Giulio Aristide Sartorio (1860-1932), Studio per la testa della Gorgone
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Le four rougit ; la plaque est prête. Prends ta lampe.
Modèle le paillon qui s'irise ardemment,
Et fixe avec le feu dans le sombre pigment La poudre étincelante où ton pinceau se trempe.
Dis, ceindras-tu de myrte ou de laurier la tempe
Du penseur, du héros, du prince ou de l'amant ?
Par quel Dieu feras-tu, sur un noir firmament,
Cabrer l'hydre écaillée ou le glauque hippocampe ?
Non. Plutôt, en un orbe éclatant de saphir
Inscris un fier profil de guerrière d'Ophir,
Thalestris, Bradamante, Aude ou Penthésilée.
Et pour que sa beauté soit plus terrible encor,
Casque ses blonds cheveux de quelque bête ailée
Et fais bomber son sein sous la gorgone d'or.
José-Maria de Heredia
De l'or et du feu pour commencer la semaine avec ardeur :)
RépondreSupprimerMerci (encore)
Époustouflants, ces vers et ce tableau ! Des bisous. brigitte
RépondreSupprimerLa beauté terrible des temps héroiques résonne dans les beaux paroles de Heredia. Admirable aussi la "Testa della Gorgone" de Sartorio.
RépondreSupprimerBonne soirée.
Ma chère Kenza, le temps passe et je profite à fond de ma fille et petite fille avant qu'elle ne quittent la région début juillet, mais j'essaie de venir visiter en coup de vent quand même, avec toute mon amitié, martine
RépondreSupprimerC'est trés beau... (et le post precedent de Dior est magnifique!) Bisous et plus ma belle.
RépondreSupprimerj'adore cette écriture! si précise, harmonieuse...Hérédia! un de mes favoris! merci
RépondreSupprimerSous le charme, une fois encore, une note éblouissante!!!
RépondreSupprimerquel mouvement.. la beauté ailée..
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