se penche
Et les berce en son doux essor.
L'étoile au front des cieux est blanche,
Mais sa joue est plus blanche encor.
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Elles ont la fête nocturne
Aux lueurs des flambeaux tremblants.
Ses bras comme des anses d'urne
S'arrondissent polis et blancs.
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Elles ont de beaux bains de marbre
Où sourit le ciel étoilé.
Comme elle dormait sous un arbre,
J'ai vu son beau sein dévoilé.
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Chaque esclave au tyran veut plaire
Comme chaque fleur au soleil.
Elle n'a pas eu de colère
Quand j'ai troublé son cher sommeil,
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Dans leurs palais d'or, prisons closes,
Leurs chants endorment leurs ennuis.
Elle m'a dit tout bas des choses
Que je rêve tout haut les nuits!
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Sa Hautesse les a d'un signe.
Il est le seul et le premier.
Ses bras étaient comme la vigne
Qui s'enlace aux bras du palmier!
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Quand un seul maître a cent maîtresses,
Un jour n'a pas de lendemain.
Elle m'inondait de ses tresses
Pleines d'un parfum de jasmin!
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Ce sont cent autels pour un prêtre,
Ou pour un seul char cent essieux.
Nous avons cru voir apparaître
La neuvième sphère des cieux!
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Quelquefois les sultanes lèvent
Un coin de leur voile en passant.
Nous avions l'extase que rêvent
Les élus du Dieu tout-puissant!
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Mais ce crime est la perte sûre
Des amants, toujours épiés.
Laissez-moi baiser sa chaussure
Et mettre mon front sous ses pieds!
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Théodore de BANVILLE