samedi 12 mars 2011

Le revenant, Charles Baudelaire

Zo Achille 1826-1901, Le rêve du croyant. (C) RMN / René-Gabriel Ojéda Bayonne, musée Bonnat
*°*°*
Comme les anges à l'oeil fauve,
Je reviendrai dans ton alcôve
Et vers toi glisserai sans bruit
Avec les ombres de la nuit,

Et je te donnerai, ma brune,
Des baisers froids comme la lune
Et des caresses de serpent
Autour d'une fosse rampant.

Quand viendra le matin livide,
Tu trouveras ma place vide,
Où jusqu'au soir il fera froid.

Comme d'autres par la tendresse,
Sur ta vie et sur ta jeunesse,
Moi, je veux régner par l'effroi.

Charles Baudelaire

6 commentaires:

  1. "je veux regner par l'effroi" - hm... beau poème, mais je pense que je ne veux pas d'un tel amour :)

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  2. Je préfère un amour moins frissonnant... Mais la plume est belle !

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  3. Beau poème qui fait penser. Elf boussate!

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  4. Terrible poème de notre Charles ! Il était maître dans l'art de dire des choses affreuses sous de très gracieux mots !
    Bisous ma Kenza !

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  5. A peur des fantômes, moi... bisous. brigitte

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  6. Typiquement baudelairien, l'angoisse sait se faire séduisante!
    Merci chère Kenza, j'aime tant ce poète!

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«Trois opérations : Voir, opération de l’œil. Observer, opération de l’esprit. Contempler, opération de l’âme. Quiconque arrive à cette troisième opération entre dans le domaine de l’art.» Emile Bernard