lundi 17 mai 2010

Chanson pour elles, Paul Verlaine

Rupert Bunny (1864-1947), Dolce farniente c1897 (Sweet idleness)
Private collection, Melbourne, courtesy of John Playfoot Fine Art
***
Ils me disent que tu es blonde
Et que toute blonde est perfide,
Même ils ajoutent " comme l'onde ".
Je me ris de leur discours vide !
Tes yeux sont les plus beaux du monde
Et de ton sein je suis avide.

Ils me disent que tu es brune,
Qu'une brune a des yeux de braise
Et qu'un coeur qui cherche fortune
S'y brûle... Ô la bonne foutaise !
Ronde et fraîche comme la lune,
Vive ta gorge aux bouts de fraise !

Ils me disent de toi, châtaine :
Elle est fade, et rousse trop rose.
J'encague cette turlutaine,
Et de toi j'aime toute chose
De la chevelure, fontaine
D'ébène ou d'or (et dis, ô pose-
Les sur mon coeur), aux pieds de reine

Paul Verlaine

4 commentaires:

  1. "dolce farniente" super! et Keith Jarrett bien sûr! On t'attend à Paris! Gros bisous.

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  2. J'adore la toile, les teintes sont splendides...je suis brune Mr Verlaine et ce que vous dites me plait infiniment !!!
    bisous à toi Kenza
    Danielle

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  3. ... de toi j'aime toute chose.

    C'est tellement adorable...

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  4. Un très beau poème que je découvre ici !

    Très changeante au niveau de la couleur de mes cheveux, je me sens pourtant concernée par chacun des portraits dressés par Verlaine.

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«Trois opérations : Voir, opération de l’œil. Observer, opération de l’esprit. Contempler, opération de l’âme. Quiconque arrive à cette troisième opération entre dans le domaine de l’art.» Emile Bernard