Franz Von Stuck (1863-1928), Sphinx |
Les amoureux fervents et les savants austères
Aiment également, dans leur mûre saison,
Les chats puissants et doux, orgueil de la maison,
Qui comme eux sont frileux et comme eux sédentaires.
Amis de la science et de la volupté
Ils cherchent le silence et l'horreur des ténèbres ;
L'Erèbe les eût pris pour ses coursiers funèbres,
S'ils pouvaient au servage incliner leur fierté.
Ils prennent en songeant les nobles attitudes
Des grands sphinx allongés au fond des solitudes,
Qui semblent s'endormir dans un rêve sans fin ;
Leurs reins féconds sont pleins d'étincelles magiques,
Et des parcelles d'or, ainsi qu'un sable fin,
Etoilent vaguement leurs prunelles mystiques.
Charles Baudelaire
Ma Kenza, j'adore Baudelaire et j'adore Von Stuck.
RépondreSupprimerMerci. Je t'embrasse.
Bonjour Kenza,
RépondreSupprimerBelle harmonie entre ce poème et ce tableau énigmatique.
Les chats on ne se lasse jamais de les admirer, mais dès que l'on veut les prendre en photo ou les dessiner ils se mettent à bouger.
J'AIME les chats, celui-ci est une découverte ! Miaou miaou. brigitte
RépondreSupprimerCoucou Kenza,
RépondreSupprimerje viens de faire une petite balade sur tes pages, toujours aussi bien documentées et particulièrement imagées de chef-d'oeuvres, tels que ce poème..
bisettes
christyn
D'accord avec Juan Antonio.
RépondreSupprimerBelle alliance des divins Baudelaire et Von Stuck.
Coucou Kenza !
RépondreSupprimerQuel tableau ! C'es tmagnifique...
Je ne connaissais pas ce poème de Beaudelaire, ou alors je ne l'avais pas bien lu, merci Kenza, grâce à toi j'ai pu mieux m'en impregnier et l'apprecier.
Je ne connaissais bien celui-ci dont j'avais fait un billet il ya quelques temps, sur Nora féline la pianiste aux pattes de velours :
http://ravenswingstudio.com/docs/cats.html
LE CHAT
Dans ma cervelle se promène,
Ainsi qu'en son appartement,
Un beau chat, fort, doux et charmant.
Quand il miaule, on l'entend à peine,
Tant son timbre est tendre et discret.
Mais que sa voix s'apaise ou gronde,
Elle est toujours riche et profonde.
C'est là son charme et son secret.
Cette voix, qui perle et qui filtre
Dans mon fond le plus ténébreux,
Me remplit comme un vers nombreux
Et me réjouit comme un philtre.
Elle endort les plus cruels maux
Et contient toutes les extases ;
Pour dire les plus longues phrases,
Elle n'a pas besoin de mots.
Non, il n'est pas d'archet qui morde
Sur mon coeur, parfait instrument,
Et fasse plus royalement
Chanter sa plus vibrante corde,
Que ta voix, chat mystérieux,
Chat séraphique, chat étrange,
En qui tout est, comme en un ange,
Aussi subtil qu'harmonieux !
II
De sa fourrure blonde et brune
Sort un parfum si doux, qu'un soir
J'en fus embaumé, pour l'avoir
Caressée une fois, rien qu'une.
C'est l'esprit familier du lieu ;
Il juge, il préside, il inspire
Toutes choses dans son empire ;
Peut-être est-il fée, est-il dieu ?
Quand mes yeux, vers ce chat que j'aime
Tirés comme par un aimant,
Se retournent docilement
Et que je regarde en moi-même,
Je vois avec étonnement
Le feu de ses prunelles pâles,
Clairs fanaux, vivantes opales
Qui me contemplent fixement.
Charles Baudelaire
Bisous Kenza et merci pour ce moment passé chez toi, je te sohiate un excellent week-end
Nath.
bisous....
RépondreSupprimertres bel peinture
Ahhh ce poème!!!!
RépondreSupprimerL'un de mes préférés du poète!
Merci Kenza et doux weekend à toi.
J'ai lu ce même poème il y a deux nuits! Tu me manques ma chérie. Bises et joyeuse fin de semaine.
RépondreSupprimerLe sphinx serait-il moins frileux que le chat ? Bon dimanche, pelotonné sous le plaid à regarder tomber la pluie de mai ...
RépondreSupprimerBelle illustration d'un poême aimé...
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